Un otage potentiel pour la chef de la Mavros

Warren amena le jeune homme qu'il avait rencontré sur le territoire de la Mavros à Eloane. Il le fit entrer dans le bureau de sa patronne, referma la porte et alla auprès de sa maîtresse en faisant un bruit ressemblant à un chien qui couine quand il a fait une bêtise. Comme à l'habitude, quand Warren arrivait dans le bâtiment, la sécurité en informait la chef de la Mavros et donc l'homme chien alla la trouver derrière son bureau. Il posa armes et effets du jeune homme sur le bureau de sa chef avant de prendre la parole.

"Dame Helies, Warren a dit le mot dresseur devant l'homme qui est là. Il ne savait pas quoi dire, il a parlé de sa balle et comme il ne peut pas prononcer le nom interdit il s'est trouvé à court d'idée... Il a fouillé sa petite tête d'esprit simple comme disait vous savez qui mais ça lui a échappé. Pitié, ne punissez pas Warren, il ne le refera plus c'est promis, il travaillera plus fort, sera encore plus obéissant, donnera sa balle à dame Helies pour se faire pardonner mais ne punissez pas Warren..."

La balle de Warren... On lui aurait donné le saint graal, le pouvoir et un milliard de dollar qu'il n'aurait jamais voulu prendre tout cela en échange de cet objet qui était tout pour Warren. Mais devant cette faute qu'il jugeait impardonnable, il était prêt à l'offrir à sa patronne pour se faire pardonner N'importe quel Mavros ordinaire aurait comprit que c'était une erreur sans grande conséquence et que d'avoir la personne à qui l'information avait été accidentellement transmise sous la main arrangeait en soi le problème mais pas Warren qui comprenait noir, blanc mais pas gris... Il attendit, e regard implorant, le verdict de sa patronne...

Ainsi donc après avoir pénétré le bâtiment de la Mavros, donné ses lunettes de soleil à Warren et échapper de peu à une fusillade dans l'ascenceur, Nicholas se trouvait face à la porte du bureau d'Eloane Helies, le chef de la Mavros, cela ne l'enchentait guère car d'après les rumeurs qui couraient dans Ataxia, la demoiselle Helies était bien plus violente et sadique que tout les gros bras qui lui servaient d'acolytes, à cet instant il aurait donné n'importe quoi pour se trouver loin, très loin d'ici...

Gardant le silence, il observa Warren se diriger vers son chef et déposer les affaires du détective sur le bureau de cette dernière, expliquant ensuite à sa patronne le pourquoi de la présence de l'individu, apparemment le pauvre bougre pensait avoir commis une faute irréparable, mais ce dont il ne se rendait pas compte, c'est qu'il avait réparé cette bourde en ammenant Nicholas auprès du boss Mavros car pour régler le problème, cette dernière pourrait décider de descendre Nicholas ici et maintenant, ce qui n'était pas pour réjouir notre ami qui songeait à tout cela tout en posant son regard cerné sur Eloane Helies..

Le mieux dans une telle situation était de jouer les abrutis, alors avant que la patronne de Warren ne commence à parler, Nicholas imaginait déjà plusieurs options afin de sauver sa peau et se tirer de ce merdier sans trop de bobos, la première chose à faire était de s'inventer une identité, ce qui était fait à moitié, ainsi qu'une vie fictive afin de brouiller les pistes; il songeait à tout cela en regardant ses effets personnels sur le bureau d'Eloane...Son glock, son crant d'arrêt, ses lunettes de soleil, ses clés, son portefeuille, son portable et son sac de pâtisseries...Fort heureusement pour lui, le portefeuille ne contenait que quelques billets, un peu de monnaie et des papiers sans importance, il avait prit l'habitude de ne jamais prendre sa carte d'identité sur lui, et aujourd'hui ne dérogeait pas à la règle...

Finalement, il esquissa un très léger sourire, il avait plus ou moins échafaudé un plan afin d'endormir la suspicion des Mavros, il attendait maintenant de savoir ce qui l'attendait...

Eloane était dans son bureau depuis très tôt ce matin là. Elle avait une tonne de dossiers à examiner. Mais là, fatiguée et courbatue, elle s’était autorisée une pause. Elle avait prit sur ses genoux son hermine (qu’elle avait obtenue de manière illégale d’ailleurs), qu’elle avait ironiquement nommé Senora. Ce nom était aussi celui que portait l’ancien Boss de la Schya, celui qu’elle avait tué étant plus jeune. Elle s’amusait à le caresser, et à lui donner des friandises, quand l’interphone sonna. L’homme de l’accueil lui annonça l’arrivée de Warren. Elle avait beau être fière de lui, elle le trouvait parfois un peu envahissant. Elle soupira, et l’autorisa à monter, déverrouillant avec un bouton l’accès de l’ascenseur à l’étage où se trouvait son bureau. L’animal lui continuait de gambader joyeusement sur sa maîtresse, jusqu’à ce que les deux hommes entrent. Senora, apeuré s’en alla donc s’enrouler autour du cou d’Eloane, et fit la morte.

La jeune femme fut étonnée de voir entrer un inconnu à la suite de Warren. Elle lui lança un regard méfiant, elle le fixait, et ne le lâchait plus du regard. Le seul moment où elle détourna les yeux fut quand elle les posa sur Warren, quelques secondes, plein de reproches. Mais elle s’occuperai de son cas plus tard… Il fallait maintenant voir ce que cet inconnu savait du projet de dressage d’hommes de la Mavros. C’était un projet que la société tenait secret depuis des années déjà. Elle avait déjà fait tuer plusieurs personnes qui en savaient trop à son goût à ce propos. Elle ne voulait pas que la technique soit divulguée aux média, ou aux autres sociétés. Surtout aux autres sociétés…

Devant le silence de l’inconnu, elle fronça les sourcils et croisa les bras sur sa poitrine. Où se croyait il ? Il attendait un message de bienvenue, une cérémonie d’accueil ? Et puis quoi encore ! Il venait la déranger, sans prévenir, il pouvait au moins avoir la politesse de se présenter , cela faisait déjà un mauvais point pour lui, à quand le deuxième ?

