La pie voleuse [PV Olivier]

"Une observation des plus pertinente. Vous avez sans doute une suggestion, c'est votre terrain, non le mien. Eussions-nous été du côté de la Synnefo, je vous aurais bien amené dans un des endroits plus populaires mais je ne vous imposerai pas un long trajet pour une question de préférences."

Dit poliment Olivier. Après tout, il n'avait pas à critiquer: il était l'intrus! Ici, oson statut de chef était synonyme de mort et non de pouvoir...

*Voyons ce qu'elle a à offrir, cela nous donnera une idée générale sur la Schya plus populaire, en dehors des hauts échelons... Je me demande ce que fais un assassin à pareille heure dans un quartier huppé...*

- Hum...

Lily scruta les environs. Il n'était pas tard, et tous les bars, restaurants et même certaines boutiques étaient encore ouverts, mais on était vendredi soir, et les trois quarts d'Ataxia étaient de sortie. Or, Lily n'avait aucune envie de se retrouver au milieu d'un établissement bondé, aussi luxueux soit-il.

- Très sincèrement...

Elle tourna brusquement la tête, ayant entendu un son suspect et eut juste le temps de voir quelqu'un disparaître derrière un immense lampadaire. Elle se demanda quoi faire : ignorer cet évènement mais rester sur ses gardes, ou bien aller voir de quoi il en retournait ? Elle décida de faire part de sa remarque à Olivier, bien qu'elle se doutât qu'il ne soit pas passé à côté.

- Avez vous remarqué cet individu ? demanda-t-elle en baissant la voix et en évitant soigneusement de regarder dans la direction du lampadaire, bien qu'elle continuât à le surveiller du coin de l'oeil.

"Entendu serait plus exacte. Ces lunettes ne sont pas là pour faire joli uniquement. Quant à savoir s'il est hostile... Je ne saurais dire... Chose certaine, il ne travaille pas pour moi."

Dit calement Olivier comme s'il parlait de la météo. Le laser de sa montre était prêt à l'emploi par contre et il se demandait sincèrement ce que cette personne pouvait leur vouloir. Tuer ne lui ferait ni chaud ni froid... Mais il voulait d'abord une raison valable.

"J'ose espérer ne pas déclencher une guerre ouverte si nous devons prendre la vie de cet homme. JE en veux pas avoir à répondre d'Agression en territoire de la Schya..."

- Très bien, s'il ne travaille pas pour vous, alors cela veut dire que, dans mon cas, il y a deux solutions : ami, bien que cela soit vite dit en ce qui concerne certains de mes collègues, dit-elle avec une pointe d'ironie dans la voix, ou bien ennemi.

Elle prit Olivier par le bras et l'entraîna avec elle, marchant lentement en direction du lampadaire derrière lequel avait disparu l'inconnu, puis reprit, remuant le moins possible ses lèvres et parlant à voix basse :

- Dans le premier cas, il n'y a aucune raison que nous nous fassions attaquer puisque je suis là. Dans le second, j'en ferais mon affaire, ainsi vous ne serez pas en tord.

*S'il s'agit de quelqu'un de la Schya, je me demande bien quand même ce qu'il peut nous vouloir... lui vouloir... me vouloir ? Hum... Il est vrai qu'il n'est pas commun de voir un employé de la Schya en compagnie d'un membre d'une autre société, et encore moins un boss... S'agirait-il d'un mouchard cherchant à me discréditer ? Si c'est le cas, je vais remettre les choses au clair !* songea-t-elle tout en continuant sa progression vers la cachette de l'individu non identifié.

"Mode détection source thermique."

Murmura Olivier et ses lunettes lui retransmirent les sources de chaleur humaine. Leur curieux observateur semblait avoir prit refuge derrière un conteneur à ordures...

"Il est derrière le conteneur. je ne détecte aucune arme à diffusion de chaleur donc pas de laser, pas de plasma. Soit une arme à feu n'ayant pas tiré ou une arme blacnhe donc."

