Recensement du personnel

"Oui, tu viens de me le dire Moira mais ce qui m'embête moi ce que tu n'as pas l'air dans ton assiette. Tu as le teint un peu pâle, tu devrais te reposer..."

Dit gentiment Olivier, jouant la carte de l'amoureux préoccupé. SI faute de raisonnement il y avait de la part de la jeune femme alors elle mordrait sans doute à l'hameçon, lui simplifiant la tâche. Si elle allait dormir, il aurait le loisir d'interroger 2... Qui avait dû s'amuser en voyant Olivier se faire couvrir de baisers.

"Et puis du reste, tu dois être fatiguée, on dirait un début de grippe... Allonges toi et repose toi, je ne serai pas loin, je vais essayer de te trouver un remède."

- Mais... Mais si ! J'vais trrrrrès bien ! gazouilla Moira.

Elle se redressa vivement sur ses deux pieds pour le prouver, mais elle se précipita tant qu'elle perdit l'équilibre et s'écroula lamentablement sur le sol. Elle resta quelques secondes interdite, comme si elle ne comprenait pas comment elle s'était retrouvée à nouveau sur le sol, puis se remit à rire.

- J'suis... j'suis pas fatiguée ! balbutia-t-elle entre deux pouffements.

Elle se redressa et se hissa sur le canapé où elle s'installa confortablement. Elle ferma les yeux et se remit à fredonner un petit air. Puis elle rouvrit les yeux.

- J'vais bien hein ! baragouina-t-elle. J'vais suuuper bien ! Jamais été mieux !

Puis elle se tut, contemplant Olivier d'un oeil vitreux et dodelinant de la tête, comme si elle était sur le point de s'endormir.

"Il faut te reposer Moira. Sinon, tu ne pourras pas faire la fête, tu ne seras pas d'attaque. Attends moi, je vais aller te chrcher quelque chose à boire."

Olivier se retira dans le coin de la pièce où se trouvait son frigo et il initia le dialogue avec 2. 2 fut d'abord réticent à parler mais sous la menace de tout dire à Sylia, il capitula et révéla tout: l'Alcool drogué, l'inhibitant, sa durée, le moyen de le neutraliser... Olivier aurait étranglé 2 mais comme il n'Avait pas de corps, c'était chose difficile...

"Oh moira... Tiens, c'est pour toi."

Dis Olivier en revenant avec un "verre d'Eau". En vérité, l'eau contenait l'Agent neutralisant qui rendrait toute sa tête à sa subordonnée.

Moira secoua mollement la tête et zozota du mieux qu'elle pu :

- Mais z'uis pas fatiguée ! Zamais été plus z'en forme !

Et sur ce elle s'écroula sur le canapé, se cognant la tête contre l'accoudoir.

- Aïeuh... marmonna-t-elle sans pourtant moufter d'un pouce.

Elle redressa péniblement la tête lorsqu'elle entendit Olivier s'adresser à nouveau à elle. Elle se gratta la tête, perplexe, l'euphorie ayant laissé place à un certain vide spirituel, puis prit le verre avec un petit "merci". Elle le but d'une traite, ayant plutôt soif, certainement un autre effet de la drogue, puis déposa le verre sur un guéridon. Elle poussa un soupire en s'adossant au dossier du canapé et ferma les yeux. Puis, elle se frotta les paupières et les rouvrit. Son visage avait l'air de quelqu'un qui vient tout juste de se réveiller sans trop savoir où elle se trouvait. Mais cela ne dura pas longtemps. Retrouvant ses facultés mentales et son professionnalisme, elle réalisa ce qu'elle avait fait sous l'influence de la drogue et se redressa vivement, plaquant une main sur sa bouche dans une attitude horrifiée.

- Oh mon... Je suis désolée ! dit-elle d'une voix blanche. Pardonnez-moi, je... je ne comprends pas ce qu'il s'est passé, mais je n'étais pas dans mon état normal ! Je vous en prie, ne croyez pas que je me comporte ainsi en tant normal ! Jamais... Jamais je n'aurais osé... Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé ! Pardonnez-moi !

