Suivant le regard d'Olivier, Elizabeth se perdit également dans cette vision temporel, visionnant le tout comme un film dont elle était spectatrice et non actrice. Ces âmes défilent, déambulent... Et aujourd'hui, elles ne font plus que subir, elles agissent. Une nouvelle génération s'était prise en main, bousculant ce qui restait de la peur pour envahir le monde qu'on avait réservé aux criminels. Ataxia ne serait plus reconnu comme étant une ville où criminels et citoyens cohabitent. Désormais, dans quelques années, la réputation de cette ville chaotique persuaderait les voyageurs de s'arrêter ici pour admirer les richesses économiques de cette métropole. Le tout serait transformé en un véritable manège de l'enfer dans lequel le taux de survie serait de moins de 1%. Oui, Olivier Maxter avait raison. Restés plantés là à ne rien faire, qu'à ne regarder les prochains dirigeants de cette ville n'était pas la meilleure solution. Tôt ou tard, Mavros, Schya et Synnefo devront s'unir pour empêcher le tout, pour que l'on renverse la vapeur et que le règne de ces sociétés connaissent le même sort que l'Empire roman auparavant. Le déclin? Non, l'espionne ne s'y plierait pas. Par ailleurs, elle se mit à respirer fortement, serrant les points pour contenir ses pulsions d'aller bombarder le monde d'insultes pour le remettre en place. Certes, le chef de la Synnefo ne l'empêcherait pas. Toutefois, ce n'était pas le moment et seule, elle n'y arriverait jamais.
"Le bouclier que nous avons dressé se fait piétiner. Cette barrière qui nous sécurisait connaîtra le même sort que le mur de Berlin... Toutefois, on ne établiera pas un un sentiment de paix intérieure et une joie dans le regard des habitants, mais une force menaçante, voire écrasante. Nous serons, si cela persiste à nous jouer dans le dos de la sorte, un jour détrôné... J'ai bien peur que cela arrive en toute honnêté Monsieur Maxter, mais un jour nous devrons voir la réalité en face pour la changer et éviter le pire... Un certain nombre de criminels contrôlés, ça passe toujours, mais une ville entière s'entretuant, je craindrais plus pour la sécurité des villes avoisinantes que la nôtre."
Énonça l'espionne avant de jeter un regard vers le chef de la Synnefo qui semblait toujours aussi songeur. Elle soupira, abaissa la tête comme si elle s'avouait vaincue. Puis, elle la releva en se rapprochant d'Olivier.
"Ne croyez-vous qu'il serait l'heure d'une rencontre au sommet dans la plus pure des diplomaties pour parlementer sur le sort de cette ville et de ses sociétés criminelles? Que vous et les deux autres dirigeants des organisations..."
Proposa la jeune femme qui fixait à présent le profil de l'homme se tenant devant elle avec un air las, observant la populasse s'animer en bas.