Visite chez Carter [PV Carter]

"Oh mais je le déchainerai au moment opportun qu'est-ce que tu crois? Je ne suis pas bête à ce point. Il faut toutefois savoir doser les moments et je suis passé maître dans cet art: quand on doit vit seul, avec le travail, la recherche et les rgences, il faut savoir se retourner en une fraction de seconde pour faire face à l'imprévu. Avec toi, c'est la même chose: je sais quand il faut que je te pousse à te dépasser et quand il vaut mieux que je t'aide à relacxer. Je ne peux me prononcer avec certitude sur ton cas mais je serais tenté de dire que tu as un peu de misère avec le contrôle de tes pulsions... Mais ne t'inquiète pas, tout le monde a ce problème. Enfin, la grande partie de la population!"

Dit Martin en riant, tout en resserrant sa douce étreinte autour de la jeune femme. Il savait transmettre son calme olympien et même au calme, il sentait presque vibrer le corps de l'espionne de cette énergie inépuisable...

Un petit rictus étouffé sortit de la bouche d'Elizabeth. Il est vrai qu'elle ne suivait que ses pulsions et que son instinct était son outil de prédilection. Elle ne devait pas se le nier. Carter avait tout vrai sur ce fait. Elle se prêterait bien au jeu de vouloir se contrôler davantage et ne pas craindre constamment d'exploser après avoir contenu trop longtemps cette énergie fougueuse. Elle se plierait volontiers aux désirs de son amoureux afin de le satisfaire encore plus. Et si un jour il venait lui rendre une petite visite dans son appartement, ils ne pourraient pas s'occuper aussi grandement de l'aspect insonorisation. Ils pourraient vivre de leurs ébats en limitant le bruit... surtout pour l'espionne dont c'était un problème flagrant.

La jeune femme sentit l'étreinte se reserrer encore plus fortement sur elle et à cette sensation, elle ferma les yeux pour à nouveau blottir sa tête contre son torse, entourant plutôt sa taille cette fois pour être plus à sa hauteur. Elle ferma également ses yeux et se concentra sur la respiration et les battements de coeur du jeune médecin. Dans un sens, cela la calmait profondément; pas de stress; pas de pression; rien d'urgent à régler aujourd'hui; aucune réunion; rien de tout ça. Toutefois, Carter pouvait très bien sentir l'énervement constant vibrant son corps tout entier. C'est ce qui lui arrivait lorsqu'elle était trop longtemps à rien faire. S'asseoir durant de longues heures? Pas question! Son record? Quinze minutes tout au plus.

"Que veux-tu!? Je suis quelqu'un qui ne jure que par son instinct..."

Relevant la tête pour le fixer en haussant les sourcils:

"Je me trompe ou tu aimes ce côté imprévisible et fougueux de moi?"

Questionnant malinement Elizabeth alors qu'elle le considéra du regard un léger sourire espiègle aux lèvres.

Certes, elle se doutait bien que le médecin ne nierait pas ce fait, sinon, il l'aurait sans doute repousser bien avant s'il n'aimait pas ce genre de personnalité un peu loufoque. On aimait ou pas. Heureusement, cette jeune femme savait très bien être calme et posée au bon moment. D'autant plus que sa couverture l'aidait beaucoup à ce niveau-là, mais ici, avec Carter, pas question d'avoir recours à cette éternelle séductrice. Ce n'était pas totalement elle et ce n'était pas à cause d'elle que le médecin avait été séduite par Elizabeth.

"J'adore cette facette de ta personnalité. Et j'ai décidé de tester les limites de ta patience. Nous allons rester toi et moi dans cette douche chaude et agréable, ensemble, moi à te relaxer, toi à te contenir et nous verrons combien de temps tu es en mesure de teir. Le contrôle, c'est quelque chose que je vais volontiers t'enseigner et qui te seras très utile."

Dit Carter en souriant. Il ajouta, tout bas dans le creux de l'oreille de l'espionne un quelque chose de malicieux, surtout venant d'un sauveur de vie.

"Si tu es sage, je t'apprendrai même un petit truc pour jouer à la succube lors de ta prochaine mission de séduction. Comment tuer un homme avant même de passer aux actes dans un lit. En fait, tu serais un peu l'inverse de la succube car tu pourrais le liquider AVANT l'acte..."

"Succube?! Ah, mais je le suis qu'avec toi!"

