Convocation du personnel médical par le médecin chef (PV)

Martin Carter, médecin chef de la Schya, était réputé pour sa forte tendance au perfectionnisme que certains, dans son dos, associaient à la paranoïa. Il dirigeait l'infirmerie et les opérations médicales d'une main de fer et e tolérait en rien un manquement à l'éthique professionnelle et encore moins les écarts de comportement. Toutefois, il arrivait parfois des moment sdans une carrière où il fallait choisir entre devoir et principes: les bons éléments se faisait de plus en plus rares en Ataxia, les cliniques privées et les infirmeries des grandes compagnies faisant diminuer sans cesse le bassin d'éléments compétents. Assit à son bureau, dans le laboratoire "bunker" qui était son lieu de vie (et dieu seul savait à quel point Carter avait équipé l'endroit qui pouvait résister à un siège et qui avait de tout pour n'importe quoi), il repassait en revue le personnel médical. Un nom ne cessait de revenir par contre à son esprit et malgré une forte envie de l'ignorer, il finit par tomber sur le dossier de cette fameuse personne: James MacCarthy.

LE cas avec lequel Martin aurait à traiter. L'épine dans le pied du département de par son comportement mais une bénédiction de par son expertise. L'élément qui causait l'indécision chez Carter, le puzzle qui lui occupait l'esprit... Il avait bien sûr convoqué le jeune homme pour l'évaluation du personnel coutmière qui avait lieu à la fin de chaque mois en plus des réunions hebdomadaires et il attendait la venue de ce dernier, jouant machinalement avec une fiole, résultat de sa dernière création pour la Schya: après les drogues, les poisons, les antidotes et tout le bataclan, carter mettait au point une de ses potions magiques: un inhibiteur visant à réduire les influx demandant au corps de manger, de dormir, de boire... Ce genre de besoins pour optimiser le temps d'opération des membres de la Schya en mission.

"Que vais-je bien faire de vous, médecin spécialiste MacCarthy.... La situation est délicate..."

Dit-il pour lui-même, encore plus préoccupé que d'ordinaire. Un cognement contre sa porte lui fit relever la tête: il savait qui allait passer la porte... Et il savait que cette personne savait qu'elle avait été convoquée pour une affaire relevant de son comportement...

"Bonjour médecin spécialiste MacCarthy. Je suppose que vous vous doutez bien que je ne vous convoque pas de gaieté de coeur cette fois. Définitivement pas. Il faut que je vous félicite, vous êtes le cas éthique le plus complexe de toute ma carrière et malgré mon jeune âge, c'est beaucoup dire. Ce que j'ai à vous dire n'est pas spécialement agréable à entendre... Mais il faut parfois appeler les choses par leur nom et ne pas hésiter à parler franchement. Prenez place, nous en avons pour un certain temps."

Dit Carter en indiquant un siège au médecin. Sur le bureau de Carter se trouvait bien sûr les dossiers des employés mais également sa traditionnelle tasse de café fort et une autre tasse de café fumant pour son subordonné. Quand il fut sûr que le convoqué était bien assit, Carter reprit la parole.

"Quand nous avions Senora pour patron, un comportement comme e vôtre aurait été jugé totalement inacceptable: l'éthique professionnelle importait grandement à feu notre patron et je ne me serais jamais autorisé à ne pas déposer les rapports vous concernant et il doit y avoir plusieurs rapports signés de ma main dans les archives. Mais nous avons changé de patron et je pense que cela me permet de me montrer plus tolérant jusqu'à un certain égard au regard de votre comportement de Don Juan. Ceci étant dit, il y a quelque chose que je ne tolèrerai en rien. Que vous fassiez ce qu'il vous plaît avec les membres de la Schya, passe encore. Mais moi vivant, jamais je ne tolèrerai que votre petit jeu vise le personnel de cette infirmerie. MON infirmerie."

Dit Carter d'un ton d'abord plutôt neutre mais dont les dernières phrases étaient bien plus froide. Il déposa devant James MacCarthy un dossier qu'il l'invita à consulter du regard.

