Sortie en amoureux sous le couvert du travail (PV)

En un sens, notre chère Elizabeth était fébrile. Certes, ce n'était pas la première fois qu'elle faisait une sortie en amoureux, mais aussi discrètement possible, cela allait devenir intéressant. Et puis, pouvoir se montrer d'une telle façon au public sans craindre d'attirer les regards de collègues, cela ne pouvait que rendre leur sortie plus agréable. Ils pourraient, pour ainsi dire, jouer aux amoureux ailleurs que sur le territoire de Carter.

L'espionne finit par descendre de son appartement pour aller rejoindre le médecin qui devait déjà l'attendre dans sa voiture digne de son nom. En bas, à l'extérieur, elle le chercha quelque peu du regard avant d'apercevoir son visage dans son automobile. Elle esquissa un sourire et s'élança avec hâte, mais sans nécessairement démontrer sa pleine frénésie, vers le véhicule de Carter. Elle y pénétra et se pencha vers celui-ci pour lui donner un baiser, lui indiquant qu'il pouvait partir. Elle attacha sa ceinture et jeta un dernier coup d'oeil à l'homme assis à ses côtés au volant en ne cherchant aucunement à effacer le radieux sourire qui illuminait ce visage plus qu'heureux. L'aspect plutôt technologique de la voiture ne fit pas naître des questions dans l'esprit de la jeune femme qui avait déjà entendu parlé des fonctions que pouvaient faire cette auto. Se retrouver dedans ne faisait que lui rappeler à quel point Martin était un homme excentrique qui recherchait la pièce ultime qui le ferait sentir unique au monde. Au moins, il ne cherchait pas nécessairement à se fondre dans la masse comme d'autres personnes, bien qu'il ne veuille guère attirer l'attention sur lui et ce véhicule le représentait, pour ainsi dire, très bien.

Arrivés à destination, ils trouvèrent un stationnement, chose rare à Ataxia de nos jours. C'est pourquoi la plupart des gens préféraient utiliser le taxi, un chauffeur privé ou tout autre moyen de transport plus efficace. Elizabeth le regarda alors qu'il s'était mis à parler. Elle hocha la tête à l'entente de cette information et défit sa ceinture pour sortir du véhcule à présent garer. Elle ouvrit sa portière, sortit à l'extérieur et rejoignit Martin en allant mêler sa main à la sienne comme tout amoureux qui se respectent.

"Si l'on peut se permettre de telles sorties sans que notre relation ne se résume à des rencontres dans ton labo, qu'importe l'endroit, en autant que je sois en ta compagnie, le reste m'importe peu." énonça la jeune femme avant d'aller quérir un autre baiser.

"Que ferais-je sans un amoureux aussi attentionné que toi, dis-moi?!" répliqua Elizabeth avant d'émettre un petit ricanement amusé qui se transforma en un échange de baisers passionnés.

Puis, elle se mit à regarder autour d'elle, promenant son regard sur les quelques commerçants postés qui entendaient bien de faire vendre tout leurs réserves de la journée. Pour au moins une fois dans sa vie, la jeune femme ne sentit pas de pairs de yeux se poser sur eux comme si leur relation était illégale. Elle en vint même à oublier qu'elle était espionne et lui médecin de la Schya. Et puis, en y repensant, ce règlement était totalement ridicule. Comment des collègues qui se côtoient tous les jours ne peuvent se découvrir des sentiments forts autre que l'amitié? Une masse de gens finissent par se dévoiler les uns aux autres, découvrant des entités compatibles qui peuvent écrire une histoire d'amour. Néanmoins, peut-être que si le nouveau patron de la société ne partageait pas la même opinion qu'elle, il se verrait forcer de faire appliquer le règlement à la lettre en imposant une sanction à ces deux fautifs...

Qu'importe, l'espionne secoua vivement la tête pour chasser ses pensées. Elle ne voulait pas s'attarder à ce genre de détails alors qu'elle était en pleine sortie entre amoureux. Elizabeth désirait plus que tout au monde profiter de ce moment privilégié qu'était de celui de se montrer en public en un sens et ne pas craindre d'attirer des regards scandalisés sur leur propre personne. La jeune femme finit par reposer ses yeux sur Carter en lui adressant un sourire heureux.

"Alors, tu as besoin de quelque chose en particulier?" demanda-t-elle. "Des fruits, des légumes, du pain..."

"Comment refuser une telle offre?!" s'exclama vivement Elizabeth qui se tourna vers lui. "Et puis, la cuisine maison reste toujours la meilleure option!"

Sur ce, elle lui adressa un clin d'oeil quelque peu mesquin avant de se rapprocher de ses lèvres pour l'embrasser pour la énième fois. Le baiser terminé, pour éviter qu'ils ne bousculent pas des passants, la jeune femme le fixa dans les pupilles avant de se remettre à regarder devant, la tête blottie contre l'épaule du médecin. Elle se surprit même à fermer ses paupières dont Carter exerçait un enchantement pour les rendre lourdes chaque fois qu'un contact peau à peau vint envelopper l'espionne d'une chaleur réconfortante.

Soudain, une odeur vint planer sous les narines chatouilleuses d'Elizabeth. Elle étira sa bouche pour en former un sourire avant de rouvrir les yeux.

"Du pain!"

Ensuite, elle observa Martin en gardant ce sourire radieux aux lèvres. Si seulement il pouvait lire cette étincelle dans ses yeux qui révélait une joie immense que de sortir de la sorte et d'être en si agréable compagnie. Qui plus est, que cette personne soit aussi attentionnée, pourvue de précieuses et délicates attentions pour l'être aimée. Quoi de plus rafraîchissant!

"Je te dévoile un secret... je suis une adepte de la boulangerie! Mais, mon péché mignon... qui n'est sans doute pas suprenant tant une majorité de personnes les préfèrent, ce sont les patisseries! Un jour, j'ai passé un après-midi complet dans une petite boutique toute coquette à goûter des desserts alléchants. En tant que médecin, tu me diras sûrement que je devrais faire attention, ce dont je fais en n'en mangeant que une fois à deux fois par semaine, mais... la tentation domine parfois. J'essaie le plus possible de me faire un beau plateau de fruits savoureux et vifs. Parfois, je me permet un petit bonus en les trempant dans du chocolat, mais lorsque celui-ci peut prévenir des maladies, graves même, pourquoi pas?!" énonça la jeune femme qui s'était laissée entraînée par un tel monologue sur ses goûts gastronomiques.

L'espionne se frotta la nuque, mêlant ses doigts dans sa chevelure ébène pour regarder la populasse s'agiter autour d'elle.

"Et puis, grand chef, le menu aura l'air de quoi ce soir? