Rencontre entre deux hyper-corporations (PV)

Olivier Maxter n'avait pas besoin de gardes du corps pour l'attendre à l'extérieur. L'électronique en soi était la meilleure des défenses et la meilleure des offensives étant la défensive, il ne craignait pas grand chose de ce côté. Vêtu d'un ocomplet d'une valeur exorbitante et d'une qualité à faire mourir d'envie plusieurs dignitaires et hauts fonctionnaires (les joies du piratage informatique...), le jeune chef de la Synnefo était nimbé d'une aura où puissance et froide logique se mêlaient, curieusement, à la compassion et à la simplicité. Drôle de sentiment que de se tenir en saprésence mais quoi de plus normal d'un homme avec deux personnalités? Interrogeant à haute voix son ordinateur, il lui demanda si son invitée était arrivée. L'appareil lui répondit que la chef de la MAvros ne tarderait pas à arriver et d'un claquement de doigts, il fit venir le serveur.

"Je veux le meilleur de ce que cet établissement peut fournir et ne regardez pas à la dépense. Je ne veux rien en bas du prix maximal pour la nourriture, le vin, la boisson et tout le reste. Je vous rappelle que je veux être seul et surtout, ne pas être dérangé."

Bien connu de ce milieu, on se plia bien sûr à sa volonté. Quand l'argent coule à flot à cause des fraudes bancaires, la dépense est chose aussi arbitraire que la notion de bien et de mal. Et donc il se moquait bien de la facture. Tout ce qui l'importait, c'était sa réunion. Et il attendit, attendit et attendit encore l'arrivée de la chef de la corporation la plus rude d'Ataxia...

16h15… A l’arrière d’une auto noire aux vitres teintées, Eloane regardait sans cesse sa montre. Le conducteur klaxonnait sans relâche, mais cela ne pouvait bien entendu pas déboucher la rue encombrée par une circulation très importante. La jeune femme était agacée de cette situation, et frappait furieusement avec ses ongles sur l’accoudoir contre la portière. Ils restèrent ainsi un bon bout de temps, coincés dans le quartier Mavros. Finalement, la jeune femme du se résoudre à sortir et à se diriger vers la station de métro la plus proche. Même avec un sabre à la ceinture, elle ne se fit pas remarquer… En même temps… elle n’était pas dans n’importe quelle ville… Elle était à Ataxia…

Elle arriva à quelques centaines de mètres de sa destination, et à nouveau, elle consulta sa montre. 16h40… Elle lâcha un juron, voilà qui allait faire très sérieux… La Boss de la Mavros, déjà peu prise au sérieux à cause de son âge, qui arrivait en retard à un rendez vous dont elle avait elle-même décidé l’heure et l’endroit… Elle lâcha un juron, et s’élança au pas de course en direction du bâtiment où elle désirait se rendre. Bien sur, on la reconnu de suite à l’entrée, et elle n’eut pas à passer les formalités d’usage comme les autres. Elle entra directement.

Pour l’occasion, elle s’était habillée de façon relativement correcte, si on comparait cela à ses tenues habituelles. Elle portait une jupe droite, noire, et un chemisier blanc, qui avait le mérite d’être boutonné jusqu’e haut, contrairement aux habitudes de la jeune femme. Elle portait une cravate noir pour compléter le tout, bref, c’était un remake de ses tenues habituelles, en moins… Provoquant.

Elle se fit conduire à la salle ou Olivier l’attendait. On frappa et on lui ouvrit la porte, mais elle entra seule. Comme le voulait la convenance durant ce genre de rencontre, elle dégaina son katana, et le posa délicatement sur la table en face d’Olivier. Elle enleva également le pistolet qu’elle cachait dans son porte jartelle sous sa jupe (…) avant de dire :

-Monsieur Maxter… Elle inclina la tête, puis la releva. Je vous pris de m’excuser pour mon retard, l’heure n’est pas vraiment idéale en ce qui concerne la circulation.

"Qu'importe, à chacun ses petits tracas sans grandes conséquences et tous nous aurons une anecdote plus ou moin signifiante à se raconter. Pour ma part, c'est mon tailleur qui a livré mon costume en retard. Je suis arrivé ici vers 16h25."

Dit Olivier qui avait déjà disposé ses armes sur la table. sa montre y trônait également bien que les regards que le jeune homme lançait à l'bjet en disait long sur l'importance qu'il y accordait.

"Vous prendrez volontier à boire, je le suppose? Ne regardez ps à la dépense, je paie tout. Pas la Synnefo, évidemment. Moi en tant que personne. Après tout, je suis un homme d'affaires en quelque sorte avant d'être chef et humain avant tout le reste!"