Murmrua Olivier pour Lily. Son laser était prêt et il enleva discrètement le cran de sûreté de son arme à feu. Son couteau était accessible également mais après tout, il ne serait peut-être pas forcé de s'en servir...

*JE détesterais faire couler le sang... Tuer est chose que personne en devrait faire en ce monde...*

Lily écouta attentivement les informations que lui communiqua Olivier, puis se contenta de hocher la tête pour lui faire signe qu'elle avait bien reçu le message. Elle saisit son fouet de sa main gauche et son Sig-Sauer de sa main droite, qui étaient dissimulés dans la doublure de son manteau et qu'elle prit bien soin de ne pas laisser voir. Peut-être qu'avec un peu de chance elle n'aurait pas à s'en servir, mais on n'était jamais trop prudent - quel citoyen respectable (si cela existait encore à Ataxia) allait donc se cacher derrière un container à ordure ?

Ils arrivèrent à hauteur de ce dernier. Lily restait attentive au moindre son, au moindre mouvement qu'elle pourrait apercevoir dans la pénombre. Elle se plaça de façon à ce que, si l'individu non identifié tentait de s'extirper de sa cachette, il ne pourrait le faire en passant inaperçu. Elle s'éclaircit la gorge, puis lança d'une voix claire mais d'un ton on ne pouvait plus poli :

- Pardonnez-moi, mais pourriez-vous par hasard sortir de derrière ce container, je vous prie ?

"Je vous conseille de l'écouter, il serai regrettable de devoir venir vous aider à sortir parnous même... Je suis sûr que vous n'avez rien à cacher, n'est-ce pas?"

Dit Olivier d'un ton poli mais froid. Très,très, très froid. Il fit comme s'il regardait l'heure mais il s'apprétait à tirer au travers du conteneuravec son laser. Si l'Autre ne sortait pas de lui-m^peme, il s'en chargerait.

"Et bien ma chère amie, nous sommes probablement aux prises avec un pauvre hère sans argent. cela tombe bien, j'Ai toujours un petit quelque chose pour ces gens là. Une particularité du milieu dans lequel j'ai grandit je suppose..."

Fit remarquer Olivier d'un ton détaché, prémice à la fusillade et au carnage.

*Tu va s y goûter sale espion, je vais te transformer en passoire!*

Lily ne savait pas à quoi Olivier Maxter faisait allusion, mais elle préférait éviter qu'il ne s'implique dans une agression quelconque sur le territoire de la Schya, ou bien elle risquerait d'avoir des comptes à rendre à son boss. Heureusement, ce qui arriva par la suite la rassura : un homme sortit de l'ombre, paumes levées en signe de pacifisme, et parla d'une voix qui se voulait apaisante mais où perçait une note d'agacement :

- C'est bon, Roverandom. Ce n'est que moi, Uvanowski.

Lily le scruta dans l'obscurité et le reconnut lorsqu'il s'approcha d'eux, dans la lumière du lampadaire. Elle baissa sa garde (mais pas complètement, car elle était sans cesse sur ses gardes, réflex professionnel) et répondit :

- Uvanowski... Pourrais-je savoir ce que vous fabriquiez ? Pourquoi vous cachiez-vous comme un écolier faisant l'école buissonnière ?

Uvanowski semblait gêné mais finit par répondre :

- Hé bien... Avouez que votre attitude est quelque peu... surprenante, ne trouvez-vous pas ? dit-il avec une certaine ironie et même un brin de menace, fixant Olivier sans retenue aucune. De quoi éveiller les soupçons.

"Si vous avez un quelconque problème avec moi, je me ferai un plaisir de régler le différent avec vous. Par la parole, il va de soi, je laisse les armes à d'autres. Quoi que... Un duel est affaire de noblesse plus que de simple acte de se battre."