"Moi je comprends tout, hélas et c'est là le problème. Parce que je suis la cause dudit problème. Une part de moi, pour être plus exact. Vous avez sans doute noté la différence de comportement ce uqui en soi constitue un premier signe. Je souffre d'un dédoublement de personnalité et cette seconde personnalité avait été créé à la base pour décharger une part de mon esprit encombré jusuq'à saturation par des connaissances en informatique. Malheureusement, 2, la seconde personnalité, n'a jamais tenu à jouer son rôle comme il se devait de l'être ce qui cause problème, évidemment. Vousa vez été victime d'un e ses tours. Il ne voualit pas être méchant, il aime s'Amuser, rien de plus."

Expliqua Olivier d'un ton triste. Il détestait les initiatives de son double qui lui causait bien trop de trouble, bien trop de torts.

Moira fronça les sourcils, interpelée. On aurait pu croire qu'encore une fois, le discours d'Olivier l'ennuierait, mais pas du tout, elle était restée très attentive cette fois-ci. Rassurée de ne pas être à l'origine de l'énorme faute professionnelle qu'elle avait faite, elle reprit de sa belle assurance et répondit avec sérieux :

- Je comprends mieux maintenant. J'ai été vraiment intriguée par cet étrange changement... D'autant plus que, comme je vous l'ai dis, je m'étonnais de constater à quel point le portrait qu'on m'avait fait de vous ne vous correspondait pas. Mais c'est tout à fait normal, au final, puisqu'il ne s'agissait pas de vous.

Elle se caressa le menton, les yeux dans le vide, d'un air pensif, puis reprit :

- Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi un homme si intelligent que vous n'a toujours pas trouvé de moyen de surveiller ce... ce 2. Mais s'il ne s'agit pas d'un simple cas de schizophrénie alors...

Elle s'interrompit, pensant que ses dires ne faisaient pas le poids face au fameux Olivier Maxter.

"Je ne sais pas de quoi il retourne, Moira. Et puis du reste, je suis surdoué en informatique, mes autres connaissances me viennent de mes recherches sur Internet... Je ne suis pas psychologue et il me semble que la psychologie conventtionnelle ne peut rien pour mon cas. J'ai cherché... Et il semblerait que le cas soit unique!"


Dit un Olivier aussi excédé par ses vaines recherches que désespéré et découragé. Il en savait vraiment pas quoi faire pour se débarasser de 2... Qui en profita pour faire part de son opinion.

"Eh wow! Je ne suis pas un truc de schizophrène! Je suis une personnalité, c'est pas pareil!"

- Je comprends, dit Moira en hochant la tête. Enfin... je suppose que je comprends, ce n'est pas facile de dire cela, puisque nous voyons chacun le monde à notre propre façon.

Elle eut un petit rire.

- Enfin, je vais arrêter ma psychologie à deux balles, j'ai pas les diplômes pour ça !

Elle eut un petit mouvement de surprise lorsque 2 s'exprima à nouveau, la différence entre la façon qu'il avait de s'exprimer et celle d'Olivier étant flagrante. Elle se gratta la tête, ne sachant trop comment réagir. Est-ce que 2 était encore là ou avait-il à nouveau laissé la place à son patron ?

- Hum... Juste une question.

Il y avait beaucoup d'hésitation dans sa voix, mais elle sentait qu'elle se devait de poser cette question.

- Est-ce que 2 est... est également le patron ou bien... ?

Elle laissa sa phrase en suspension, nul besoin n'était d'en dire plus.

"Je ne suis pas officiellement chef mais je fais un aussi bon travail que le type en costard avec un manche à balais dans le c*l!"

Protesta 2 avec véhémence. Olivier reprit le contrôle du corps avec une main de fer et répondit calmement à sa subordonnée.

"Dans la mesure où 2 est une personnalité de ma personne, il est chef autant que moi. Cependant,le chef de la Synnefo, c'est moi, pas 2. Et donc, tant que 2 joue mon rôle, il peut être considéré comme chef. Si par contre il joue son rôle de fêtard, il ne peut l'être par conséquent à cause du différentiel entre nos deux personnalités. DU jargon administratif qui en gros se résume à oui et non."

Olivier esquissa ensuite un petit sourire triste. Ses propres démons avaient une forme psychologique des plus dérangeante, en l'occurence, un 2 peu coopératif!