Déclara malinement Elizabeth en reculant sa tête pour observer Martin du regard. Qu'importe, elle comprenait où il voulait en venir et s'esclaffa de rire quelques secondes après.

Lors de ses missions, l'espionne en venait très peu souvent à l'acte. Si le client était difficile, elle devait y avoir recours, autrement, non. Une simple sensualité bien exploité et parfois un certain excitement en se départissant de ses vêtements. La jeune femme avait su, au cours des dernières années, se développer une méthode efficace et qui aboutissait à des résultats assez rapidement. Toutefois, l'exécution se faisait dans la privacité d'une chambre et bonne actrice, elle réussissait à faire avaler une mensonge quant à la mort de l'homme aux autorités sans qu'elles ne soupçonnent qu'il s'agisse d'elle la meurtrière. Et elle repartirait, telle une femme aux gants blancs, un léger sourire mesquin aux lèvres...

Finalement, elle finit par accepter la proposition du médecin sur la mesure à prendre pour l'aider à se contrôler. Elle hocha simplement la tête et ferma les yeux quelques secondes plus tard. Puis, sa tête retrouva refuge sur son torse; bien ancrée et blottie, elle s'accorda des minutes de concentration entières pour se contenir et cesser ses tremblements d'énergie qui faisaient rage sur son corps. Elle en vint même à chantonner un air de chanson indéfini pour tenter de se détendre et de ralentir sa respiration.

"Tu es capable je le sais. Tu peux contenir ce feu brûlant qui est en toi. Le garder pour un autre moment. Je ne peux rien affirmer avec certitude mais tu dois avoir le sommeil agité, ce qui est excessivement mauvais pour la récupration... Ce qui nous fixe un objectif: une heure complète de repos minimum pour discipliner ce corps rebelle. Une torture, j'en conviens mais je suis certain que tu réussiras à te contenir. Il faut s'attaquer au problème dès maintenant si tu veux t'éviter des problèmes plus tard. une chance que je suis là quand même, n'importe quel crétin t'aurait vulgairement diagnostiqué hyperactive..."

Le médecin se perdit ensuite en marmonnements techniques où les propos tenus étaient tout sauf flatteur à l'encontre du commun des mortels des médecins... Et encore moins flatteur vis à vis des spécialistes.

¤Et après on s'étonne que le système de santé aille si mal... Les médecins d'aujourd'hui cherche une maladie et non une solution...¤

Elizabeth hocha la tête pour acquiescer ses paroles qu'elle avait écouté avec une attention particulière. Tout ce qu'il lui disait lui importait. Dans le cas d'un autre médecin, elle n'aurait pas prêter une oreille aussi attentive, n'étant habituellement pas portée sur la médecine et ses problèmes. D'autant plus qu'elle ne se considérait pas hyperactive; elle n'était simplement qu'une jeune femme à l'impulsivité inhabituelle résidant du fait qu'elle avait toujours agi selon ses pulsions et son instinct et non selon la raison et la bonne foi. Peut-être était-ce mieux ainsi après tout. Elle prenait des risques avec comme résultat une bonne fin majoritairement. Dans les cas les plus difficiles, une attention et une attitude calme et posée était de mise. Pour cela, l'espionne connaissait les moindres différences pour adapter sa méthode de travail le plus efficacement possible. Bref, pour revenir à Carter, elle savait qu'elle pouvait se contenir. Ce n'était pas impossible. «Impossible is nothing» disait-elle. Elle ne le ferait pas seulement pour lui, mais également pour son bien-être personnel. On ne lui avait jamais dit les conséquences d'un sommeil agité, le discours ne lui ayant jamais été raconté. Le médecin lui en ferait part en temps et lieu probablement. Toutefois, contrairement à ce qu'il pouvait penser, elle n'avait pas le sommeil troublé. Certes, elle se réveillait les draps sans dessus-dessous dans une tout autre position, mais de là à concluer un sommeil agité... Disons simplement que ses rêves n'avaient rien de léger...

Au bout d'un moment, sa respiration s'était ralentie. Et l'espionne prenait un malin plaisir à fermer ses yeux pour ne se concentrer que sur son souffle, selon de Carter, ses battements de coeur ainsi que les siens et l'eau qui cognait sur sa peau, laissant une agréable sensation de profond bien-être. Elle en vint même à s'assoupir quelques secondes, reprenant contact avec la réalité aussi vite qu'elle ne l'avait quitté. Elle ouvrit brusquement les yeux et regarda autour, l'air perdu.