"Il y a une baisse d'efficacité du personnel depuis que vous avez commencé à agir comme un débauché au détriment de votre statut professionnel. Et n'essayez même pas de faire passer la faute sur moi: l'efficacité de cette infirmerie a augmenté de 47% depuis mon arrivée à la Schya. Je vous fais une faveur James et donc n'allez pas agir stupidement: Ou vous arrêtez votre petit jeu avec le personnel de l'infirmerie et croyez moi, je le saurai si vous continuez et je peux vous assurer que je serai bien moins ouvert la prochaine fois ou vous continuez contre mes... Recommandations et je m'assurerai personnellement à ce que le boss vous vire de mon territoire. Vous êtes intelligent McCarthy et vous êtes un excellent élément. N'allez pas gâcher votre vie professionnelle pour des choses aussi futiles que de désobéir à une consigne simple. Et puis du reste, ce ne sont pas les gens qui manque hors infirmerie qui peuvent satisfaire vos goûts, j'en suis sûr."

"Je ne dis pas que la baisse d'Efficacité vous revient à vous seul docteur MacCarthy. Simplement que la volonté n'est pas le point fort de certaines infirmières de cette infirmerie et que votre attitude plutôt désinvolte à cet égard n'arrange rien. Nous avions certes certains problèmes avant même votre arrivée mais disons le franchement, vous n'avez pas fait grand chose pour arranger la situation. J'ai bien sûr convoqué ces demoiselles également: je les verrai en temps et en heure pour corriger le tir. Je vous demande juste de vous montrer plus prudent. Vous êtes un excellent élément James et je sais que je peux avoir pleinement confiance en vous à cet égard: croyez moi sur parole, si j'avais une dizaine de docteurs comme vous, cette infirmerie déclasserait n'importe quel hôpital privé."

DIt Carter d'une part pour montrer à son subordonné que ce n'était pas un acte d'accusation et que les efforts que déployait James étaient plus qu'appréciés.

"Si vous y mettez du vôtre, ce n'est qu'une affaire de quelques jours, deux semaines tout au plus, avant d'avoir corrigé le tir."

Indiquant du doigt la tasse de café que son subordonné na,vait toujours pas prise, Carter posa les questions d'usage quand on sert ce breuvage.

"Vous prendrez bien quelque chose dans votre café? Sucre? Lait? De la crème peut-être?"

"Quand vous prendrez la succession, docteur MacCarthy, vous comprendrez. Quand vous serez à ma place et que vous serez confronté à ce genre de problématique vous verrez mieux de quoi je parle. Puisque vous semblez ne pas être disposé à faire d'efforts de votre côté, je verrai à faire entrer en application un règlement interdisant au personnel médical tout rapport qui ne soit pas relié au cadre professionnel avec toutes les subtilités que cela comprends."

Dit Carter en prenant des notes à part qu'il ne manquerait pas de transmettre au boss de la Schya. Il faut ce qu'il faut pour faire avancer les choses et Martin n'était pas du genre à tergiverser longtemps sur le sujet.

"Et pendant que vous êtes là... Comment ce fait-il que les réserves de médicaments restent stables alors que vos rapports indiquent que vous avez donné un remède aux malades? Il y a incohérence quelque part..."

"Ce que feu Senora faisait de sa vie privée ne regarde en rien les simples subordonnés comme nous, James. Cependant, l'éthique professionnelle en médecine elle est incontournable dans notre milieu et ce reglement que vous trouvez si exagéré n'est qu'un des articles de reglement qu'ils imposent. Et n'allez pas me sortir que parce que nous sommes dans le criminel ce genre de choses peut etre baffoué: un médecin reste un médecin quelle que soit son allégeance."

Carter peit ensuite une gorgée de café, réflexe que ses employés avaient associés aux moments ou Carter se faisait violence pour ne pas révéler le fond de sa pensée. Encore une part de son éthique professionnelle personnelle: Carter ne taxait jamais d'incompétence ses subordonnés: il parlait d'égarement, d'écarts, de points chatouilleux du reglement mais jamais ouvertement il n'irait rabaisser ses troupes. Chose que la plupart d'ailleurs appréciait énormément.

"Quant aux médicaments de votre composition James... En toute franchise je ne sais trop quoi en penser. Sauver des vies est notre mandat et troquer un poison pour un autre n'est peut-etre pas si dramatique apres tout. Mais dans ma tête de médecin chef, quelque chose me dit que c'est profondément contre l'éthique..."

"Je reconnais bien là vos jugements a double sens MacCarthy. Si nous ne sauvions pas la vie de ces gens, nous serions les avatars de la mort et nous vaudrions alors moins qu'eux. Une vie reste une vie malgré ce que la personne à qui elle appartient en fait. Il reste et demeure que ce que la médecine conventionnelle ne peut pas faire doit devenir cas d'étude et non sujet de traitement non conventionnels. Et je vous rappelle qu'En faisant partie de la Schya, une organisation criminelle, nous avons aux yeux de la loi la même valeur qu'eux. Nous sommes autant des virus qu'ils le sont... Et n'allez pas penser le contraire, ce serait décevant de vous voir suivre un si piètre raisonnement..."