*Ben v'la aut'chose !* songea Moira en faisant une petite grimace assez comique. *Ça va t'y pas être pratique, tiens !*

Elle croisa les bras dans le dos et hocha pensivement la tête. Elle hésitait encore à poursuivre la discussion sur le sujet qui lui semblait très délicat. Mais des milliers de questions - floues, qui plus est - se bousculaient dans sa tête, car tout ceci était bien déroutant. Ce le fût très certainement pour quelqu'un déjà habitué à travailler pour quelqu'un, mais alors pour Moira, qui n'avait jamais travaillé qu'à son propre compte, ça l'était très certainement encore plus. C'est pourquoi non seulement elle se posait plein de questions sur ce cas peu banal, mais non seulement elle se demandait s'il était approprié de chercher à en savoir plus, à comprendre, ou bien devait-elle simplement admettre la chose sans tenter de comprendre et obéir aveuglément aux ordres de son chef qui, peut-être, dans certaines situations, ne pourrait être défini en tant que tel...

Elle se passa la main sur le visage. Plus elle se posait de questions, plus son esprit s'embrouillait. Elle ouvrit finalement la bouche et resta ainsi, comme un poisson hors de l'eau, pendant plusieurs secondes, avant de laisser échapper un simple :

- Euuuuh...

*T'es complètement paumée, ma pauvre fille !* songea-t-elle en se mordant la lèvre. *Pour une première impression, c'est du joli, tiens !*

"Un résumé bref mais représentatif de la situation, je vous le concède volontier. C'est une affaire compliquée et quiu peut causer confusion et dans la transmission et dans la réception d'ordres. Savoir à qui on s'adresse, savoir de qui on prend les ordres... Ce n'est pas l'idéal d'Avoir un chef avec un double visage. Tantôt sérieux, tantôt fêtard, rien de bien réjouissant en somme...!

Dit Olivier en esquissant un mince sourire. Il savait que son cas surprenait, il avait déjà eu à faire à des subordonnés qui avait préféréle lavage de cerveau pour oublier cette curieuse vérité pour servir la tête libre de tout doute raisonnable. Mais Olivier ne s'En formalisait pas outre mesure. Seule une poignée de personne connaissait son secret, tous d'Excellents éléments...

Moira écarquilla les yeux. Est-ce que ce type, en plus de ce problème de double personnalité, était télépathe ? Ou alors peut-être que son "euuuh" était bien plus éloquent qu'elle n'aurait jamais pu l'imaginer... Elle esquissa un petit sourire. Au moins, Olivier était, tout du moins paraissait, être à l'écoute de ses employés. C'était bien ce qu'on lui avait dit, la Synnefo, ce n'était pas n'importe quel corporation, c'était avant tout une grande famille, et elle pouvait déjà le ressentir.

- Vous avez formulé mes interrogations avant même que je le fasse moi-même ! Je suppose que c'est pas facile d'y apporter des réponses, en revanche... Mais savoir que vous avez conscience de ce... petit trouble qui peut nous agiter, cela me suffit... Euh ! Ce n'est pas que j'aie douté du fait que vous en ayez conscience ! Non, non ! Mais bien sûr, je ne pouvais pas vraiment savoir... Enfin, vous me suivez, je suppose ?

Elle haussa les épaules et baissa les yeux en riant doucement.

- J'ai jamais été super douée pour la rhétorique ! dit-elle sur un ton qui suggérait presque qu'elle s'excusait.

"Le problème est complexe et formuler une opinion sur le sujet est en soi un effort intense de réflexion. Ce n'esst pas simple que de se plonger si profondément dans l'inconnu et d'en faire ressortir un jugement objectif. Mais à chacun son fardeau, Moira. Le chef de la Synnefo se doit d'être capable de gérer ses problèmes et ses de ses employés. Tu as l'air d'en avoir gros sur le coeur, ça se voit dans ton visage. Désires-tu en parler? Ce qui se dit dans ce bureau n'en sort jamais tu sais?"

Olivier était peut-être aux prises avec un problème de personnalité mais il savait quand même déceler ceux des autres d'un coup d'oeil plus ou moins attentif. C'était une des particularités d'avoir des problèmes par dessus la tête, voir ceux des autres plus aisément.

- Uh ? Nan, nan, tout va bien ! Juste un peu... désorientée.

A nouveau, elle haussa les épaules en riant.