*Ai-je vraiment tombé endormi?*

Elle alla chercher une réponse dans le regard du médecin, mais blottit presque immédiatement sa tête sur son torse, lui donnant un tendre baiser à cet endroit. Elle sentait doucement les résultats bénéfiques de cette relaxation. Son corps semblait se défaire tranquillement de ses vibrations excitées pour laisser place à une détente idéale. Elizabeth se laissa bercer par leurs deux respirations et leurs battements coeur respectifs. Qui aurait cru que cela ne prendrait que quelques minutes pour se détendre? Enfin, nul doute que Martin y était pour quelque chose.

"Je me sens si... bien..."

Souffla l'espionne alors qu'elle avait refermé ses yeux.

"Normal ma tendre Elizabeth, parfaitement normal, tu fais le vide. Tout ce stress que le travail t'apporte... Un vrai poison pour le corps si tu veux mon avis! Mais tu n'as pas à t'En faire, ton médecin préféré va veiller sur toi désormais et je vais m'aranger pour que ton corps reste sain et équilibré. Tu seras ainsi encore plus efficace et sans doute encore mieux dans ta peau. Ah oui, et côté maquillage, puis-je te recommander de revérifier tes étiquettes? Avec l'augmentation des contre-façon, je ne voudrais pas que tu te mettes un de ces horribles produit de synthèse potentiellement dangereux au visage. Il y a des gens sans scrupules c'est effarant tu sais?"

Fit savoir Carter qui appréciait grandement le fait que sa Elizabeth chérie se détende et profite du calme et des bienfaits d'une douche chaude. Les petits plaisirs de la vie restaient encore les plus efficaces...

"Oui, je le ferai. Mais, si je peux te rassurer, je le fais régulièrement en fait. Lorsque je me rends en pharmacie pour aller m'en acheter, une fois sur deux... parfois trois si une fois j'ai été pressée... je les vérifie. Mes parents m'ont quand même appris ce côté de la vie. Eh oui, cela peut paraître étonnant pour une femme comme moi qui, normalement, s'agirait de sa dernière préoccupation de la vie."

Rétorqua Elizabeth qui resta dans la même position.

De plus en plus, elle ressentait les effets de la détente et cela faisait assez longtemps qu'elle n'avait pas atteint un haut niveau de relaxation. Hélas, elle avait négligé ce fait toutes ces années. Certes, elle prenait un bon bain chaud le dimanche, sa seule journée de congé la semaine, mais elle réalisa que, à côté de ça, ce n'était rien de comparable. Et quel petit bonheur! Longtemps, elle s'était remise à l'écoute d'un bon film et la dégustation d'un thé ou d'un chocolat chaud, mais ces technologies ne relaxaient pas autant que l'eau tombant sur sa peau, l'étreinte de son amour qui lui frottait légèrement la peau pour la détendre encore plus.

Tout à coup, elle sentit qu'elle était ailleurs; dans un autre monde. La sensation de bien-être n'avait jamais atteint un tel niveau. La détente absolue où votre corps fonctionne au ralenti et que votre respiration est lente. Vos paupières se font lourdes et le moindre mouvement engendre un stress superflu. Vous ne voulez plus bouger ne serait-ce que d'un poil. C'est comme si ce mot n'existait même plus. Tout doucement, vous voyez des images floues dans votre esprit pour ensuite devenir claires et concises dans une séquence parfois insensée, mais dont on qualifiait de phénomène onirique. En l'occurence, rêve. L'espionne était si bien, si relaxe qu'elle en vint à s'endormir debout, dans l'étreinte agréable de Carter. Plus aucune boule de nerf ou d'énergie animale ne viendrait la perturber. Tout cela semblait si loin et inutile à présent. Un fardeau pour le moins futile, dont la nécessité était facultative.

Carter sentit qu'Elizabeth s'endormait et cela le fit sourire. Il n'était pas une armoire à glace mais Elizabeth était somme toute un poids très léger et il n'eut pas trop de mal à la garder contre lui. Il devait faire un effort certes mais bien petit à ses yeux puisqu'il se trouvait avec l'être aimé... Qui plus est, il était médecin et son zèle était légendaire: il s'occuperait de sa patiente jusqu'au bout. Pour le moment, il devait la supporter, la soutenir, plus tard il veillerait à ce qu'elle aie bien dormi et ensuite si besoin était ferait état de ses conclusions.