Fit remarquer Olivier sur un ton où ennui et désintérêt se mêlaient. Il se moquait bien de ce que l'Autre pouvait penser de lui: qu'il aie simplement le courage de venir le lui dire en face, ce qu'il n'appréciait pas, etc.

"C'est parce que je suis affilié à la Synnefo que vous faites tout ce cinéa? Mon pauvre hère, vous avez sérieusement besoin de consulter si une simple affiliation vous traumatise à ce point."

*Faut vraiment être un imbécile de première pour se laisser abuser par les apparences. Je suis humain avant d'être chef non de non!*

Alors que Lily s'apprêtait à répliquer à l'attention de son collègue, ce dernier reprit la parole, toujours de son air ironique et menaçant :

- Je parlais de l'attitude de ma collègue.

Il se tourna vers elle.

- Une simple employée de la Schya en compagnie du boss de la Synnefo ? Je subodore que ce ne soit pas dans le but d'exécuter un contrat alors... en quel honneur ? Ne pensez-vous pas que je puisse être en mesure de me poser des questions ? Vous pourriez être en train de vendre des informations sur la Schya...

Lily leva les yeux au ciel. Elle trouvait cela vraiment aberrant et aurait volontiers passé son chemin sans se donner la peine de répondre si elle n'avait su que cet Uvanowski avait toujours cherché à lui causer du tord depuis qu'elle l'avait poliment envoyé sur les roses quelques jours après son arrivée à la Schya.

- Ce que je fait de mon temps libre ne vous regarde pas, répondit-elle froidement. Allez donc colporter votre venin si vous le souhaitez, j'ai la conscience tranquille.

Uvanowski haussa les épaules et, sans même répliquer, leur tourna le dos, se dirigeant vers le QG de la Schya.

- Devrais-je vous rappeler ce qu'il en coûte à ceux qui mentent au boss ? lança alors Lily, affichant un sourire glacial et malicieux.

Uvanowski se retourna vers elle, la fixa dans les yeux, puis poussa un soupire et lui tourna à nouveau le dos avant de disparaître dans la nuit.

- Tut tut tut tut... fit Lily en secouant la tête d'un air désapprobateur. Désolée pour cela, dit-elle à Olivier. Ce sinistre individu n'arrête pas de me chercher des noises. Ça fait cinq ans que cela dure, il ne s'en lasse toujours pas.

Elle poussa un soupir puis reprit :

- Enfin, il est heureux que cela ce soit passé ainsi, et pas autrement.

"Passez un contrat et la Synnefo vous en débarassera. Je me fais un plaisir de lui faire arrranger le portrait. Ce genre de parasite nuit à l'unitée ntre les membres d'une organisation. Car sans unité, une organisation n'est qu'un ramassis d'ooportunistes oeuvrant pour leur prorpe intérêt. Sans coopération, il s'agit d'un regroupement, pas d'une famille o;u chacun veille sur les autres. La chose perd de son sens, en d'autres termes."

Dit Olivier qui aimait bien philosopher sur le sujet. Il se rappellait de sa première impression lorsqu'il servait encore comme simple hacker: des gens bienveillants qui l'Avaient accueillis et qui lui avaient tendu la main...

"C'est là l'Esprit même qui devrait habiter toute corporation quelle qu'Elle soit, si vous voulez mon humble avis."

Lily ne put s'empêcher de sourire alors qu'elle songeait aux paroles d'Olivier, qui pour elle avaient beaucoup de sens. Une famille... Bien sûr, la Schya était devenue sa famille, cela faisait longtemps qu'elle l'avait compris. Sinon, elle ne serait certainement pas ici à cet instant.

- Vous avez bien raison, dit-elle d'une voix un peu rêveuse. Mais malheureusement... Dans chaque famille il y a au moins un mouton noir, ce n'est pas une nouvelle.

Et ça, elle en savait quelque chose, puisqu'elle était elle-même devenue le mouton noir de sa famille lorsqu'elle l'avait abandonnée pour la Schya.