Eloane se tenait droite comme un I sur son fauteuil de cuire noir. Elle était, comme à son habitude, vêtue d’une tenue plutôt provoquant. Ses cheveux rouges étaient attachés en queue sur le côté gauche de sa tête, et tombaient en cascade sur son épaule. Elle portait une tunique brune et rouge, au décolleté en V très plongeant. Et… Des sous vêtements surement… Le haut lui faisait office de robe, elle était si menue que l’habit lui arrivait jusqu’à mis cuisse. A ses pieds, des escarpins noir, aux talons aiguilles digne d’une caricature de dominatrice. Et autour de son cou, une chaîne à la quelle était accrochée… Un biscuit pour chien vernis…

Eh bien eh bien, les rumeurs disaient donc vrai, la chef de la Mavros était assez jeune, et ça se voyait clairement, en plus de cela elle portait une tenue des plus provocantes, ce qui bien sûr aurait fait flancher n'importe quel homme, mais bon, Nicholas était bien au dessus de tout ça, faire dans le social c'était pas trop son truc, du moins pas quand il n'avait rien prévu pour...
Par politesse il ne s'était pas présenté, bah oui, il pensait que prendre ainsi la parole aurait déplu à Helies mais apparemment elle attendait une réaction de sa part, misère de misère...

Restant silencieux durant quelques secondes tout en soutenant le regard de la jeune femme sans ciller, il glissa ensuite ses mains dans ses poches tout en poussant un petit soupir, il n'avait pas le choix, fallait qu'il se présente le premier, quelle galère...

"Je m'apelle Christopher Maxwell, enchanté de vous rencontrer miss Helies..."

Voilà, au moins il avait donné son "identité" à la responsable des lieux, c'était déjà ça de fait, maintenant il fallait voir comment allait se dérouler la suite de l'entretien, non pas qu'il s'ennuyait ici mais l'envie de s'éterniser dans le bureau de la chef Mavros n'était pas vraiment ce qu'il avait prévu pour la suite de la journée, il lui fallait donc trouver un moyen d'écourter cette visite de courtoisie le plus rapidement possible, sans quoi ça risquait de dégénérer...

"Alors bon, je sais pas pourquoi je suis ici mais j'ai l'impression que ça à l'air assez important, venons-en donc au fait voulez-vous?"

Mmm, jouer les arrogants n'était peut-être pas une bonne solution, mais parfois cela portait ses fruits, restait à voir comment Eloane allait prendre ça...

L’autre avait enfin l’initiative de se présenter. Ce n’était pas trop tôt… Elle avait un instant cru qu’elle aurait à lui ordonner de le faire. Elle soupira, ne disant pas un mot. Elle fit un signe de main à Warren, signe qui lui ordonnait de venir s’assoir au pied de son fauteuil. Quand elle n’était pas en tête à tête avec lui, mais en conversation avec quelqu’un d ‘autre, et qu’il ne tenait le rôle que de spectateur, elle le faisait souvent coucher à ses pieds ainsi. Elle ne voulait pas qu’il oublie le statut qu’il avait face à elle, il n’avait le droit de prendre la parole que si elle le lui accordait, en lui posant une question, ou en lui faisant un signe ou un regard significatif.

Une fois son petit Warren couché à ses pieds, elle posa sa main délicatement sur sa tête, et se mit à caresser ses cheveux comme elle aurait caressé son animal de compagnie, distraitement, mais tendrement.

Elle fronça les sourcils quand l’autre fit preuve d’impatience, et d’impertinence à son égard. Il ne faisait décidemment rien pour arranger son cas. Etait-il stupide ? Certainement oui… Mais bon, elle ne voulait pas partir sur l’idée de benêt directement : c’était un piège trop facile qu’on lui avait déjà tendu plus d’une fois. Elle décida donc elle aussi de joue les attarder, elle se mettait à son niveau. Elle fit donc une petite moue boudeuse, et dit sur un ton infantile :

-Bouuuh, c’est une façon de parler aux dames ça ?

Elle baissa ses yeux de cocker vers Warren, et lui demanda :

-Il est gentil avec les dames le monsieur ?

Elle passa doucement sa main sur son front, puis glissa son index le long de sa joue, pour finalement attraper son menton entre deux doigts, et elle lui fit relever doucement le visage vers elle. D’ordinaire, elle lui interdisait de la regarder dans les yeux quand ils étaient en présence d’un intrus, pour la simple et bonne raison qu’elle voulait se donner un air de toute puissante.

Warren ne voulait pas regarder sa maîtresse dans les yeux: il savait qu'il n'en avait pas le droit en présence d'intrus et il ne comprenait pas pourquoi dame Helies tentait d'établir un contact visuel. N'osant secouer la tête pour se défaire de son emprise, de peur de désobéir, il se contenta de fermer les yeux et de répondre d'une toute petite voix pour ne pas que l'autre entende.

"Warren ne le sait pas. Il a été poli avec Warren et il avait l'air plus intelligent tout à l'heure. Warren pense que Christopher cache quelque chose... Homme méchant avec dame Helies... est-ce que Warren doit le tuer? Personne n'a le droit d'être méchant avec dame Helies..."