Fit remarquer Martin sur un ton cliniquement froid et détaché, comme à chaque fois qu'il était confronté aux objections de son subordonné. Il avait l'impression d'avoir un élève de la faculté de médecine devant lui, pas un spécialiste...

"Bien sûr que non que croyez-vous? Que j'ai du temps a perdre en mondainerie? Et je vais vous surprendre cher subordonné. Je vous concède votre point. Je dois me faire une raison: tous ont leur part de responsabilité dans cette affaire. Je glisserai une note pour le patron, évidemment, mais je ne m'entretiendrai plus sur ce que vous faites du personnel avec vous... sauf si mort, blessure ou contamination il y a. Des urgences en quelques sortes. De vous a moi, même si vous n'êtes pas l'employé modèle que je désirerais, vos méthodes bien que peu orthodoxe apporte un certain... Comment dire... Élément d'imprévu dans mon univers d'ordre et de discipline."

N'ayant pas encore remarqué l'hélicoptère et encore moins la nervosité de son employé, Carter ajouta sur le ton de la confidence.

"Ceci restera strictement entre nous: félicitation pour votre bon travail James. J'apprécie énormément. Vous êtes pour cette infirmerie un joyau. Plus brut que taillé mais un joyau quand meme. Mais je ne vous ai rien dit. Vous pouvez disposer maintenant, je ne vous retiendrai pas plus longtemps."

Pourquoi ce changement d'attitude si soudain? Même dans sa propre tête, Carter s'interrogeait. Peut-être était-il bien trop sévère avec son personnel après tout. Humains ils étaient et donc avec cela il se devait de composer. Allant s'asseoir a son bureau (dans la ligne de tir directe de l'hélicoptère donc, Il fit un petit signe de salut à James pour lui signifier qu'il en avait bel et bien terminé avec lui. Pourquoi diable semblait-il si tendu tout à coup?

C’est qu’il était pire qu’un chien enragé le Carter quand il défendait son territoire! Moins armé, moins armuré mais plein d’une farouche volonté, il avait repoussé l’assaut à lui seul, hurlant à l’encontre de ces malotrus un chapelet d’injures aussi diverses que colorées. Il fallait reconnaître que Carter avait un sale caractère oui mais que pour cette fois tout du moins il avait parfaitement raison. Après tout… Il ne s’agissait pas d’une simple intrusion de laboratoire mais bien d’un assaut sur son bureau. Pour le kidnapper sans doute, le médecin chef en bon hyper spécialiste qu’il était valait bien plus vivant que mort. Et si ses assaillants avaient pensé l’effrayer avec des armes… Grave erreur! On n’effrayait pas Martin Carter de la sorte. Et s’il s’était fait enlevé, qui irait expliquer la chose à son patron hein? Non jamais Martin ne serait revenu couvert de honte pour expliquer son enlèvement devant son patron! Se faire enlever, selon son opinion, était une faute professionnelle grave et il était hors de question de se faire capturer par un ennemi qui… Une petite minute. La Mavros n’avait pas les moyens de monter un assaut de la sorte et la Synnefo était bien plus subtile dans ses affaires. Ce n’était pas un hélicoptère de la police et les forces gouvernementales pour ce qu’il en restait n’auraient jamais osé s’en prendre à une des trois grandes organisations. Ses assaillants étaient-ils des membres de cette soi disant organisation qui luttait contre le crime, cette faction secrète qui oeuvrait supposément en Ataxia? Pour Martin, ce n’était que ragots et foutaise mais pour son patron, ce serait peut-être vérité et évidence. Peu lui importait, il vivait. Et il se rappela que James était avec lui… Le pauvre médecin était-il en bon état?

« James? James vous n’êtes pas blessé? Allons mon garçon, vous me semblez secoué… Allez donc vous reposer, cela vous fera le plus grand bien. Vous pouvez disposer j’ai du ménage à faire, nettoyer ce bordel vous voyez… Et si vous avez besoin d’un 48 heures de repos, je vous les offre, je m’arrangerai avec le patron. Allez ouste maintenant, ce bureau ne va pas se nettoyer tout seul. »

Et il oublia aussi sec James, se mettant à la tâche avec la même détermination qui était sienne, comme si de rien n’était. Il allait en falloir bien plus pour impressionner Martin Carter!