Les minutes passèrent et bientôt le jeune médecin perdit totalement la notion du temps. Il faillit lui même s'assoupir à force de regarder sa belle dormir mais il parvint à rester éveiller jusqu'à ce que la jeune espionne finisse par reprendre contact avec la réalité au terme d'un sommeil qu'il jugea et espéra profondément réparateur.

Elizabeth se réveilla lorsque la pluie de la douche venait à se faire plus sentir - cognant comme des clous presque - sur sa peau, perturbant ainsi son sommeil réparateur. Elle émit un grognement, signe qu'elle se réveillait tranquillement. Elle ouvrit finalement les yeux et rabattit une main sur eux comme pour se masser les paupières pour les ouvrir avec plus de facilité. Elle se détacha quelque peu de Carter et regarda autour d'elle. Elle avait été dans la douche tout ce temps? Martin avait du sentir les effets de la fatigue un peu, non? Puis, elle leva un regard vers lui et baîlla pour oxygèner son sang avant de lui sourire. Elle se frotta les tempes puis se défit complètement de son étreinte. Elle regarda autour d'elle comme si elle était perdue et qu'elle ignorait où elle était. Toutefois, elle ne faisait que tranquillement revenir à la réalité. Elle se dirigea vers la robinetterie pour éteindre l'eau. Elle sortit de l'endroit d'eau et saisit une serviette suspendue sur un barreau fixé à l'horizontal au mur. Elle prit l'autre et la tendit au médecin en gardant son sourire.

"Re-salut toi!"

S'exclama l'espionne, la voix un peu fatiguée. Elle entoura la serviette autour de sa taille au niveau du haut de sa poitrine et alla essorer ses cheveux au-dessus du lavado pour en extraire le maximum d'eau. Elle se regarda dans le miroir, s'observant comme elle le faisait chaque matin avec la même routine: ouvrir grand ses yeux, tournoyer la tête de gauche à droite pour se regarder le visage, etc. Elle trouva une brosse dans un tiroir et la passa dans ses cheveux afin de les démêler. Puis, après cet intermède qui dura cinq bonnes minutes, elle se tourna vers Carter. Elle lui sourit encore plus radieusement avant d'aller le rejoindre. Elle entoura son cou de ses bras et approcha ses lèvres des siennes pour lui arracher un baiser.

"Tu as réussi, Martin. Je suis calme, détendue... et en même temps, d'une forme exemplaire. Je suis reposée alors..."

Elle l'embrassa à nouveau lui décochant un regard admiratif et gratifiant.

"Merci!"

Lui dit Elizabeth avant de déposer sa bouche sur la sienne pour une troisième fois en peu de temps. Elle n'était pas énervée, au contraire, elle était d'un calme incomparable. Douce, elle n'était pas aussi fougueuse que d'habitude dans ses baisers. Enfin, cela ne le dérangerait pas trop. Et elle non plus. Tant qu'elle pouvait combler ce manque par cette manoeuvre qui était devenue sa drogue...

Une fois sec, Martin entreprit de se rhabiller non sans un sourire bienveillant pour Elizabeth. La savoir heureuse était pour lui une superbe récompense et il prenait une certaine fierté à le faire. Après tout, entre amoureux, il fallait bien veiller sur l'autre non? Et Martin lui se faisait un point d'honneur à suivre cette voie sans faiblir: quand on s'engage, c'est à la vie, à la mort s'était-il toujours dit et cette philosophie avait le don de transparaître dans plus d'un de ses activités du quotidien ou du domaine professionnel. Après tout, quand on a des principes, il faut bien s'arranger pour les tenir sinon ils perdent de leur sens... et sans être traditionnaliste, Martin détestait aller contre ses principies. D'où sa position particulière au sein de la Schya: il ne pouvait pas ordonner au boss, bien entendu mais son avis avait un certain poids tout comme ses demandes.

Il trouvait stupéfiant de pouvoir appliquer ses propres principes et idéaux avec une telle facilité, surtout dans un contexte si différent de son modus operandi habituel... L'amour avait vraiment une force et une forme insaisissable...

"JE suis content que ce court sommeil t'aie été bénéfique, c'est une bonne chose de faite je pense pour optimiser au maximum ton potentiel physique..."