- J'ai pas l'habitude de tout ça ! expliqua-t-elle. Je veux dire... avoir un patron et... euh... c'est pas une critique, hein, mais c'est sûr que c'est un peu déstabilisant, ce "petit problème".

Elle se racla la gorge et prit un air plus sérieux.

- Mais ne vous inquiétez pas ! Je reste une professionnelle avant tout, et tout ceci n'interfèrera en rien dans mon travail. Et vous pouvez comptez sur moi dans n'importe quelle situation.

Elle se sentait encore un peu mal à l'aise à cause du dérapage qui s'était passé lorsqu'elle était sous l'influence de l'alcool et espérait que tout ceci serait rapidement oublié.

"C'est vous qui voyez Moira. Mais si jamais vous avez besoin d'une oreille attentive, passez me voir, je reste à la disposition de mes employés. La Synnefo est une grande famille et en tant que père, il est de mon devoir de veiller à ce que tous les enfants de la famille aillent bien!"

Dit gentiment Olivier. Il voulait à tout prix que ses employés se sentent appréciés et importants pour leur boss, voir qu'ils avaient une importance réelle aux yeux de l'autorité suprême de la société.

"JE ne vous force pas, c'est évident mais on ne sait jamais vous savez... Mieux vaut ne pas prendre de risques et de garder cela pour soi!"

- Oui ça... ça je m'en suis rendu compte, et c'était ce qu'on m'avait dit, que la Synnefo était une grande famille.

Elle avait dit cela d'un air un peu mélancolique, trahissant le petit quelque chose qui n'allait pas qu'Olivier avait su déceler mais que Moira, coincée sous sa carapace, refusait d'admettre. Le jour où elle se laisserait aller au désespoir était loin d'être venu. Qui saurait jamais percer l'armure d'acier dont elle s'était parée ? Ni Stan, ni elle-même, n'avait jamais pu.

Et que se cachait donc sous cette carapace, ce dont Moira n'avait même pas conscience ? Pas compliqué... Le manque d'une famille. Elle avait toujours été le mouton noir de la famille Roverandom, et avait été reniée, rejetée. Elle ne savait pas ce que c'était qu'une famille aimante et attentionnée, elle n'avait été qu'un pion véreux sur un échiquier de marbre.

- En tous cas, merci de votre euh... comment dire... soutien, disons. C'est très appréciable, et je n'en attendais pas moins après ce que m'avait dit mon pote... enfin je veux dire Stanley O'Malley. Croyez bien que je saurais être à la hauteur, en tant que... euh... en tant qu'enfant de la Synnefo ! termina-t-elle avec un sourire.

Quelque chose tilta dans l'Esprit d'olivier qui allait répondre quelque choseà Moira. Le nom de famille lui disait quelque chose... Et ce malaise qu'il avait décelé pouvait y être lié. Quoi de plus normal... Si effectivement Moira et Lily étaient soeur, on pourrait croire qu'elle serviait d'Agent double... AUtant en avoir le coeur net et faire taire les ragots avant qui ne circule était un des mots d'ordre d'Olivier aussi se lança t'il sur un terrain des plus hasardeux.

"Seriez-vou s parente avec cette femme par le plus grand des hasards?"

Demanda Olivier en faisant apparaître la photo de Lily dans la pièce via le système holographique.

"Curieuse coïncidence, vous avez le même nom de famille, un nom de famille des plus rare ajouterais-je..."

Lorsque Moira vit apparaître l'image holographique de sa soeur, elle ne put retenir un sursaut de surprise et fit un pas en arrière. Elle ne l'avait pas vue depuis bien des années, mais il n'était pas dur de la reconnaître, après tout, il s'agissait de sa soeur. D'ailleurs, on ne pouvait nier qu'elles avaient un air de famille. Les yeux, surtout, dont la forme en amande était assez similaire.

Elle cligna plusieurs fois des yeux, comme si elle venait tout juste de se réveiller et qu'elle avait du mal à faire la part des choses entre le rêve et la réalité. Bien sûr, elle avait bien compris qu'il s'agissait d'un hologramme, ce n'était pas le problème, non. Elle était juste très étonnée que son patron connaisse sa soeur.

Elle hocha la tête en fronçant les sourcils.