L'homme chien jeta un regard haineux au détective et émit un grognement sourd, l'équivalent d'un "Toi je t'ai à l'oeil alors tiens toi tranquille!" avant de reporter son attention sur sa patronne en attendant un nouvel ordre, une nouvelle question.

Apparemment, jouer les abrutis n'était pas la meilleure chose à faire, oh que non, avec Warren dans la pièce, Nicholas ne pourrait jouer les abrutis car l'homme-chien avait déjà pu remarquer que le sieur Blacksad était loin d'être un crétin, et changer ainsi de comportement n'était peut-être pas la meilleure tactique à employer...
Il fut néanmoins surpris de voir la manière dont Eloane lui répondit, vraiment étrange...
Ce qui lui sauta aus yeux par contre ce fut le comportement d'Helies vis-à-vis de Warren, cette fois le doute n'était plus permis, cet homme avait été élevé pour devenir un brave petit toutou bien obéissant, il en avait la preuve juste devant les yeux, ça c'était une info qui vaudrait son pesant de cacahuètes!

Mmmm, bah si neuneu que ç le Warren, il avait bien deviné que Christopher, alias Nicholas, avait quelque chose à cacher, mais quoi, ça c'était mystère et boule de gomme! Il allait devoir bien vite changer son fusil d'épaule s'il ne voulait pas venir engrosser le nombre des victimes d'Eloane Helies, il devrait donc jouer franc-jeu...Enfin, pas tout à fait mais presque, histoire de mettre la boss de la Mavros en confiance...

"Veuillez m'excuser si je vous ai parut impertinent mais je ne tiens pas à vous faire perdre plus de temps que nécéssaire, car je suppose qu'une femme telle que vous doit avoir un emploi du temps des plus chargés..."

Mmmm, le ptit Warren avait apparemment envie de bastonner Chris, ou Nico, enfin c'est comme on veut...Faudrait faire gaffe avec lui, voire même ne plus remettre les pieds dans le quartier Mavros sans un bon déguisement à l'avenirs...
Le ventre de Nicholas gargouilla alors légèrement, enfin, juste pour que tout le monde dans la pièce puisse l'entendre clairement, il leva alors les yeux au ciel en soupirant, cherchant ensuite du regard son sachet de pâtisseries...

"Bon, en quoi puis-je vous être utile?"

Dit-il en souriant simplement, désignant une chaise du doigt comme pour demander s'il pouvait y poser son derrière car depuis qu'il avait mit les pieds dans le bureau d'Helies, il était resté debout, pas que c'était chiant ni fatiguant mais on est tout de même bien mieux assis..

Elle lâcha le menton de Warren, et passa brièvement sa main dans ses cheveux, pour ensuite poser ses yeux sur l’intrus. Elle posa ses coudes sur son bureau, et appuya ses joues sur ses mains. Elle avait laissé tomber son jeu de petite gamine, pour reprendre un air sérieux. Elle le dévisageait encore une fois des pieds à la tête. Que faire de lui… Il avait prit connaissance de Warren, oui, mais il ne savait rien en ce qui concernait le reste du projet… Si ce n’était qu’un simple civil, elle pouvait le laisser partir, mais si c’était un Schya, ou un Synnefo…

- Savez-vous pourquoi exactement vous vous trouvez ici ?

Mais les questions… Les simples questions, cela ne valait rien. Un mensonge était possible, et facile. Mais il y avait deux ou trois choses qui ne pouvaient pas mentir. Le corps en faisait partie. Un membre de société criminel, ou quelqu’un qui avait l’habitude de la violence, en gardait des marques indélébiles sur lui. Elle aurait bien pu le tuer directement, ainsi, tout danger aurait été écarté, mais elle préférait rester humaine pour une fois. Ce qui ne l’empêcha tout de même pas de lui ordonner d’une voix froide :

- Déshabillez-vous.

Elle pourrait ainsi constater par elle-même l’état du corps de son hôte. S’il portait la moindre trace de coup, la moindre cicatrice, la moindre blessure, elle envisagerait un interrogatoire un peu plus poussé… Elle jeta un coup d’œil à Warren, lui indiquant de lui ramener les vêtements de l’homme une fois qu’il les aurait enlevé, pour qu’elle puisse les fouiller.

La question d'Eloane fit légèrement sourire Nicholas, est-ce qu'il savait pourquoi il était ici? Cette question, bien sûr qu'il savait, ou du moins il s'en doutait!
Si comme il le pensait, Warren avait fait l'objet d'un endoctrinement ou même d'un dressage spécial, il était présent pour que la patronne de la Mavros s'assure qu'il n'en sache pas trop et qu'il ne le répète à personne, mais ça, il n'allait pas le garder pour lui, surtout si cela lui permettait de remplir encore un peu plus son compte en banque...

"Eh bien, si je ne me trompes pas, je ne suis là ni pour parler du beau temps, ni pour discuter de la culture des petits pois en amérique centrale...Je dirai plutôt que le sujet qui m'a amené ici n'est autre que Warren, je me trompes?"

Bien sûr qu'il ne se trompait pas, il ne se trompait jamais, ou alors en de très rares occasions. Il aurait pu mentir à Helies, lui dire que non, feindre l'ignorance la plus totale, mais dans ce cas là, il aurait sans doute été retenu un long moment afin que la jeune femme s'assure qu'il ne mente pas, alors autant aller droit au but dès le départ sans faire de chichis, comme cela on ne perdait pas inutilement son temps en discussions stériles...
L'ordre qu'il reçu le fit sourciller et il regarda Helies avec l'air de dire "What the fuck?" Se déshabiller? Etait-ce une farce?