Elizabeth regarda Carter se rhabiller avant d'avoir l'idée en tête de s'exécuter à son tour. Dès que ce fut fait, le médecin ouvrait la bouche pour lui répondre quelque chose. Elle l'écouta en se tournant vers lui pour le fixer dans les yeux. Elle acquiesça de la tête avec le sourire. Oui, cela lui avait été des plus bénéfiques et elle s'en souviendrait longtemps. Après tout, une détente aussi extrême ne pouvait que revigorer les sens et refaire le plein d'énergie. Elle allait s'attaquer à cette semaine de fou qui s'annonçait et revenir le dimanche pour cet exercise hebdomadaire.

"Je le pense aussi. Je vais être plus en forme cette semaine. Moins de risques de blessures qui plus est."

Constata l'espionne avant de retourner au lavado pour s'attarder à l'opération «séchage de cheveux». Ne trouvant pas le dit appareil, elle se tourna vers le médecin, le questionnant gravement du regard comme si la question prenait un sens de vie ou de mort pour elle.

"T'as un séchoir? Je deviens folle à avoir les cheveux trempés comme ça aussi longtemps. De quoi attraper un rhume dans les plus froides conditions. Après tout, on ne sait jamais avec l'immeuble si les couloirs vont être climatisés et agréables ou encore chaud et désagréables... ou pire un froid digne des régions arctiques!"

Énonça la jeune femme qui continuait de chercher dans les armoires à la recherche de l'appereil électrique.

*D'autant plus que mes cheveux deviennent horrible s'ils ne sont pas contrôlés dans de bonnes conditions!*

"Du calme, du calme! Penses-tu vraiment que moi, Martin Carter, médecin chef de la Schya j'aurais laissé un accessoire électrique si près de sources d'eau? Tout le matériel de toilette électrique est dans ce coffre là-bas, loin de l'évier et du bain. Pas la peine de tout mettre sans dessus dessous Elizabeth, cela ne t'avanceras à rien voyons!"

Dit Carter en retenant un fou rire. L,espionne, si calme quelques secondes auparavant était en train de remuer ciel et teere pour un simple séchoir pour ses cheveux... Décidémment, il ne comprendrait jamais grand choses à ce genre de manie soit disant typiquement féminine...

"Quand je pense que je venais à peine de te calmer... Je suis déçu, cruellement déçu il va sans dire... J,aurais dû suspecter, évidemment, le calme avant la tempête. Tel est prit qui croyait détendre dirons-nous!"

Elizabeth se tourna vers Carter, le sourire aux lèvres. Non, elle n'était pas si excitée que ça. Seulement, connaissant le temps maximal auquel elle avait droit - par expérience et connaissance de cause - pour laisser exposer sa chevelure ébène à la température ambiante et à l'air libre, cela lui en laissait peu et elle devait faire vite pour sécher certains endroits spécifiques qui requièrent une méthode particulière de séchage.

"Voyons! Je ne suis pas si énervée! Si tu savais les problèmes que les femmes ont à se sécher les cheveux si elles ne l'ont pas fait dans un certain intervalle de temps, tu comprendras mon comportement."

Elle lui fit un clin d'oeil avant de se diriger vers le coffre qu'il lui avait indiqué. Elle l'ouvrit, trouva l'appareil qu'elle convoitait et retourna à l'évier. Elle fit sûre, cependant, qu'il n'y ait aucun danger d'électrocution en essuyant toutes les moindres flaques d'eau autour du lavado.

"J'ai toujours pris mes précautions, tu sauras!"

Puis, elle brancha le séchoir, prit la brosse avec laquelle elle avait peigné sa crinière et mit en marche l'appareil électrique. Elle sécha d'abord sa frange puis au niveau de ses racines pour terminer avec les pointes. Elle s'exécutait telle une professionnelle qui fait ça à longueur de journée. Dans le dernier deux minutes de séchage, elle régla à température froide pour placer sa dite coiffure. Au bout d'une quinzaine de minutes, vingt tout au plus, elle arrêta l'engin, le débrancha et le posa sur le comptoir après avoir enroulé le fil autour du manche. Elle se taponna les cheveux afin de placer chaque mèche puis, satisfaite, elle fit quelques tours sur elle-même et s'arrêta finalement devant le médecin.

"Voilà le secret de ma chevelure! Tu le connais maintenant... à toi d'en faire bonne usage!"

Sur ce, elle retourna auprès de lui pour aller quérir un baiser.