- Oui, en effet, je lui apparentée. Il s'agit de ma soeur aînée, répondit-elle simplement.

"C'est un problème de famille qui vous hante... C'est le malaise que je vois dans vos yeux... Cela expliquerait votre choix de la Synnefo et de mon allégorie de la famille... Vous cherchez des gens qui vous aiment... Intéressant paarallèle il va de soi..."

Dit pensivement le chef de la Synnefo. Il n'était pas dupe et très observateur ce qui ne l'empêcha pas de se maudire pour le long délais mit pour s'en rendre compte. Il esquissa un petit sourire avant de faire disparaître l'hologramme.

"Aie-je mis dans le mille ou suis-je dans l'erreur la plus complète? Je serais très curieux de le savoir... Mais rien ne vous oblige à répondre, cela va de soi. Je e vous impose rien, le libre arbitre reste un de mes principe clé."

Moira cligna des yeux et ouvrit la bouche comme un poisson hors de l'eau. Oh, pour sûr ! Olivier avait mit dans le mille, en effet. Mais ça, elle était à mille lieux de s'en rendre compte, puisqu'elle-même ignorait le tracas qui la bouleversait. Elle haussa les épaules.

- Euh bah... j'sais pas, j'pense pas !

Elle eut un petit rire puis reprit d'un ton qui se voulait à l'aise mais qui trahissait un certain embarras dont elle ne devait pas même avoir conscience.

- Ma famille, je m'en fiche un peu ! Ils se sont jamais trop préoccupés de moi et pour ainsi dire je ne suis plus un membre euh... reconnu !

Ses phrases étaient entrecoupées de petits rires. Même un esprit peu éclairé aurait su dire qu'elle cherchait à se donner l'air d'être à l'aise, mais qu'en réalité, elle ne l'était pas. Seulement... Moira n'en avait pas du tout conscience, rétractée, comme elle l'était, sous sa carapace.

"Vous vous sentez rejetée et vous ne voulez pas vous rendre compte de cette triste réalité. Vous vous cachez sous une armure émotionnelle qui vous donne l'impression d'être forte, ce qui n'est qu'illusoire car vous ne faites que retarder l'inévitable, le moment où vous devrez faire face à vos problèmes. Un cas classique, j'ai des dizaines de subordonnés dans le même état de corps et d'esprit. Tôt ou tard il vous faudra abandonner ces défenses trompeuses Moira. Plus vous attendez, plus la chute sera dure. J'ai vécu moi même cette désagréable expérience. Sauf que c'est 2 qui m'a ramené de force à la réalité. Faites face à cette réalité qui vous force à vous cacher derrière des mensonges, des faux semblants de force et vous verrez, vous allez vous sentir mieux. En tous les cas, ici, vous avez une famille qui vous aime."

Olivier s'approcha de la jeune femme et il la serra dans ses bras, comme on serre un enfant contre soi pour le réconforter quand il est triste. Pour Olivier, la grande famille de la Synnefo, c'était tout sauf sujet de plaisanterie.

Alors qu'Olivier lui disait tout cela, Moira fronça les sourcils. Mais que lui racontait-il donc ? C'était vraiment n'importe quoi, songeait-elle. Comment aurait-il pu penser cela alors qu'elle-même n'y avait jamais songé ? Mais pourtant, plus il parlait, et plus elle ressentait de l'amertume, d'abord, puis de la tristesse. Mais elle durcissait obstinément sa carapace, se refusant à céder au désespoir. Mais lorsqu'Olivier vint la serrer dans ses bras pour la réconforter, elle se sentit fondre malgré elle. Elle serra les dents et se raidit, refusant malgré tout de céder, bien qu'elle eut comprit qu'Olivier avait parfaitement raison. C'était encore trop dur de l'admettre.