Puis, repensant à la proposition d'Olivier, elle eut un petit rire et reprit :

- Merci pour cette offre mais... Nous avons beau être collet monté, à la Schya, ça ne nous empêche pas d'être un minimum intelligent - mis à part certains, si vous voyez ce que je veux dire. En bref, il serait très aisé pour le service de sécurité et d'espionnage de trouver la source d'un tel acte, car lorsqu'on s'attaque à un membre de la Schya...

Elle s'interrompit, se demandant si elle devait en dire plus. Mais encore une fois, elle se dit qu'elle faisait ce qu'elle voulait de son temps libre, et que ce qu'elle allait dire n'engageait à rien et ne mettait absolument pas la Schya en danger et que, de plus, c'était tout à fait approprié au sujet de discussion. Aussi, elle poursuivit :

- Lorsqu'on s'attaque à un membre de la Schya, disais-je, nous n'hésitons pas à riposter. Contrairement aux apparences... Je crois qu'on peut dire que nous somme réellement une famille, ce n'est pas simplement du business. Sinon, je ne serais pas là.

"Une proposition reste une proposition. Je n'avais pas l'intetion de le faire moi-même, c'eut été trop dangereux pour vous dans la mesure où tout ce qui se propose à la Synnefo passe par son chef et que son chef était justement au théâtre avec un membre de la Schya... Je doutes que vos collègues soient exempt du sens de la déduction. Quand on y pense...La prudence est chose que les plus riches comme votre organisation troquent pour la paranoïa..."

Il désigna le quartier du doigt, avec un sourire amusé.

"Faire étalage de tant de richesse quand une partie de la population meurt de faim... Une des joie de notre mond ecapitalisme où le vrai crime reste impuni... Remarquez que moi même je présente certins défauts allant dans le même sens... Mon bureau à lui seul vaut plus que ceux des chefs d'Entreprises de cette ville..."

Lily secoua doucement la tête et répondit :

- Je me doute bien que vous ne vous occuperiez pas d'un si petit morceau. Mais cela ne change rien au fait que les miens n'auraient aucun de mal à remonter à la source...

Elle haussa les épaules et esquissa un petit sourire ironique :

- Et puis de toutes façons... Si je devais en avoir recours à de tels agissement pour une querelle digne de collégiens, je n'aurais pas une bien grande estime de moi !

Ce que dit ensuite Olivier lui fit hausser les épaules d'un air désinvolte. Elle hésita à répondre, mais après tout, elle ne risquait rien.

- Hum... Peut-être que ce que je vais dire ne va pas vous plaire, et peut-être que vous allez avoir une bien piètre estime de moi... Mais au moins, considérez que je suis honnête et que je ne cherche pas à me faire passer pour ce que je ne suis pas. Bref. Pour répondre à ce que vous venez de dire, hé bien... Je dois avouer que la pauvreté, ou tous les problèmes du monde, je n'en ai cure. Je suis une privilégiée, je le sais. Et bien, tant mieux pour moi, tant pis pour eux. Si je devais me préoccuper des misères du monde, je n'aurais pas le temps de vivre et surtout, je ne serais pas ce que je suis.

Elle lança un regard appuyé à son interlocuteur.

- Et je n'aurais pas envie d'être quelqu'un d'autre.

Elle leva les yeux au ciel, dont la teinte était d'un constant orange à cause des lumières de la ville, et dit d'un voix un peu rêveuse :

- C'est ma façon d'être... D'aucun diront que je suis égoïste... Et je leur dirais que oui, peut-être que je le suis. Mais jamais je ne m'en voudrais de faire passer mon bien être avant celui des autres. Je ne me préoccupe que des personnes chères à mon coeur, ainsi que celles pour lesquelles j'éprouve un profond respect. Et ces gens se comptent sur les doigts d'une main, et on peut même dire qu'il y a des... doigts vacants ! termina-t-elle non sans une pointe d'humour.