"Quand je pense que moi ça me prend deux minutes maximum, je ne peux qu'être surprit et étonné. Quinze minutes trente-sept secondes pour se sécher les cheveux... Il faut de tout pour faire un monde il faut croire... Mais bon, à chacun son truc, moi ce qui me prend du temps, c'est idiot je le sais, c'est ma combinaison pour le labo. Je peux passer une demi-heure facile après une expérience violente à faire des vérifications. C'est fou ce qu'un petit trou peut avoir comme conséquence désastreuse... Si je n'étais pas si vigilant, qui sait, nos effectifs seraient peut-être bien moins nombreux..."

Dit Carter d'un ton d'abord amusé puis très sérieux. Certains disaient Carter paranoïaque mais en fait, c'était un professionnel de la sécurité. Pour lui, le laboratoire c'était comme une balance entre vie et mort: on pouvait créer les deux dans des fioles et la fragile ligne les séparant était parfois plus que mince...

"Enfin... À chacun ses petites manies, on ne peut pas te blâmer pour si peu..."

"Je le sais trop bien!"

Répliqua espièglement Elizabeth avant de déposer un baiser langoureux sur les lèvres de Carter. Au bout de ce temps, elle fixa amoureusement le médecin avant de le considérer. Alors que lui ça lui prenait tout au plus deux minutes, mademoiselle prenait quinze minutes trente-sept secondes pour sécher les siens. On est paranoïaque ou on l'est pas! Mais bon, calculer le temps exact était une chose inhabituelle chez une personne qui faisait en sorte que Carter était unique en son genre au sein de la Schya. D'autant plus qu'il devenait un élément très important, voire indispensable auprès de l'organisation que ses petites manies importaient peu... Mais dans un monde où l'expression «Me, myself & I» prend un sens omniprésent, on en venait à se foutre complètement des petites habitudes de chaque personne.

Puis, devenant songeuse, elle esquissa un sourire malin et passa une main frivole dans les cheveux du médecin pour les désordonner un peu. Puis, ses yeux se remplissant d'une lueur d'une certaine satisfaction, elle le contempla en gardant sa même jubilation.

"Néanmoins, le look désordonné te va comme un gant!"

Lui confia Elizabeth avant d'aller retrouver sa bouche pour une énième fois depuis le début de cette folle relation.

"Alors, qu'as-tu prévu de faire d'autre? Que veux-tu faire? On a toute la journée..."

Questionna l'espionne à la chevelure ébène avant de retourner au miroir pour se regarder un peu comme une fille le faisait si souvent pour plaire. Elle s'observa, tourna parfois la tête à droite, parfois son corps à gauche en posant ses mains sur ses hanches ou bien en usant de quelques doigts pour replacer une mèche qualifiée de rebelle à ne pas vouloir rester dans la position qu'on lui avait donné lors de sa mise en place. Puis, trouvant la silhouette du médecin dans glace, elle lui sourit, l'interrogeant encore plus du regard en continuant son manège.

"Pourquoi ne pas aller prendre une marche en ville? Il y a plusieurs magasins et boutiques dans lesquels j'ai l,habitude de me rendre pour refaire le plein quand mes réserves commencent à diminuer. Nourriture, boisson, médicaments, équipement, vêtements, de tout pour tous les goûts mais dont l'approvisionnement est parfois difficile. Par exemple, il y a un embargo scandaleux sur le sirop d'érable. J'ADORE le sirop d'érable! Sur les crèpes au déjeuner c'est excellent! Et puis c'est meilleur pour la sant que ces ignobles sirops industriels. Il faut donc savoir où chercher et mettre le prix. Depuis que je suis à la Schya, je dirais que plus de 85% de mon salaire passe en achat de trucs divers pour l'infirmerie. Quand il faut garder des malades en convalescnece, il faut bien les nourrir et il faut faire la nourriture soi même pour éviter la contamination éventuelle ce qui requiert des denrées fraîche qui gruge mon salaire. J'ai estimé que si je continue à servir la Schya jusqu'à ma retraite, il me restera suffisamment d'argent pour une petite maison de campagne sans vraiment plus. C'est fou comme l'argent part vite ici..."

Dit un Carter plutôt songeur.

Elizabeth se rua vers lui, l'empognant par le collet pour attirer son visage près du sien pour lui caresser langoureusement les lèvres. Carter pouvait interpréter cela comment était une façon de se la fermer. Qu'importe, elle retira ses lèvres et fit une moue désolée de cette pulsion. Aussitôt, elle prit une grande respiration, reprenant son calme olympien de tout à l'heure. Elle replaça le collet du médecin, admirant ses doigts à l'oeuvre. Satisfaite, elle releva son regard vers lui. Pour la première fois depuis le début de leur relation, elle ne l'avait jamais observé de cette façon. Elle avait l'air si innocente dans ses pupilles, si dépourvue de violence... Des yeux doux, légèrement gênés comme si c'était la première qu'ils se regardaient directement et profondément dans l'âme. Comparable aux premiers regards amoureux du premier amour sincère. Elle avait l'air de lui fignoler les derniers détails de sa tenue de soirée... comme s'ils se rendaient à leur bal des finissants. Quelque chose de jeune, pur et même insouciant règnait dans leurs pupilles enflammées par leur amour mutuel. Devant cela, Elizabeth ne pouvait qu'éprouver une faiblesse. Être considérée aussi sincèrement ne lui avait jamais fait éprouver la sensation de crouler, sentir ses jambes défaillir par manque de soutien... Il lui pulvérisait l'âme d'un sentiment aucunement définissable. L'espionne, qui n'avait aucunement l'air de pratiquer un tel métier pour le moment, encadra le visage du médecin dans ses mains, tenant sa tête comme un vase dispendieux. Elle lui caressa les joues, frottant sa peau comme s'il s'agissait d'une lampe magique. Elle finit par rougir, visiblement charmée et séduite par un silence aussi vrai et honnête, abaissant sa tête pour la blottir contre son torse. Elle y respira fraîchement, s'imprégnant de son odeur comme pour s'en rappeler même morte.

Au bout d'un moment, alors qu'elle avait entouré la taille de Martin entre ses bras, elle releva la tête pour regarder ce dernier, un sourire radieux aux lèvres.

"On y va?!"

Fière, elle se mit à droite et mêla sa main à la sienne. Comme s'il s'agissait du premier contact amoureux qu'ils se vouaient, elle observa son geste et sourit. Puis, elle posa son regard sur le sien. Elle s'y perdait, littéralement. Au point d'oublier que de sortir de la sorte, risquerait le renvoi pour avoir fréquenter illégalement un membre de la Schya. Si on les surprenait à se tenir la main en se fixant aussi amoureusement, on aurait tôt fait de les séparer... Après tout, si le nouveau boss était comme Senora...

"Évidemment, mais dans ce cas, un peu de théâtre sera de mise! Il va falloir jouer de finesse pour éviter d'attirer les soupçons... Ce pourrait être une sortie de réapprovisionnement sous le couvert d'une protection plus rapprochée. Mes derniers rapports font état du climat particulièremment agité des marchés ces derniers temps... Et pour pousser la note plus loin encore, notre relation pourrait passer pour fausse pour justement éviter d'attirer l'attention: qui se méfierait d'un petit couple? C'est bien plus discret que de se promener avec un prote-flingue de la Schya et le fait que tu sois espionne fait que tu passes plus facilement pour une cibla anodine..."

Dit un Carter pensif encore enivré par le baiser d'Elizabeth. Il lui faudrait rédiger bien sûr un rapport pour le service concerné et cela ne manquerait pas de les disculper tous les deux... Qui pourrait bien oser remettre la parole du médecin chef en doute?

"Je pense que c'est notre meilleur option..."

Elizabeth devint pensive, songeant à la mise en scène qu'ils mettaient en place pour éviter de se faire découvrir par des membres de la Schya. Puis, revenant de cet état réfléchi, elle retrouva le regard du médecin et sourit de plus bel. Décidément, elle était la femme la plus heureuse en ce monde chaotique.

"En effet. Personne ne nous soupçonnera de quelque chose que ce soit en dehors du quartier de la Schya. Toutefois, je crois qu'il est plus prudent de ne pas sortir d'ici main dans la main..."

Puis, elle redevint songeuse, pensant à la mise en scène à faire alors qu'ils seraient en territoire de leur organisation criminelle.

"Le mieux serait que l'on ne sorte pas d'ici ensemble. Personnellement, si j'étais un employé qui passerait en même temps que l'on sorte, je me poserais des questions. Ensuite, on pourrait partir de notre «côté» et se rejoindre aux frontières du territoire de la Schya. Qu'en penses-tu? Je crois que ce serait plus prudent ainsi... ensuite, on se prendra la main comme un couple qui font leurs emplettes!"