"Vous voulez rire ou quoi?"

Un rapide coup d'oeil au regard de la jeune femme lui apporta sa réponse...

"On dirait bien que non..."

Nicholas poussa alors un soupir tout en haussant les épaules, eh bien soit, il allait se déshabiller comme le lui avait si gentiment demandé Eloane Helies..Tout en ne faisant aucun geste brusque ou suspect, il ôta ses vêtements; résultat, un sweat blanc à longues manches un peu trop large pour lui, un jean légèrement sale et une vieille paire de basket à moitié décomposées ainsi qu'une paire de chaussettes tout ce qu'il y a de plus normales; son boxer par contre, il le garda sur lui..
Il déposa tout ses vêtements sur une chaise, se reculant ensuite d'un pas...

"Je garde mon boxer, je suis du genre pudique..."

Alooors, qu'est-ce que miss Helies pouvait voir? Eh bien tout d'abord il s'agissait bien là d'un jeune homme, de taille moyenne et de corpulence plutôt mince. La peau assez pâle et des muscles dessinés légèrements, bref, pas une armoire à glaces mais pas un anorexique non plus, juste quelqu'un qui pratique du sport de temps à autres; par contre, la chef Mavros pu remarquer sans pein deux ou trois cicatrices sur le corps de Nicholas, rien d'extraordinaire, juste de vieilles blessures semblant assez anciennes...

"Autre chose peut-être?"

Eloane avait ordonné à Warren de ramener les vêtements de l'interrogé et l'homme chien comptait bien le faire. Il fut toutefois mécontent de constater que l'autre garde une partie de ses vêtements: ce n'était pas ce que dame Helies avait ordonné. Il chercha du regard un ordre quelconque, une directive dans le regard de sa maîtresse pour savoir ce qu'il devait faire devant un acte de désobéissance de cette envergure. Ne trouvant pas ce qu'il cherchait, il se contenta de ramasser la pile de vêtements du cadavre potentiel et il prit une initiative basée sur des instructions précédentes ou semblables reçues par le passé. Désobéir cela voulait dire des coups... Et donc Warren devait frapper l'homme pour rendre justice à dame Helies. Un raisonnement très peu solide mais le meilleur que pouvait faire Warren de lui-même.

Il expédia un direct dans l'estomac du prisonnier. Sans prévenir, sans même donner signe qu'il allait frapper. Un geste gratuit aurait put-on dire mais un acte punitif dans la tête de Warren. Satisfait, il prit la parole d'un ton excessivement agressif, ce genre de ton à vous glacer le sang directement dans les veines.

"On doit obéissance à dame Helies et désobéir ou se montrer impoli n'est pas toléré. Justice est rendue à dame Hellies."

Sans un mot de plus, il retourna auprès de sa maîtresse, attendant une quelconque réaction de sa part.

Elle le regarda se dévêtir d’un regard froid et neutre. Alors qu’il annonçait qu’il gardait son boxer, elle eut un éclat de rire. Quand elle disait quelque chose, il n’y avait pas trente six milles solutions, il fallait obéir, et jusqu’au bout, point ! Elle lui adressa donc un regard moqueur, avant de lui lancer :

-Me suis-je mal exprimée tout à l’heure ?

Warren se chargea de lui donner une correction, sans qu’elle n’ai rien eu à lui demander. Elle hocha de la tête pour lui montrer qu’il avait bien fait. Elle ne fit pas attention aux vêtements que l’homme lui avait apportés. Dans un premier temps, elle préférait interroger le gibier, elle fouillerait ses affaires ensuite. Il n’y avait sûrement plus rien à l’intérieur, Warren ou la sécurité devait déjà avoir tout prit. Mais autant vérifier (là c’est à toi de me dire…).

Elle s’éclaircit la voix et s’étira, pour finalement reposer ses yeux sur Nicholas. Il avait le choix entre se montrer nu, ou se retrouver le bide ouvert… Pour être disons un peu plus persuasive, et comme elle n’avait pas de temps à perdre, elle attrapa son revolver, qu’elle pointa sur l’homme. Elle était agacée de cette visite, c’était un des mauvais côtés du post qu’elle occupait.

-Puisque je suis face à un gamin, autant me comporter comme avec un môme… On se déshabille sinon je fais pan-pan avec le pistolet, alors ? JE compte jusqu’à 10 !

Elle eut un sourire en coin, et commença à compter :

-Un… Deux… Dix !

Elle tira alors, et un il y eut un bruit d’explosion. Mais le pistolet n’en était pas un vrai, ce n’était qu’une arme d’intimidation qui ne tirait pas de balle. Mais elle exposa de rire, elle adorait faire ce genre de choses, aussi stupides soient elles…

Toute personne un tant soit peu sensée aurait permit à Nicholas de garder son boxer sur lui, en effet, ce n'était pas une boîte de streap-tease ici aux dernières nouvelles! Mais notre cher ami avait oublié que Eloane Helies était tout sauf sensée, et il en était de même pour ses acolytes...
Il observait Warren venir prendre ses effets personnels, en espérant que le chef de la Mavros ne réduise pas ses vêtements en lambaux en tentant d'y trouver un quelconque dispositif électronique vu qu'il n'y en avait aucun, les vêtements qu'Eloane pourrait fouiller à sa guise dans quelques instants étaient tout ce qu'il y a de plus commun et banal...

Par contre, ce qui fut imprévisible, ce fut le geste de Warren, un direct en plein dans le ventre de notre détective adoré qui, sous le coup de la surprise et de la douleur, e plia en deux, une main sur le ventre, mais contrairement à ce que l'on aurait pu penser, il ne poussa pas de cri, préférant serrer les dents...
Eloane lui posa une question, restant dans sa position plié en deux, Nicholas eu un léger rire...