Elle serrait les dents, les poings, fronçait les sourcils, les traits de son visage était crispés, sa lèvre inférieure tremblait, et tout son corps était raide. Non, elle n'avait jamais céder au désespoir, cela ne pouvait pas arriver aujourd'hui, pas dès son premier jour à la Synnefo ! Quelle image donnerait-elle alors... L'image d'une faible ? Une gamine qui ne savait même pas contrôler ses émotions ? Après l'accident pitoyable qui avait eut lieu, elle ne pouvait s'y résoudre. Pourtant, et à son grand désarroi, elle ne put empêcher une larme de couler le long de sa joue. S'en rendant compte, elle poussa un grognement de contrariété. Elle n'osait pourtant pas repousser Olivier. N'osait pas, ou ne voulait pas ? Elle ne pouvait nier, en elle-même, que cette étreinte était agréable. La seule autre personne qui lui avait ainsi manifesté son affection était Stan, personne d'autre... Ah, si, peut-être son grand frère, John, lorsqu'ils étaient jeunes. Mais lorsqu'elle avait commencé à sortir des rails, plus jamais elle n'avait eu droit aux câlins de son grand frère, plus jamais.

Moira renifla alors que deux autres larmes s'échappaient de ses yeux et, finalement, elle se détendit un peu, et rendit timidement son étreinte à Olivier.

- John... murmura-t-elle d'une voix à peine audible alors que ses larmes redoublaient.

Mais ses sanglots restaient silencieux, elle se refusait toujours à étaler ses sentiments de façon exubérante. C'était déjà énorme qu'elle se laisse ainsi aller...

"Voilà qui est mieux... Laisse toi aller, tu vas voir, ça va te faire du bien... Tu es impressionnante tu sais: premier jour parmi nous et déjà tu te montres à moi sans artifice, c'est cela la vraie force dans la Synnefo, l'honnêteté, se montrer sans artifice dans la famille."

Dit Olivier d'un ton appaisant tout en continuant de serrer la jeune femme contre lui. Ces enfants qui arrivaient dans la famille, perdus, égarés, prisonniers d'eux même... Olivier se fesait un point d'honneur à les aider à s'épanouir, à être eux pleinement avec leurs qualités et leurs défauts... Il leur donnait ce qu'il n'avait reçu de sa propre famille, se refusant à faire les mêmes erreurs.

"Sache que je suis toujours là pour mes protégés et que tu trouveras toujours une oreille attentive en ma personne Moira. Tu n'es plus seule. Je ne te laisserai pas tomber."

Moira était un peu partie dans son rêve. Elle avait oublié où elle se trouvait, et croyait être dans les bras de son frère. Mais lorsqu'elle entendit la voix d'Olivier, elle se réveilla soudain et recula, se dégageant de son étreinte. Elle sécha hâtivement ses larmes, renifla, respira un grand coup et reprit ce qu'elle pouvait d'aplomb. Ses traits étaient toujours un peu crispés. Elle ne savait pas trop quoi dire... Elle hésitait entre "pardon" et "merci", et finalement...

- Merci, dit-elle sans oser le regarder dans les yeux.

Son regard rougit par les larmes était fuyant, elle ne pouvait s'empêcher d'avoir honte d'elle-même. Olivier n'avait pas l'air de se formaliser de son attitude, mais elle ne pouvait s'empêcher de songer que tout ceci n'était vraiment pas approprié dans ce cadre. Si c'était une blague, elle était vraiment de mauvais goût. Mais tout de même, si c'en était une, c'était un peu exagéré.

*Arrête ta paranoïa !* songea-t-elle en secouant la tête.

Elle renifla encore une fois et se décida finalement à redresser la tête.

- Merci, répéta-t-elle avec plus d'aplomb. Et croyez-bien que je saurais, par ma dévotion pour la Synnefo, vous rendre vos attentions, dit-elle peut-être un peu trop solennellement pour masquer son émotion.

"Ce n'est rien voyons, je n'en demande pas tant. Je veux juste que mes enfants soient heureux et que leur vie dans la famille soit belle et prospère. Mon prédescesseur et son prédescesseur et tous les autreas avant eux avaient vu la nécessité d'unir ses membres, de les amener à se développer dans un cadre hors du monde, la Synnefo étant conmplètement à l'opposé de ce qui mène le monde en ce moment et qui le précipite vers sa chute. Nous recueillons tous ceux qui veulent se joindre à nous et nous tentons de les amener à se dépasser. Quoi de plus beau pour un chef que d'offrir un tel présent à ses subordonnés?"

Expliqua gentiment Olivier, un large sourire sur le visage. Il aimait rendre service à ses subordonnés et jmais il ne se servirait de son titre pour les opprimer. Le repspect était la clé dans la Synnefo... Et gare à ceux qui dérogeraient à cette règle!