Sur sa dernière phrase, elle émit un ricanement amusé avant de l'étouffer dans un baiser passionné. Puis, elle stoppa brusquement le baiser et ouvrit vivement les yeux. Elle se détacha de lui, l'air grave. Se rendant finalement compte de son comportement qui pouvait paraître alarmant, son visage s'adoucit, dégageant une douceur de jeune fille.

"Je sortirai la première. Je vais aller à mon appartement plus haut pour me changer et on se rejoint à l'extérieur?"

"Quant à moi, je songe à mettre ma tenue de sortie, c'est à dire mon habit de médecin cconventionnel. ainsi, les gens me voient comme n'importe quel spécialiste ou hyper spécialiste employé par les firmes privées et je me fonds plus aisément dans la masse. Je vais prendre ma voiture, partir à pied serait rahir mes habitudes et je ne peux me permettre un faux pas. C'est le problème d'une personne perfectionniste: la moindre erreur vous coûte plus que cher..."

Dit Carter avant de retourner dans la partie plus personnelle de son laboratoire pour y chercher ce qu'il revêtait et emportait avec lui lorsqu'il partait en expédition de ravitaillement. Après tout, pour les gens affectés à la vidéo surveillance, quoi de plus ennuyeux que de revoir Martin Carter suivre la même routine qu'il avait depuis son arrivée à la Schya? On aurait pu faire repasser les anciennes bandes que cela n,aurait rien changé à ce qu'il faisait de façon quasiment perpétuelle...

"D'accord! Je te rejoins en bas, à la sortie des stationnements! Ce sera plus prudent je crois... "

Lança Elizabeth avant de donner un baiser à Carter pour aller se préparer. Elle le regarda se diriger vers son laboratoire avant d'esquisser un sourire pour se diriger à son tour vers la porte de l'infirmerie. Elle l'ouvrit et, comme par précaution, jeta un regard de chaque côté avant de s'engouffrer dans le corridor. Elle se précipita vers l'ascenseur, impatiente d'être à cette sortie avec son amoureux. Certes, c'était bien l'une des rares fois où ils pourraient se promener librement dans Ataxia sans craindre de rencontrer des collègues. En effet, ceux-ci n'avaient pas pour habituer d'aller au marché faire leurs emplettes. Ils préféraient engager quelqu'un, aller au restaurant ou se faire venir quelque chose tout simplement. Après tout, quand notre cachet nous le permet, pourquoi s'en priver? Elle-même ne niait pas ce fait. Combien de fois avait-elle fait la commande? Elle ne se souvenait même pas de sa dernière fois, alors... ça vous donne une idée.

Arrivée dans l'ascenseur, elle se mit à faire l'inventaire de sa garde-robe pour savoir ce qu'elle porterait. La mine songeuse, elle ne porta pas attention aux autres occupants, allant jusqu'à manquer son étage. Les portes faillirent lui bloquer l'accès, mais l'un de ses collègues appuya sur le bouton pour ouvrir les portes. Elle se tourna et lança un «merci» rapide avant d'aller à son appartement.

*Bon sang! Pourquoi je me donne autant de mal?! On ne va pas au théâtre, ni au resto! C'est une petite promenade au marché...*

Sur ce, elle sortit sa carte d'accès pour déverrouiller ses quartiers. Elle alla dans sa chambre, sortit quelque chose d'aller simpliste pour prendre un bain de soleil en agréable compagnie. Et puis, si elle voulait passer inaperçue, il fallait qu'elle porte quelque chose d'aucune extravagence pour s'agencer avec l'habit de spécialiste que Carter allait revertir. Quelque chose de décontracter, de pas trop sombre... Elle cibla une petite robe soleil, mais se ravisa, ne la trouvant pas trop approprié. Pour une promenade dans le parc dans le centre-ville, peut-être, mais pas au marché. Dès lors, elle reposa le cintre à sa place. Puis, elle sourit de plus bel, ayant trouvé ce qui convenait le mieux selon elle.

Elle arrangea quelques mèches de ses cheveux pour les boucler davantage et satisfaite, elle se sourit à elle-même, décidée à aller le rejoindre. Après tout ce temps, il devait être descendu. Vêtue d'une camisole turquoise s'harmonisant à la couleur de ses yeux et à l'allure légère et chic à la fois, parfait pour une sortie d'été, agencée à un capris noir, ne négligeant pas un aspect de sa personnalité, elle alla au point de rencontre que s'étaient fixés les deux amoureux.

» Martin Carter
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