"Ahahah..j'ai bien compris ce que vous vouliez mais, sérieusement, vous pensez que je cache quelque chose dans ce boxer?"

Cela serait impossible car le sous-vêtement en question n'offrait aucune cachette potentielle et ce pour quoi que ce soit, et d'autre part, il n'était pas question qu'il se retrouve nu, et puis quoi encore hein?
Relevant la tête légèrement, Nicholas remarqua sans mal le revolver d'Helies, bizarrement à cet instant il se tut et ne prononça plus le moindre mot, le regard braqué sur l'arme qui le menaçait; avait-il peur de perdre la vie? Eh bien oui, comme n'importe qui se trouvant dans une situation similaire, sa vie ne tenait vraiment plus qu'à un fil et ce fil était entre les mains d'une des personnes les plus dangereuses d'Ataxia...

Un gamin? AHahahah, savait-elle au moins à qui elle avait affaire? Bien sûr que non, elle ne pouvait le savoir, mais elle aurait été fortement surprise d'apprendre que l'homme qu'elle menaçait en cet instant était l'un des plus importants indic' d'Ataxia qui fournissait des informations cruciales à la Mavros mais également à la Schya et la Syneffo, mais préférant garder tout ça secret et n'apparaissant jamais sous sa véritable identité, personne ne se doutait de rien, personne...
Le compte à rebours était lancé...Plus que neuf...Plus que huit...Et une détonation, Nicholas clot alors rapidement ses yeux, lui qui n'avait jamais prit de balle se demandait si c'était normal qu'il ne ressente aucune douleur...C'est lorsqu'il entendit Helies éclater de rire qu'il comprit, c'était une arme factice et il n'était pas blessé, si on ne tenait pas compte du coup de poing de Warren...Poussant un soupir de soulagement, Nicholas se redressa doucement, fixant la chef de la Mavros...

"Vous avez de drôles de façons de convaincre les gens vous"

Elle se calma rapidement, et reprit un air fermé. Elle croisa les bras sur le bureau, et regarda fixement l’homme en face d’elle. Elle ne connaissait la pudeur, n’importe quel Mavros ne la connaissait pas d’ailleurs… Quand on passe son enfance dans des dortoirs des toilettes et des douches communes… On ne fait guère plus attention à qui peut nous voir en tenue légère. En revanche, cet apprenti résistant lui avait apparemment un sens aigu de la décence, cela allait même jusqu’à la pudibonderie : il se faisait braquer par l’une des trois personnes les plus potentiellement dangereuse de la ville, et il s’inquiétait quand même de qui pouvait le le voir nu… S’il continuait ainsi, on pourrait observer bien plus de lui que son corps dénudé…

-Drôle je sais… Hilarante je dirais même, j’ai mangé un clown ce matin…

Mais son ton était tout sauf plaisantant… Il était froid, sec, elle commençait à sérieusement perdre patience. Elle avait pensé que le coup du pistolet suffirait à le persuader, mais non… Si une fausse arme n’arrivait pas à le faire obéir, elle en avait une autre sous la main… Bien plus efficace et automatique avec cela… Elle tourna à nouveau la tête vers son cher Warren, et lui dit :

-Montre à monsieur Maxwell se qui se passe quand on désobéit à dame Helies veux tu…

Elle venait en gros plus ou moins de lui ordonner de frapper pendant quelques minutes l’homme, histoire de lui apprendre un peu la vie, et l’ordre des priorités. Elle soupira, s’étira, et se laissa tomber dans le fond de son fauteuil, attendant que l’homme-chien s’exécute comme elle aurait attendu qu’il aille lui chercher un café. Tiens d’ailleurs en parlant de café, elle avait une petite soif. Elle se leva nonchalamment de son bureau, passant à côté des deux hommes comme si de rien n’était, pour aller jusqu’à la machine à expresso qui se trouvait de l’autre côté de la pièce, juste à côté du mini frigo.

Tout en déclanchant la machine, et en préparant sa tasse et un sucre, elle reprit :

-Si vous saviez ce qu’on peut cacher vite fait dans un sous vêtement avant un interrogatoire monsieur Maxwell…Le fait que vous rechigniez à enlever le votre ne fait qu’appuyer mon idée que vous avez quelque chose à me cacher…

"Warren va faire ce que dame Helies veut... Et il le fera avec zèle et bonne volonté. Il va apprendre ce qu'il en coûte de ne pas écouter dame Helies..."

Dit Warren avant de pousser un grognement sourd à l'encontre du captif. Il s'en approcha et fit tomber sur le pauvre homme une pluie de coups. Et Warren ne se battait pas avec une éthique quelconque: frapper au visage, par exemple, ou s'acharner sur les blessures d'un ennemi ne lui apparaissait pas comme lâche ou immoral. Inhumain peut-être mais jamais il ne s'était considéré comme humain alors... Il alterna d'abord entre le visage et l'estomac avant de viser également les parties plus sensibles de l'anatomie masculine puis la poitrine et la gorge. Infatigable et redoutablement efficace, il frappait sans s'arrêter, ne ressentant aucune satisfaction ou culpabilité en faisant ce pourquoi on lui demandait d'agir. Il se moquait de la force qu'il mettait, si tous ses coups portaient leurs fruits, si sa cible tentait de se défendre, de se protéger... Il cesserait quand Eloane Helies le lui ordonnerait et pas avant. Une étincelle d'indépendance dû traverser son esprit vide, cet esprit d'initiative de faire un peu plus que demandé pour le bonheur de dame Helies. Il détacha la baïonnette qu'il portait sur lui avec son arme et s'apprêta à frapper sa cible. Toutefois, il regarda sa maîtresse, attendant la permission de porter le coup. Après tout, sa pseudo initiative requérait quand même la permission d'Eloane. Warren était bien dressé, trop bien dressé pour se permettre la désobéissance.