"À chacun sa façon de voir les choses et plus important encore, à chacun sa façon de vivre sa vie. Si vous êtes bien dans vottre peau et que cela vous permet d'avancer dans la vie... Je ne peux que vous encourager à continuer dans cette voie! Il est vrai, je le reconnais bien volontier, que l'Individualisme du passé est chose du présent pour une meilleure survie dans la société de demain."

Philosopha Olivier, un tic qu'il avait acquis à passer son temps tout seul... Agaçant pour certains, amusant pour d'autre, il n'en demeurait pad moins qu'il ne le faisait pas pour ennuyer autrui.

"S'il fallait que le monde soit juste, cela serait injuste pour ceux qui seraient privés de dons qu'ils auraient eu autrement. L'injustice impose sa propre justice dans un monde imparfait peuplé de la plus parfaite des races pour 'autodestruction: l'être humain."

Lily l'écouta en fixant un point invisible dans le vide, analysant ses paroles. Puis, lorsqu'il eut terminé, elle le regarda avec insistance, avec un air à mi-chemin entre la réflexion et l'amusement. Elle resta silencieuse, à le fixer, pendant de nombreuses secondes, puis dit finalement, à voix basse :

- Vous semblez être quelqu'un... d'exceptionnellement intelligent. Je ne sais pas si cela doit être rassurant ou inquiétant de savoir qu'une personne telle que vous est à la tête de la Synnefo. Est-ce mieux ou pire que cette folle de la Mavros ?

Elle prononça ces derniers mots avec amertume, se rappelant le meurtre de l'ancien boss de la Schya par celle qui était désormais à la tête de la Mavros. Lily en avait été témoin, et cela avait été une expérience affreuse pour elle, car à l'époque, il lui avait semblé qu'elle éprouvait plus que de l'admiration pour son ancien boss, et lorsqu'elle l'avait vu se faire assassiner sous ses yeux, les choses étaient alors devenues limpides, rendant l'évènement plus traumatisant qu'il n'aurait dû l'être si tout avait été "normal". Aussi, et bien que tout ceci fût maintenant du passé et que ses blessures avaient été pansées, à chaque fois qu'elle évoquait la Mavros, elle ne pouvait s'empêcher de laisser montrer son antipathie.

Elle secoua la tête pour chasser ces pensées de son esprit, puis reprit :

- Mais comme je vous l'ai dis, je ne suis pas en service, et je ne laisserais pas ces histoires de rivalité empiéter sur mon temps libre ! Du moins, pas tant que je peux l'éviter.

"S'il fallait que je pense au traail à chaque fois que je quitte mon bureau... Je serais encore plus fou que je ne le suis déjà."

Dit un Olivier songeur, réfléchissant à ce quei Lily avait dit. Il mit de longues secondes avant de se décider à reprendre la parole et quand il le fit, ce fut avec un ton à la fois profondément sérieux mais teinté d'ironie.

"On m'a toujours dit que se tuer au travail était une expression. À voir les gens autour de moi, de nos différentes sociétés, j'en viens à me demander si cerrtains ne le prenne pas trop au pie dde la lettre. Tant de vies gaspillées pour une cause futile, c'en est rageant."

*Quand je pense que si nous étions encore sous la gouverne du président tout irait mieux... De façon restreinte évidemment.*

Lily haussa les sourcils, quelque peu étonnée.

- Une cause futile ? Hum...

Elle réfléchit pendant quelques secondes, fixant à nouveau le vide d'un air absent, puis se tourna à nouveau vers Olivier et reprit :

- D'un point de vue très objectif... C'est assez vrai. Mais en ce qui me concerne, si je fais ce que je fais, c'est par choix, et, je dois l'avouer, par plaisir. Ainsi, est-ce une cause futile de chercher à être heureux ?

Elle secoua la tête et émit un petit rire.