Quelque chose dans l'attitude du jeune homme avait de quoi ettre les autres à l'aise. Il aurait pu certes se formaliser du retard de la chef de la Mavros, critiquer son âge ou sa tenue trop peu luxueuse à son goût... Mais il n'en fit rien. Cela n'aurait mené à rien.

"Je commence à me demander si un semblant d'ordre finira par se réinstaller dans cette ville. L'agitation, c'est bien pour les affaires. Trop... Ça devient une source de pertes en vies humaines et en revenus. Curieuses paroles de la part d'un hacker ayant oeuvré pour le chaos et la destruction mais on s'Assagit avec le temps. Et les événements."

Olivier se garda bien de laisser errer son regard sur la personne de son interlocutrice: d'une part, cela aurait été fort déplacé et de deux, il n'était pas là pour admirer la perfection physique de l'un ou les défauts d'un autre. Il servit un verre d,Eau à la jeune femme et s'en servit un également.

"Plus je vous regarde, moins je supportes les préjugés qui courent au sujet de la Mavros. Il y a définitevement de forts mauvais observateurs en ce monde..."

La jeune femme voyait bien les regards insistants qu’avait Olivier pour sa montre. Elle ne su dire si il s’agissait ou non là d’une quelconque critique sur son retard. Elle se contenta de garder la tête haute, sans laisser s’échapper de ses lèvres le moindre mot. Elle ne laissa pas non plus transparaître la moindre émotion sur son visage qui depuis qu’elle était entrée dans cette pièce gardait une expression neutre. Cependant… aux paroles de l’homme… Elle ne fut que plus poussée dans l’idée qu’il était en train de la critiquer, faisant bien remarquer qu’il était lui-même arrivé 5mn en avance… Mais encore une fois, elle ne laissa rien paraître de son irritation.

*Quoi… Je devais me déguiser en Moise et écarter les voitures avec mon bâton magique ?*

A la proposition de l’autre, elle hocha de la tête. Si elle pouvait se faire offrir quelque chose, pourquoi pas. La proposition ne serait jamais venue d’elle. Elle était bien trop pingre pour cela. Elle était révulsée à la simple idée de tirer de l’argent de son propre compte. Et jamais elle n’utiliserai la cagnotte de la Mavros pour payer un coup à boire au Boss de la Synnefo… Elle lui répondit donc :

-Je prendrai volontiers un Monaco, merci.

Elle prit ensuite place dans l’un des fauteuils qui entouraient la table. Discuter debout n’était pas vraiment sa tasse de thé… elle préférait se mettre à l’aise. Elle se passa les cheveux derrière les oreilles, et leva le regard vers le jeune homme, tout en écoutant ce qu’il avait à dire. Quand il eut terminé, elle réfléchit quelques secondes, avant de répondre :

-Il est vrai que depuis trop longtemps nos différentes sociétés se mènent une guerre inutile… Après tout… Tous ces conflits… Cette guerre n’est pas la notre, nous ne sommes au final que les pions qui la font vivre.

Elle faisait allusion au fait que les différents businessmen se servaient de la Synnefo, de la Schya et de la Mavros pour se battre pour le pouvoir. Si on y regardait bien… Ces sociétés n’avaient pas vraiment de raison de se battre comme elles le faisait actuellement. Et un cessez le feu ne pourrait que faire du bien à la ville, que ce soit aux habitants ou aux tueurs à gage…

Les paroles du boss de la Synnefo intriguèrent la jeune femme. C’était bien la première fois qu’on lui disait ce genre de chose… Habituellement, c’était plutôt le contraire qu’elle entendait dire sur elle… Qu’elle était une parfaite représentation de la débauche et du chaos qui régnaient à a Mavros… Elle l’interrogea alors du regard, tout en lui répondant :

-Il est vrai que… Beaucoup sont contre notre politique d’entraînement intensif… Mais je préfère appeler cela un programme pour aider les orphelins à s’en sortir, puisque l’état ne semble pas s’en soucier…

Olivier appella poliment un serveur, passa commande et attendit que l'on apporte la consommation de la jeune femme pour reprendre la parole.

"Mes propres subordonnés dépeignaient il y a encore quelques temps de cela, la Mavros ocomme étant synonyme de barbarie et de technophobie. Votre programme intensif lui en revanche m'apparaît comme innovateur, ordonné, à sa place. La vie est une gigantesque machine dont nous sommes soit les engrennages, soit les grains de sables qui l'endommage."

Olivier marqua une pause, avant de s'Adresser à son ordinateur portable. Autant prendre des mesures pour ne plus être dérangé par sa montre.

"Ordinateur, mise hors tension du mode offensif de la montre. utilisation reconnaissance vocale et protocole sécurité Lock.exe slash security slash extreme. Déconnexion mode défense automatique en cas d'Alerte. Initialisation du mode passif."

Il regarda sa montre avec un regard amusé cett fois et sans donner d'Explications, retourna à sa conversation d'Affaire.

"Comment voyez-vous la Synnefo, mademoiselle Helies? Comment en voyez-vous son chef? d'une façon franche et honnête je vous pries, il faut plus que des mots pour me vexer."

Demanda poliment Olivier.

"Si nous désirons arriver à un terrain d'Entente, autant savoir quiv oit quoi et comment, c'est à mon sens primordial."

Au moment où le jeune Boss s’adressa à son ordinateur, Eloane qui ne connaissait absolument rien à ce genre de technologie, le fixa, sans comprendre le moindre mot de ce qu’il était en train de dire… De quoi ? Mise hors de tension du mode truc ? Et activation de « chépatroquoi ». Il aurait pu parler chinois qu’elle n’aurait pas compris plus ce qu’il était en train de faire… D’une nature méfiante, elle se redressa, guettant autour d’elle le moindre geste suspect… Mais rien n’arriva, aussi, elle se détendit à nouveau, en s’adossant au dossier de son fauteuil.

Quand enfin il s’adressa à nouveau à elle, elle releva le visage, pour le regarder en face. Sa question était bien étrange, et elle ne répondit pas de suite, s’accordant un instant de réflexion… que pensait elle de la Synnefo… C’était une bonne question. En ce qui concernait la Schya, elle ne se posait même pas, et la moitié de la ville le savait, mais la Synnefo… elle ne cherchait pas à gagner du temps, ou à mentir, loin de là. Elle cherchait simplement ce qu’elle allait répondre, dans la plus grande honnêteté.

-Et bien… En ce qui concerne votre société, je l’ai toujours vu comme une rivale, plus que comme une ennemie. J’ai moi-même travaillé en collaboration avec quelques uns de vos membres, quand j’étais une simple tueuse à gage… Ce n’était pas vraiment prévu, mais il m’est arrivé plus d’une fois de me retrouver face à la mort, enfin… A un membre de la Schya, en compagnie de l’un des membres de votre organisation. Et plus d’une fois nous nous sommes entraidés, le temps d’une mission.

Elle marqua une pause, tachant de tirer une conclusion de ses propres paroles.

-Voilà l’une des raisons pour les quelles je n’ai jamais porté grande haine envers la Synnefo.

Elle s’arrêta, et posa ses yeux marrons sur le jeune homme.

-Et en ce qui vous concerne… Et bien… Depuis ma nomination, c’est la première fois que nous nous rencontrons. Et je dois avouer que… Votre politique ultra conservatrice m’a beaucoup étonné et il est vrai que cela a été mal vu par bon nombre de mes gars. Ainsi que par moi-même… Mais c’est en fait à peu près tout ce que je sais de vous.

Elle prit une gorgé de son Monaco, le reposa délicatement sur la table, sans cesser de fixer l’autre, puis, elle reprit :

-Je vous retourne la question… quelles sont vos opinions concernant ma personne et ma société ?

Olivier ne prit même pas trois secondes pour répondre. Il avait passé les dernières douze heures à se poser la question.

"Pour une personne comme moi où la technologie est l'Avenir, où l'ordinateur devient un compagnon plus qu'un simple outil, l'idée que la Mavros en soit encore à une vision très classique des choses m'a tout d'Abord choqué et profondément déplu. Je n'aime pas les technophobes, je trouves qu'ils se font des idées sur une valeur sûre ce qui m'est profondément intolérable. Mais en regardant d'un autre oeil cet entraîneement, cette logique qui anime la Mavros... Ma foi, c'est là toute la dynamique bien rodée d'un ordinateur mais appliuqé sur un modèle humain. Chose que malheureusement je ne peux implanter parmi mes propre ssubordonnées. C'est un mal pour un bien:ils ont gardé leur nautre fêtarde à défaut de la discipline."

Il fit une courte pause histoire de boire un peu d'eau.

"Vous par contre, avez été une énigme pour moi. Certaines personnes vous décrivaient de façon fort peu favorable de par votre habillement et votre prétendue jeunesse mais ayant 23 ans et dirigeant moi même une hyper-corporation, qui étais-je pour critiquer comme ces gens là? Vous avez survécu là où plusieurs sont morts et cela vous a attiré ma curiosité, mon estime et une forme de sympathie. Vous n'étiez plus alors une rivale mais un idéal de survie et de force, du sang neuf dans une société vieillissante. Tout bonnement fascinant."

Fascinant ? Les propos du jeune homme ne faisaient qu’intriguer de plue en plus Eloane. Elle ne connaissait rien ou presque d’Olivier Maxter... Et si elle était pour lui une énigme, cela allait dans les deux sens. Elle avait l’impression de moins le connaître un peu plus à chaque parole qu’il prononçait… Néanmoins, elle n’était pas là pour cela. Elle était là pour tenter de maintenir la paix entre la Mavros et la Synnefo. Et ce n’était pas chose futile, c’était même important, car mine de rien, cela concernait toute la ville. Les pertes humaines dues aux conflits entre les différentes sociétés criminelles ne se comptaient pas que parmi leurs adhérents, mais aussi parmi les civils.

Donc, histoire d’en venir assez rapidement aux choses sérieuses, elle se contenta de hocher de la tête, en se retenant de poser la moindre question, ou de faire le moindre commentaire. Elle avait par exemple eu l’espace d’un instant envie de lui faire remarquer que certes la Mavros n’était pas très branchée technologie, mais qu’elle n’était pas technophobe pour autant. Tout ce qu’il lui fallait, c’était des gens capables de s’en servir, et ça, elle n’avait pas…

-Cela confirme donc ce que je pensais… Nos sociétés se complètent l’une l’autre… Vous avez de votre côté le morale pour vos employés, la technologie grâce à vous, et nous, nous avons une rage de vaincre à toute épreuve… Nous avons donc tout à gagner en nous associant plutôt que de nous battre…

Une question cependant lui trottait dans la tête… Nul n’était sans savoir les tension qui régnaient entre la Mavros et la Schya…

-J’ai une autre question… Maintenant que vous m’avez informé de votre opinion sur la Mavros… Puis-je connaître celle que vous avez concernant la Schya ?

"La Schya n'est qu'un autre joueur sur le terrain et tôt ou tard je serai amené à négocier avec leur chef. Si alliance Mavros-Synnefo il y a, il faudrait qu'ils reconsidèrent leur position à notre encontre. Nous nous pourrions rester sans réagir dans le cas où elle vous causerait du tort. Je suis partisan de la nueutralité entre gros joueurs mais les vendettas personnelles font partie du cycle également."

Dit Olivier en faisant signe au serveur de lui apporter à manger. La même chose que d'habitude, se dit le serveur.

"Mais discuter l'estomac vide est chose que je ne saurais accepter: cela embrouille l'esprit et déconcentre. Vous mangerez bien quelque chose, n'est-ce pas?"

Demanda le chef de la Synnefo sur un ton bienveillant. Prendre le temps était chose de nécessité pour un chef et tester son invitée crucial pour s'assurer qu'il pouait lui faire confiance. Se protéger était inévitable et crucial et même s'il avait foi en la chef de la MAvros, il ne pouvait chasser les derniers relents dde doutes qui assaillaient son esprit.

Eloane fut presque déçue. Les opinions d’Olivier concernant la Schya étaient donc neutres. Elle qui continuait d’entretenir une rancœur envers les membres de cette société… Qu’importe pensa t-elle, elle n’était pas ici pour cela. Il était important de laisser ses convictions personnelles ailleurs pour le moment. Elle s’éclaircit la voix avant de lui répondre :

-Vous n’êtes donc pas sans savoir les rivalités qui nous opposent…

Elle bu une petite gorgé d’eau, parce qu’elle avait déjà finit son Monaco… Puis, secouant négativement de la tête, elle lui dit :

-Non, je vous remercie mais j’ai déjeuné il y a une heure à peine.

Avec son emploi du temps chargé, elle était en effet contrainte de manger assez tard, surtout le midi. De plus, voulant à tout prit garder sa taille de guêpe, elle évitait au mieux de grignoter entre les repas. En revanche… dès qu’il s’agissait de boire un coup… Elle était toujours là. Ce comportement était assez contradictoire, mais allez donc lui faire entendre raison…

-Outre nos ententes, nous avons un autre problème…

Elle marqua une pause. Elle ne savait pas trop comment formuler sa phrase pour qu’elle ne soit pas mal prise… Finalement, elle se lança, après tout, Olivier n’était, elle avait pu le remarquer, pas susceptible, et il faisait preuve d’un grand professionnalisme.

-Les membres de nos différentes sociétés ont eux même développé une rivalité entre eux, et il serait difficile de changer les mentalités.

"Pour vous? J'en doute fort. Vous avez une discipline de fer dans vos rangs. Vous saurez aisément faire entendre votre volonté à vos subordonnés. Quant à oi, ce ne sera pas très dur non plus. Je sais me montrer très persuasif et dans la pire des options, à laquelle je me montrerais très réticent à utiliser, je peux toujours faire appeà des moyens technologiques pour parvenir à mes fins."

Lorsqu'on lui servit son repas, le jeune chef l'entama, réfléchissant à l'implication d'une alliance 'une telle envergure et le contrôle de masse qu'elle nécessiterait. Chose difficile mais pas impossible. Toutefois, éthiquement parlant... On entrait dans un autre typ e de problème.

*Je me demande s'il est moralement admissible de manipuler ses propres troupes dans l'objectif d'un objectif encore plus grand...*

Eloane esquissa un léger sourire quand Olivier sous entendit qu’elle avait plein pouvoir sur les membres de la Mavros. Mais la réalité était autre. Certes, on la respectait, on la craignait même parfois, mais elle déplorait souvent le manque de discipline de ses gars en dehors des contrats. Il n’y avait qu’à voir l’état du quartier Mavros pour s’en rendre compte. Tout était délabré, sal, etc.… Elle en avait d’ailleurs la veille parlé avec son second, et prévu d’y remédier, le plus rapidement possible. Mais elle préférait ne pas en faire part au jeune homme. Si il pensait que la Mavros, était composée uniquement de machines humaines pour qui la discipline était la seule loi de vivre, grand bien lui fasse, elle n’aurait que plus de facilité à conclure des accords avec lui.

Alors que lui commençait son repas que l’on vennait de lui apporter, elle sirotait doucement son verre d’eau, après s’en être resservie. Elle garda le silence quelques instants. Que répondre à cela… Elle voyait mal comment la technologie pouvait influencer toute une masse de tueurs sans scrupules... Oui, c’était peut être une bonne idée de commencer par là.

-Des moyens technologiques dites vous ? Et comment exactement comptez vous faire cela… Je dois avouer que ce genre de chose m’est étranger.

Elle posa son verre sur la table, et prenant un air sérieux, elle se pencha en avant, et s’accouda sur ses propres genoux, pour ensuite appuyer son menton sur sa main droite.

-Puis-je me permettre une autre question… A propos de rumeurs circulant sur la Synnefo. Êtes vous seuls à avoir une telle maîtrise des technologies nouvelles, ou bien formez vous vos membres également à cela ?

"Partager les secrets du groupe de hacklers terroristes le plus puissant au monde? Jamais! J'en suis le dernier dépositaire et e savoir, je l'emporterai dans la tombe! Avec ce que je sais, je pourrais créer en même temps un crash boursier, l'écrasement de tout les myens de transports aériens régis par ordinateur, provoquer deux ou trois guerre et prendre le contrôle des médias! Et encore, ça c'est ce que je peux faire en une petite heure. Vu que vous semblez en connaître fort peu sur moi, laissez moi éclairer votre lanterne..."

Et Olivier se lança dans un bref résumé de sa vie et de son but du temps des Chaos Puppeters: Le câblage avec Codex of knowledge, sa mémoire totale, les traitements, les expériences, les tests... Jusqu'à son serment en entrant dans ses fonctions de chef: de ne jamais se servir de ses connaissances de façon inconsidérée, de ne pas devenir la victime de ses propres compétences et de tue toute chance de transmission de connaissance en se refusant à prendre sous son aile un apprenti. Les grandes lignes, bien sûr, ce que tous savaient en consultant son dossier (disponible sur le site de la Synnefo mais nécessitant un accès sytème de niveau 5 dont il était seul détenteur).

Les rumeurs circulant sur Olivier étaient donc fausses… On disait ici et là qu’il formait tout un groupe de jeunes hackers pour prendre le pouvoir sur… Elle ne se souvenait plus exactement quoi. Elle n’y connaissait strictement rien en informatique… Mais alors rien… On lui parlait de Mozila firefox, elle demandait si c’était le nom du nouveau renard du zoo… Elle savait utiliser Word, et encore… Elle ne connaissait que les fonctions de base, rien de plus. Elle surfait vaguement sur Internet, et voilà.

La jeune femme écouta ensuite silencieusement Olivier lui faire une petite autobiographie. Elle hochait de la tête de temps en temps, pour montrer qu’elle écoutait et qu’elle ne pensait pas à autre chose, mais en réalité, elle était en d’intenses réflexions… Elle comprenait à peine un mot sur deux de ce qu’il était en train de lui raconter ! Elle était une Mavros, il ne fallait pas trop l’oublier… Elle n’avait pas une culture générale très étendue, et comme je le répète depuis un bout de temps, elle n’y connaissait absolument rien en informatique, nada, zéro.

Quand elle eut finit, elle but une gorgé du café qu’elle avait entre temps commandé, et elle dit :

-Fort bien…

Ne sachant quoi ajouter d’autre, elle se replongea dans sa tasse de café, pour enfin se rendre compte qu’il n’avait répondu qu’à une seule de ses deux questions. Aussi, elle posa sa tasse sur la table, et reprit :

-Mais vous ne m’avez pas répondu… Comment voulez vous manipuler des gens à l’aide de la technologie ?

"Oh... C'est très technique et je doutes que vous apprécieriez la subtilité du procédé si je vous en parlait sans que vous ne possédiez un minimum de connaissances dans le domaine. Groosso modo, on parle d'hypnose, de PR et de principes de mass média le tout arosé d'une bonne dose d'informatique."

Résuma sommairement Olivier. Elle était une Mavros, après tout, et donc dotée de peu de connaissances dans le domaine etd'une culture générale fort peu étendue...

"Ceci étant dit, entre l'endoctrinement forcé, la persuasion de masse et le bon sens, il y a plusieurs différences et au moins un gouffre! Et puis du reste il faut un minimum d'humanité en soi pour pouvoir être affecté correctement. On ne contrôle pas un chien de la même manière qu'un être humain et vice versa..."

Il termina son frugal repas avant de se commander un thé bien fort, dans un verre en cristal.

"Cela aide à la conservation de la saveur et de l'rôme, un truc que j'ai appris lors du hackage d'une société japonaise..."

Mentionna t,il brièvement.

"Cela dit... Aie-je répondit adéquatement à vos questions?"

Finalement… Peut être aurait elle mieux fait de ne pas poser la question… Elle resta là, à l’écouter, la bouche légèrement entrouverte, ne comprenant pas le moindre mot de ce qu’il était en train de lui raconter, c’était encore pire que quand il lui avait raconté son passé… C’est comme si elle en avait su plus avant qu’il ne commence à lui expliquer qu’après… Décidément, ils n’étaient pas du même monde… Et même si elle fut un tantinet vexée qu’il le lui fasse remarquer, elle devait bien admettre qu’il n’avait pas tord. Elle soupira, avant de lui répondre :

-Oui, merci vous avez répondu à toutes mes questions…

*encore faudrait il que j’ai compris ce qu’il est en train e raconter… ‘Tain, il parle chinois ce mec, c’est loudingue…*

Elle jouait nerveusement avec l’une de ses mèches de cheveux. Elle avait ainsi l’air de réfléchir, ce qui lui donnait un air sérieux, alors qu’en réalité, elle se maudissait intérieurement, elle et Olivier d’ailleurs. Elle parce qu’elle ne comprenait rien de ce qu’on était en train de lui chanter, et lui parce qu’il… Et bien parce qu’il était trop intelligent voilà ! Quelle idée d’en savoir aussi large aussi… Ce n’était pas sa faute quand même si elle se retrouvait face à un mec dont le livre de chevet était un dictionnaire !

Le serveur arriva alors avec le fameux verre en cristal, contenant le thé d’Olivier. Il le posa sur la table, et s’en alla aussi vite qu’il était arrivé. Le pauvre ne devait pas être rassuré de se retrouver dans la même pièce que deux des bosses mafieux de la ville. Eloane finit rapidement sa tasse de café, attendant que l’homme finisse son thé et reprenne la conversation.

Son thé terminé, Olivier esquissa un mince sourire pour son interlocutrice et il reprit la parole.

"Nous vivons dans deux mondes différents. Moi dans la technologie et vous dans un monde encore réaliste non contaminé de ça et là par la toute puissante et implacable logique des machines... Vous avez plus de chance que vous ne pouvez le réaliser, si vous n'avez pas vécu dans mon monde. La technologie est forme d'esclavage, un esclavage vicieux et circulaire..."

Il marqua une courte pause avant de reprendre.

"Un mode de vie spartiate est encore le plus sain des systèmes. Le luxe encourage à la paresse et la technologie à la simplicité. Enfin... Quand on y prends pas garde, cela va de soi. Ceci étant dit, la simplicité a aussi ses défauts mais ils sont de conséquences moindres que l'on pourrait être amené à le penser."

*Elle ne réalise pas que les fossés qui nous sépare sont arbitraires et que seul une saine coopération est en mesure de nous permettre de devenir des rois et des reines et non plus des poions au services des compagnies...*

De la chance… Hum… Cela demandait réflexion. Après tout, la Mavros était assez fragile d’un point de vue défense. N’importe qui ou presque pouvait infiltrer les systèmes informatiques de la société, alors Olivier… D’ailleurs, on pouvait se demander pourquoi il prenait la peine de négocier avec elle… Il pouvait tout savoir ou presque à propos de la Mavros sans avoir à la rencontrer… Mais comme le jeune homme l’avait déjà souligné, la Mavros avait un avantage, la discipline, et la fidélité de ses membres.

Mais la discutions était totalement hors sujet. N’étaient ils pas là pour parler d’un arrangement entre Mavros et Synnefo afin de garantir un peu plus de sécurité dans cette ville de chaos ? Certes, ils n’en n’étaient pas loin, mais ils restaient tout de même hors sujet… S’installa donc ce que l’on pourrait tout bêtement appeler un « blanc ». Il n’y avait pas vraiment d’autre mot pour décrire cela. Finalement, la jeune femme s’éclaircit la voix, se décidant à rompre ce silence.

-Nous parlions donc d’un arrangement… Et des problèmes que cela pourrait engendrer…

Car des problèmes, il y en avait plus d’un. Eloane en avait déjà soulevé un, celui des rivalités pouvant exister entre les membres des deux corporations. A présent, il y en avait un, encore plus important, car ils ‘agissait plus ou moins de la raison même d’exister de la Mavros, de la Synnefo et de la Schya.

-Nous sommes avant tout au service des grands de ce monde. Et tôt ou tard, que nous le voulions ou non, nos membres se retrouveront confrontés les uns aux autres durant leurs missions.

Elle marqua une pause.

-… Et là… Ils n’auront d’autre choix que de se battre, arrangement ou non….

"Faux. Si Synnefo, Mavros et Schya finissent par travailler ensemble, causer la chute de ces fameux grands sera chiose aisée et devinez qui aura les sièges tout en haut après cela... Les outils les plus performants sont également les plus traîtres... Et les grandes industries comptent sur nos rivalités pour nous garder relativement faibles. C'est par l'unit.é qque nous allons asseoir notre pouvoir sur le monde."

Dit tranquillement Olivier avant de faire apparaître une carte en trois dimensions grâce à son ordinateur portable. Toute la ville était quadrillée, chaque carré portant une des couleur des trois organisations criminelles. Certaines zones, conflictuelles, en contenaient deux, voire trois.

"Voic la carte actuelle des opérations de chaque organisation, en se basant sur les relevés de l'an dernier.Les zones les plus coloriées sont sources de conflit et c'est donc là qu'il faudra se départager qui gardde quoi."

La jeune femme secoua de la tête. Elle n’était pas d’accord avec les propos du jeune homme. Elle ne voulait pas la domination du monde, ni pour elle ni pour sa société, ce n’était pas le but de son existence. La Mavros n’avait en fait qu’un seul réel objectif, gagner de l’argent. Et pour cela, on formait des agents capable de faire tout pour en gagner, c'est-à-dire risquer leur vie à tout instant. Un Mavros se battait rarement pour le pouvoir ou même l’honneur, quoi que Eloane l’ait déjà fait par le passé, un Mavros ne se battait que pour une seule chose, sa société. C’était le but de l’entraînement intensif des jeunes et de la manipulation que l’on exerçait sur eux. La chose la plus importante pour eux devait être sa société, symbolisée par son Boss.

-Je ne me bas pas pour le pouvoir, pas plus que la Mavros. Si les grands de ce monde se voyaient supprimés, la Mavros perdrait sa raison d’exister. Car comme je l’ai déjà dis, nous sommes à leur service, et nous ne cherchons en aucun cas à les doubler.

Elle se leva ensuite, pour avoir une meilleure vue d’ensemble sur le plan qu’Olivier venait de faire apparaître. Elle reconnu bien entendu très rapidement Ataxia, le quartier Mavros, le quartier Synnefo et le quartier des affaires. Et aussi… Le quartier Schya… C’était la seule tâche sur cette carte.

-Il y a quelques endroits que l’on ne peut indéniablement pas enlever à nos organisation. Cela fait des années par exemple que le territoire officiel de la Mavros s’étend de l’avenue McLean jusqu’à la 33e rue. Pour ce qui est de la Synnefo… Je dois avouer que je ne connais pas tout par cœur.

Elle se pencha au dessus de la carte, la regardant d’un air pensif. Elle passa ensuite sa main au dessus de l’une des zones les plus colorées.

-En revanche… Ce quartier a été construit il y a 6 ans à peine…Et elle est le théâtre d’un conflit permanant…

"Je fais retirer mes fils et mes filles de cette zone dès demain si nécessaire. Il y a plus d'un moyen de gagner de l'argent et le hacking est notre spécialité maison."

Au fond de lui, Olivier était déçu. Il avait longtemps cru que la Mavros verrait la nécessité de s'unir pour mieux contrôler, pour assurer la stabilité du monde criminel d'Ataxia. Mais en fait, elle était une simple bande de mercenaires sans ambitions, une bande de brute ennuyantes et bruyantes, victimes de leur prorpe déchéance.

*On ne peut pas tous les sauver, hélas. Certains sont fait pour rester au fond du baril. Cela ne m'empêche pas d'être déçu par contre...*

Un certain trouble était visible sur le visage du chef de la Synnefo qui se demandait bien comment il avait réellement pu penser à une saine collaboration entre torois mondes différents...

Eloane pu deviner dans l’expression du visage de son interlocuteur que sa réponse lui avait déplu, ou bien qu’elle l’avait déçu, ou quelque chose du même genre… Elle redressa le visage et s’éclaircit rapidement la gorge avant de repartir sur le sujet qu’ils venaient d’abandonner :

-Je lis bien sur votre visage que notre position vous déplait. Croyez moi, je ne suis pas pour la venue au pouvoir de l’un de nos nombreux employeurs. Et de toutes façons… Même si l’un d’entre eux venait à se faire nommer à la tête du gouvernement, croyez bien que le peuple ne l’acceptera jamais comme dirigeant, tout comme si l’un d’entre nous monte au pouvoir… La population ne l’acceptera jamais…

Elle avait prit un air grave. Tout cela lui faisait trop repenser au passé. A une époque, elle avait elle aussi eu le rêve utopique que le gouvernement soit stabilisé, et que tout redevienne comme dans sa petite enfance. Mais c’était peine perdue… Elle avait perdu l’espoir depuis 2060, l’année ou elle avait en partie perdu la raison certes, mais aussi l’année de l’assassinat de la seule personne en qui le peuple avait une confiance assez stupide et aveugle pour lui obéir.

-Le monde est condamné à rester ainsi depuis qu’un sombre imbécile a eu l’excellente idée de tuer la seule personne susceptible de monter au pouvoir…

Elle disait cela sans savoir bien entendu que ce sombre imbécile était Olivier lui-même…

"Calvin McLean était tout sauf un espoir pour Ataxia. Il était sans ambition et n'aurait remis en place que les fondements fragiles d'un système démocratique que les corporations auraient balyées du revers de la main. Je le sais pour avoir souvent dîné avec lui quand la Synnefo fut chargée de sa protection, aux côtés de la Schya et de la Mavros. Un idéaliste. Jusqu'à la fin d'ailleurs quand je l'ai moi même tué pour remettre la Synnefo à sa place: à égalité avec la Schya et la Mavros. Je ne permettrai à personne de nous triater de faibles, pas tant que je serai chef de la Synnefo. Je suis excédé de voir les autres se moquer de ma compagnie et de nous voir comme des fêtards incompétents et des insouciants. "

Fit remarquer Olivier d'un ton dur, n'appréciant pas du tout qu'on le traite de sombre imbécile.

"Il en aurait été autrement si la Mavros n'avait pas abandonné sa part du contrat, prétextant une inimité avec la Schya! Au moins la Synnefo a tenu son contrat jusqu'à l'échéance de celui-ci"

Eloane se rendit soudain compte qu’elle venait de commettre comme une petite « boulette »… Elle n’avait pas cru une seconde que l’assassin de Calvin pouvait se trouver en face de lui, à cet instant précis, et éviter de vexer l’autre dans ce genre de rencontre était capitale. Et bien qu’elle se garde bien de le lui faire remarquer, elle n’était pas du tout en accord avec ses propos… Certes, Mclean n’aurait en lui-même été d’aucun secours à la politique de ce monde, mais il aurait été facilement manipulable, et le peuple l’aurait suivit aveuglément. Il aurait suffit de choisir les bonnes personnes pour s’en « occuper ».

L’ambiance était soudain bien plus tendue. La jeune femme se mordait la lèvre inférieur, se maudissant intérieurement de ses paroles, tout en pensant que cette entrevue n’aboutissait pour le moment à rien, si ce n’était tourner en rond. Elle se vexa ensuite furieusement quand l’autre porta atteinte, de façon involontaire ou non, à la mémoire du précédent boss de la Mavros, aujourd’hui décédé. D’un ton pincé, se retenant de faire paraître son irritation, elle lui répondit :

-Je ne suis aucunement responsable des décisions de mon prédécesseur, car sachez qu’en l’année 2060, j’étais une simple tueuse à gage, qui avait d’autres préoccupations en tête.

Comme tuer le boss de la Schya par exemple, cette année là justement, ce qui n'était pas malin non plus... quoi que... C'était grâce à cela qu'elle en était arrivée jusqu'ici aujourd'hui, elle était respectée et reconnue de tous parmi les Mavros. Elle leur imposait crainte et respect, une parfaite boss de la Mavros...

Olivier retint une cinglante réplique qui avait, mentionnons le, commencé à se former sur ses lèvres. Il préféra en revenir au sujet de cette rencontre, histoire d'en finir.

"Or donc, dans le cadre de cette alliance, la Synnefo s'engage à se retirer du nouveau quartier pour le céder à la Mavros. En échange, nous désirons acquérir le droit de mission exclusif en ce qui a trait au palais présidentiel. Sur le terrain, tout membre de la Synnefo se doit de porter assistance à un membre de la Mavros en danger et vuice versa dans la mesure où cela n'implique pas la Schya qui doit entrer en négociations avec la Synnefo."

Olivier marqua une pause, se remémorant un détail qu'il avait oublié.

"Les QG de chaque faction restent exclusifs aux chefs et à leur membres mais les aires publiques deviendront neutres en signe d'une alliance et par conséquent, les armes resteront dans leurs étuis lors des incursions dans l'espace public de chacun. De plus, une ligne éléphonique direct sera posée pour favorisée entre les chef de factions en plus d'une salle de vidéo-conférence pour les sessions extraordinaire. C'est ce que je propose tout du moins."

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