"Warren peut frapper si dame Helies le veut. Ou il pourrait couper l'élastique du sous-vêtement et l'enlever du captif..."

Apparemment, Eloane Helies n'en avait pas terminé avec le pauvre Nicholas, un coup de poing dans le ventre et la menace d'une arme à feu, cela n'avait pas été suffisant pour que le détective obéisse à la chef Mavros, elle décida donc de faire appel une nouvelle fois à son toutou bien obéissant, et ce dernier s'éxécuta sans poser la moindre question...

C'est une pluie de coups en tout genre que Nicholas eu à subir durant de longues et interminables minutes, son assaillant le frappait aussi bien au visage que dans le ventre ou encore au niveau de la poitrine, Helies pensait sans doute qu'il allait crier grâce et céder à ses exigences, mais c'était bien mal connaître Nicholas qui ne faisait que revivre les maltraitances dont il avait été la cible durant sa scolarité, on pouvait donc dire que, quelque part, il était habitué à recevoir des coups; chose étonnante, il n'essayait même pas de répliquer aux assauts de Warren, ni même de les esquiver, il se contentait de subir en silence, le visage crispé par la douleur...
Helies elle se promenait tranquillement dans son bureau, se préparant même un café comme si de rien n'était, Nicholas reconnaissait bien là le chef de la Mavros, quelqu'un de froidement cruel, ni plus ni moins...

La pluie de coups cessa subitement, permettant ainsi à Nicholas de se remettre quelque peu du traitement qu'il venait de subir, il entendit Warren poser une question à sa maîtresse et ce n'est qu'en relevant les yeux que notre détective remarqua la baïonette dans la main de son agresseur; ça commençait à sentir mauvais cette histoire, oh oui, très très mauvais...
Se redressant tant bien que mal sur ses pieds, Nicholas essuya du revers de la main un fin filet de sang qui coulait de sa bouche, l'autre ne l'avait pas ménagé et d'après ce qu'il en avait déduit, ce n'était pas près de s'arrêter là...

"Kof...Même en supposant que j'ai eue l'idée de planquer quelque chose dans mon boxer, la sécurité de votre immeuble est telle que cela m'aurait été impossible..."

Faut dire qu'en étant entouré d'une bonne dizaine d'armoires à glaces qui épient le moindre de vos geste et d'un malade mental un peu à la masse, c'était pas facile de planquer quelque chose dans son boxer...

"De plus, les moyens que vous employez pour me convaincre ne porterons pas fruit, je suis un non violent, on peu dire que Gandhi est mon père spirituel en quelques sortes mais..."

Alors qu'il avait laissé un blanc dans sa phrase, il tapota sur l'épaule de Warren pour que ce dernier lui fasse face, adressant alors un grand sourire à l'homme-chien, Nicholas lui envoya la paume de sa main droite en plein dans le nez, en remontant légèrement, et ce avec un force que l'on n'aurait pas soupçonné chez cet homme à l'allure légèrement chétive, mais bon, fallait aussi savoir qu'il avait pratiqué de la boxe-thaï, c'est pas écrit sur son front...

"Je n'hésiterai pas à me défendre et je pense que vous pouvez comprendre ça non?"

Warren poussa un gémissement plaintif à mi-chemin entre une exclamation de douleur bien humaine et un couinement de chien. Il ne comprenait pas pourquoi l'autre l'avait frappé: il était puni par dame Helies et les punis n'avaient pas le droit de se défendre ou de répliquer. Et quand Warren était attaqué et qu'en plus il n'en saisissait pas la raison... Et bien il devenait plus violent encore qu'à l'habitude. Sans même attendre la permission de dame Helies, il porta un coup de baïonnette au jeune homme après avoir poussé un grognement sourd, l'expression de sa rage et de son mécontentement. Le coup qui aurait dû être mortel (on parle quand même ici de viser au niveau du ventre) ne le fut en fait certainement pas. Pour plusieurs raisons (rage, surprise, confusion, etc.) le coup fit tout au plus une vilaine et profonde entaille sur le flanc de l'autre homme. Pas d'organes touchés, pas de veines ou d'artères importantes... La chance souriait, semblait-il, au civil...

Son coup porté, Warren retourna auprès de sa maîtresse pour quémander un mouchoir: il fallait bien essayer le sang qui lui coulait du nez... Et Warren n'aurait jamais osé ne serait-ce que ramasser un grain de poussière dans le bureau de sa maîtresse sans sa permission.

Une fois que son café fut près, elle se servit et le sirota tranquillement, écoutant le discours ennuyeux de son prisonnier. Elle eut un léger rire à l’évocation de Gandhi, et elle posa sa tasse sur la table basse, après s’être confortablement installée dans un canapé, pour finalement répliquer sur un ton amusé :

-Gandhi ? Ce vieil indien chauve ? Vous savez ce qu’il est devenu ? Il est mort, il y a plus de 50 ans… Et votre philosophie, aussi louable soit elle ne nous empêchera pas de…

Elle fut coupée par un sursaut au moment ou Nicholas frappa violemment Warren. Elle savait bien que l’homme chien savait encaisser les coups, mais il était tout de même son animal de compagnie, et elle n’aimait pas le voir se faire frapper. Le couinement de l’homme fut tel qu’il réveilla l’hermine endormi autour du cou d’Eloane. Elle calma Senora en lui caressant doucement la tête, laissant le soin à son employé de corriger cet acte de rébellion.