- Bon... Il faut avouer que recherche le bonheur à travers le combat et le meurtre est quelque peu... particulier. Beaucoup diront même inhumain. Mais je me dis qu'il est heureux que, malgré mon éducation, j'ai finalement découvert la notion de plaisir, ce qui me rend peut-être un peu plus humaine que ce que j'étais destinée à être. Et puis... Je n'ai jamais rien connu d'autre que cette vie là. Comment pourrais-je alors en rêver d'une autre ?

"Avec un peu d’imagination et de bon sens, on peu facilement s’imaginer une vie plus belle, miss Roverrandom. Sauf votre respect, je trouve que votre vision des choses, su le point que vous venez d’exprimer cela s’entend, d’une rare petitesse d’esprit. Pensez-y pendant ne serait-ce qu’une bonne minute. Dans un régime démocratiqe, du temps de la paix relative en Ataxia, la vie que vous menez présentement aurait été votre arrêt de mort. Schya Mavros et synnefo n’ont prit leur ampleur qu’après la guerre civile et les émeutes je vous le rappelle. Retournez un siècle en arrière et vous verrez combien votre affirmation, bien que parfaitement logique dans le contexte actuel, ne tiens pas la route."

Fit remarquer Olivier sans intentions méchantes, Peu de personnes s'étaient donné la peine d'étudier l'histoire d'Ataxia et plusieurs en oubliaient ses jours heureux, les deux ou trois siècles de stabilité qui avait précédé legrand chaos...

Lily émit un petit rire amère. Ce n'était pas comme s'il s'agissait de la première fois qu'on lui tenait ce discours. Son ancien principal et collègue Norman avait tendance à lui dire la même chose, et non peu souvent... jusqu'à ce qu'il se fasse assassiner. Elle haussa les épaules et poussa un petit soupire avant de répondre d'une voix où pointait une légère amertume :

- J'ai déjà entendu quelque chose de semblable... Et ça n'a rien changer. Qu'est-ce que je dois en conclure ?

Elle secoua la tête.

- Voilà pourquoi je me pose souvent des questions, comme je vous l'ai dis tout à l'heure.

Elle regarda Olivier, souriant mélancoliquement.

- A quoi d'autre pourrait-on s'attendre de la part d'une personne telle que moi ? Je tue pour de l'argent. Ma vie se résume à cela... Et le pire, c'est que jamais je n'envisage faire autre chose. Petitesse d'esprit ? Sûrement... J'ai été conditionnée, je le sais, et croyez-moi, j'étais bien partie pour que mon cas soit bien pire ! termina-t-elle non sans une pointe d'humour acerbe.

"Je ne juge pas, je constate et j'observe. Je suis aussi mortel et faillible que n'importe qui et il eut été prétentieux de ma part de prétendre avoir réponse à tout."

Olivier marqua une pause en souriant. Il décida d'orienter la conversation sur un sujet plus... Stratégique.

"Dites moi... Qui est à la tête de la Schya? Les négociations de paix piétinent et retardent en l'absence d'un chef... Seriez-vous candidate par le plus grand des hasards? À mon avis, vous avez ce qu'il faut pour l'emploi!"

Olivier appréciait le style de Lily et il ne doutait pas que sous sa gouverne la Schya réussirait à accomplir de grandes choses... Et elel en accomplirait encore davantage une fois les trois sociétés unifiées... Et encore plus si il parvenait à en prendre le contrôle total...

Lily partit d'un rire franc en entendant cela, puis répondit :

- Moi, chef de la Schya ? Grands dieux, que non ! C'est bien trop de contraintes j'en ai peur ! Je tiens à ma liberté. Avec un tel poste, je pourrais lui dire au revoir ! Et puis, même cela mis à part, je ne pense pas avoir ce qu'il faut pour ça. Je suis quelqu'un d'efficace sur le terrain, mais pour tout ce qui est politique, administratif et social... Jamais je ne m'en sortirais !