Néanmoins… Il était sot de sa part de se comporter ainsi. Il était coincé de toute façon, il était dans un immeuble rempli de tueur, qui n’attendait qu’un mot, un ordre pour tuer l’intrus. Et énerver le boss ne faisait qu’aggraver son cas. La jeune femme posa son petit rongeur sur le canapé, pour ne pas être encombrée, et se leva quand Warren vint vers elle. Elle sortit donc de sa poche un mouchoir propre, en soie, pour le donner à Warren.

-Vous pouvez vous défendre certes… Mais pensez vous réellement que cela servira à quelque chose…

Elle eut un petit sourire

-Vous ne ressortirez pas d’ici vivant si vous tentez d’employer la force, monsieur Maxwell…

Elle retourna ensuite s’assoir tranquillement, reprenant Senora sur ses genoux, pour le caresser sereinement. Elle fit alors un geste du menton à Warren, vers Nicholas.

-Il m’ennui, emmène le aux sous sol quelques jours, pour le calmer.

Nicholas n'avait pas prévu la réaction de Warren, pas du tout, et il du s'avouer que finalement, frapper l'homme-chien n'avait pas été sa meilleure idée, loin de là.
Il ne sentit rien durant les première secondes lorsque le coup lui fut porté, ce n'est que lorsque le sang se mit à couler qu'il se sentit mal, portant une main au niveau de sa blessure et posant un genou à terre tout en devenant un peu plus pâle qu'il ne l'était déjà...

"..Merde..."

Il regardait, incrédule, l'entaille qu'il avait à présent au ventre...Gardant néanmoins les idées claires, il s'assura rapidement qu'aucun de ses organes vitaux n'avait été touché, ni même une artère importante...Plus de peur que de mal donc à ce niveau là mais une importante hémmoragie n'était pas à exclure malheureusement, ce qui ne l'enchantait guère...
Se relevant alors doucement en prenant appui sur un fauteuil, qu'il macula de sang au passage, il fixa tour à tour Warren et Helies pendant que cette dernière donnait l'ordre à son laquais de l'enfermer quelque part pendant quelques jours...Là ça commençait vraiment à sentir mauvais pour notre ami qui se retrouvait bien piégé, ce qui n'arrangeait pas ses affaires du tout., décidément jouer les superman, ça ne fonctionne que dans les jeux de rôle..

"Je...suppose que je n'ai pas le choix..."

Dit-il avec un très léger rictus alors que Warren s'approchait déjà de lui pour l'emmener hors du bureau...Fuir était une possibilité qui lui était offerte, mais mettre les bouts en boxer et avec une blessure était équivalent à un suicide...Rester là et se laisser faire, c'était un peu signer son arrêt de mort également...Révéler qui il était vraiment et espérer être relâché...Inconcevable, plutôt crever que de s'abaisser à ça...

Nicholas choisit donc la deuxième solution, se laisser enfermer dans les geôles de la Mavros en espérant qu'Eloane Helies le laisse rentrer chez lui d'ici quelques jours...

Warren, en bon toutou servile et obéissant, savait ce qu’il avait à faire. Amener le prévenu dans les geôles de la Mavros. Mais il se connaissait bien et il savait qu’il serait tenté de malmener celui qu’il avait blessé. Il était excessivement rancunier, comme tout bon Mavros qui se respecte et c’était une obligation qu’on avait imposée à son dresseur. On aura beau vouloir une machine à tuer, il fallait bien qu’elle reste dans l’esprit de l’organisation. Il aurait donc été plus sage de confier la tâche à d’autres… Et il fallut qu’il rassemble toutes ses capacités intellectuelles pour formuler ce qui allait suivre, qui serait sa première suggestion, preuve que le prototype commençait enfin à donner les résultats escomptés côté logique des actions à poser…

« Dame Helies… Si Warren amène le méchant homme il va vouloir le malmener et il risque de le tuer par accident. Si dame Helies veut l’interroger, il serait peut-être mieux que Warren n’amène pas l’homme et que les gardes s’en chargent… »

Ce simple constat avait prit pas moins de cinq minutes à être prononcé complètement. Une part de Warren hurlait à la trahison, l’autre lui disait que c’était ce que l’on attendait de lui… L’horreur. Le tout avait été laborieux, les mots hachés, le ton vacillant… On aurait pu entendre son petit cerveau surchauffer si l’on avait été assez près. Et… Il se remit à saigner du nez. À trop penser comme ça… C’était à prévoir. N’importe qui aurait trouvé la chose pathétique. Mais dans le cas de Warren, c’était le lent aboutissement d’années de travail acharné qui commençait à prendre forme… Et apparemment, sur le long terme, cela finirait bien par le tuer si chaque proposition lui demandait autant d’efforts… Mais ce genre de problème attendrait. Pour l’heure, Warren attendait le verdict de sa maîtresse avant d’agir.

Eloane regardait l’air amusé ce pauvre petit être malmené par son serviteur. Elle en avait presque oublié pourquoi il était là. Ah oui, le fait qu’il en sache un peu trop sur Warren. Et bien son emprisonnement ferait d’une pierre deux coups ! Cela lui apprendrait non seulement à ne plus lui manquer de respect, mais cela lui montrerait en plus qu’il avait plutôt intérêt à se la fermer en ce qui concernait l’homme chien. S’il savait de quoi la Mavros était capable, il se raviserait avant de faire… quelques actes malheureux. Et comment qu’il n’avait pas le choix ! Quand elle donnait un ordre, elle entendait bien que celui-ci soit respecté, que ce soit de la part de ses sous fifres ou de n’importe qui d’autre. Et si Nicholas allait regretter d’avoir défié son autorité, Warren ne serait pas en reste lui non plus.