Elle considéra quelques secondes les paroles d'Olivier, puis répondit malicieusement :

- Ne vous déplaise... Mais je ne vais pas en dire plus sur le sujet ! Vous comprendrez que cela pourrait m'apporter des problèmes si cela arrivait aux oreilles de mes collègues et puis... Même malgré cela, il s'agit d'informations confidentielles concernant la Schya, et ce n'est pas parce que je suis actuellement en train de papoter l'air de rien avec le chef de la Synnefo que je n'ai aucune considération ni fidélité envers la Schya.

Elle agita la main, index levé, d'un air faussement autoritaire.

- Ne le prenez pas mal, surtout.

"Oh mais en rien voyons, ce serait futile que de s'offusquer pour si peu. Simplement, de meilleures relations entre les sociétés sont choses cruciales à mes yeux d'où ma question."

Expliqua Olivier avant que sa montre ne sonne. Il fronça les sourcils, appuya sur un bouton et prit la parole.à l'exprenssion qu'il arborait, il avait l'Air de tout sauf satisfait.

"Olivier Maxter, j'écoute. Il vaudrait mieux que ce soit important, je ne suis pas en service non de non! A t'on idée de me déranger pendant un temps de repos!"

La réponse parvint sous forme d cliquetis. Du morse, adapté à la sauce électronique du jour pour qu'Aucune opreille indiscrète ne puisse comprendre.

"Je vois... Il va donc falloir que je règle le problème moi même..."

Il se tourna vers Lily, un sourire d'excuse aux lèvres. Se décidant à lui révéler une partie du problème (auquel elle ne comprendrait probablement rien), il annonça.

"Je dois hélas vous quitter, un problème réseau à régler concernant les entrées du personnel dans le système..."

Lily fronça les sourcils, réfléchissant.

- Hum... De meilleures relations entre les sociétés ?

Elle haussa les épaules.

- Pour ma part, je n'ai jamais eu de problèmes avec la Synnefo, mais j'ai entendu dire que vous - je veux dire les Synnefo en général - ne nous appréciez pas particulièrement... Mais je suis heureuse de constater que vous - cette fois-ci, j'entends vous, Olivier Maxter - êtes aussi ouvert. En revanche...

Elle fronça à nouveau les sourcils et pinça les lèvres.

- En revanche... En ce qui concerne la Mavros... Je ne peux m'empêcher de...

Elle fut interrompue par une sonnerie et se tut respectueusement le temps de la communication.

- Je vous en prie, répondit-elle lorsqu'Olivier lui annonça qu'il devait partir. Le devoir avant tout. En tous cas, merci pour cette conversation. C'est toujours agréable de discuter avec des gens du métier qui savent parler d'autre chose que du crime, et de façon censée, surtout.

"Ce fut un plaisir, miss Roverandom et j'espère avoir l'occasion de vous reparler. Je n'ai pas toujours le loisir de prendre du temps pour moi et..."

Olivier fut interrompu par une voix venant de son poignet: l'ordinateur de sa montre. Habitué, aux apparitions plutôt soudaines et inattendue de cette dernière, il ne fut donc pas surprit quand elle se manifesta pourtant si tard le soir...

"Attention, mise à jour prioritaire du dossier 6061224-C33. La présence de l'Administrateur chef est requise pour de amples instructions sur la procédure d'écrasement de données. Veuiillez réintégrer le poste de comamndement de la Synnefo dans les plus brefs délais."

Olivier se renfrogna et réprima un soupir agacé. Il esquissa un sourire d'excuse à Lily.

"Je suis vraiment navré mais je dois y aller dans l'instnt. Il s,agit de choses d'une importance assz capitale et... Je ne peux rien dire de plus, ce sont des choses relevant de la direction de la Synnefo..."

Il lui fit le plus classique des baise-main et partit au pas de course pour le stationnement. Quelques secondes plus tard, un véhicule passait en trombe devant le théâtre, fonçant vers le quartier Synnefo...