- Non mais dites-moi que je rêve !

Furieuse, elle se leva d’un bon, fit le tour de son bureau d’un pas enflammé et intercepta l’homme avant qu’il n’ait pu atteindre l’otage. Il avait discuté son ordre, depuis quand un chien discutait-il les ordres ? Pour qui ce sal cabot se prenait-il ? Et où avait-il été chercher de telles manières ?! Elle lui agrippa le bras et lui donna une claque avant de reprendre d’un ton sec :

-Ecoute moi bien Warren je ne le redirai qu’une fois. Tu vas emmener ce trou du cul en bas, sans le tuer, tu vas juste l’emmener et l’enfermer est-ce que c’est clair ? Je me fous de ce qui peut te passer par la tête, je ne veux pas entendre parler de… D’accident comme tu dis, il n’y a pas d’accident, tu obéis à point c’est tout. Tu reviens ici immédiatement ensuite, tu ne discutes pas ! Alors maintenant tu y vas, tout de suite ! Je te… Baisse les yeux ! Je te préviens que ça va chier pour ton matricule. Dehors !

Sur ce, elle fit demi tour et reprit place dans son fauteuil, n’accordant même plus un regard pour les deux hommes. Elle détestait que Warren soit désobéissant, mais après tout, ce n’était qu’un prototype ! Elle aurait la perfection avec les nouveaux modèles, et elle pourrait se débarrasser de lui bien vite ! Elle pensait cela sur le coup, l’amertume y jouait pas mal. Mais dans le fond, elle l’aimait bien. Le fait qu’il soit le premier lui donnait justement une valeur particulière à ses yeux.

Poussant un couinement apeuré, Warren fila sans demander son reste, manquant d’Arracher le bras du prisonnier en le trainant de force derrière lui. Il avait si peur d’Eloane Helies qu’il aurait marché sur l’eau pour s’éviter ses foudres… On serait appelé à raconter plus tard la rumeur d’un coup de vent qui serait partit du bureau du boss jusqu’aux cellules puis aurait fait le trajet inverse… En tout et partout, la tâche avait été accomplie en moins de dix minutes, un véritable record! Une fois de retour dans le bureau de sa maîtresse, il se jeta à ses pieds, embrassant les chaussure de la boss de la Mavros, se répandant et se confondant en excuses, implorant son pardon… Il craignait les punitions mais il savait très bien ce qu’il l’attendait. Enfin… Ce que son dresseur lui avait toujours dit qu’il lui arriverait en cas de faute. Il détacha la ceinture de son pantalon et la donna en tremblant à Eloane. Son « arme de service » fut aussi remise à la boss de la Mavros. C’était le fouet en cas de faute, la mort si jugé nécessaire. Son dresseur n’avait pas lésiné sur le conditionnement… Et c’était un miracle que Warren y ait survécu. Or donc, Warren, prosterné devant Eloane Helies, attendait la douleur et la mort. Il avait commit une faute impardonnable et les paroles de son dresseur ne cessait de raisonner dans sa tête. Tremblant comme une feuille, il n’osait même pas regarder le bas du visage de sa maîtresse, comme le voulait l’usage…

« Warren s’est très mal conduit et il doit donc mourir. Il espère que dame Helies a quand même apprécié ses services et qu’elle lui pardonnera à titre posthume. Waren ne s’excusera jamais assez pour cette faute impardonnable… Il rampe comme le moins que rien qu’il est devant sa glorieuse maîtresse… »

Si la boss de la Mavros avait pu s’attendre à ça… On ne l’avait pas complètement briefé sur ce que pouvait faire Warren ni ses réactions… Il était complètement fanatique et totalement dévoué, la plus petite gaffe prenait pour lui des airs d’Apocalypse… Mais il avait été ainsi formé. Et les modèles qui viendraient après lui seraient sans doute parfaits… Mais aucun ne serait aussi loyal que Warren. Warren vivait pour Eloane…

« Warren a été un mauvais instrument. Il est défectueux. Les autres Mavros ont raison, il ne vaut rien. Il n’a pas sa place avec les humains. C’est un demeuré sans talent ni compétence qu’on a donné à la boss pour rien. Warren est un déchet humain, un sous-humain qui fait toujours tout de travers… »

Sans offrir la moindre résistance, Nicholas se laissa emmener par Warren, bien que ce dernier aie contesté pendant un instant les ordres de sa supérieure et apparemment, cela n'avait pas plut à cette dernière vu la tronche que Warren tirait actuellement.
Ni une ni deux Nicholas fut embarqué vers les geoles de la Mavros, laissé seul dans une cellule vétuste...Sa blessure saignait encore un peu mais rien de bien grave finalement, il y survivrait sans doute, faudra juste éviter de trop bouger pendant un moment..

Regardant autour de lui et étant seul, il poussa un petit soupir et s'allongea sur le sol qu'il jugeat plus propre que la couchette mise à disposition..Il faisait froid, humide, bref il allait passer un séjour de rêve, mais pas trop le choix comme on dit.
Se recroquevillant avec précaution sur lui-même, Nicholas clot ses yeux lentement, la perte de sang l'avait fortement épuisé et il devait absolument se reposer pour récupérer des forces.

Depuis bien longtemps, c'était la première fois qu'il se demandait comment il allait se sortir de ce merdier et surtout si il allait y parvenir, sa vie était entre les mains d'Helies, et ce n'était pas vraiment une bonne nouvelle.
Juste avant de sombrer dans le sommeil, il eut la force de murmurer un mot, un seul...

"Zoé..."

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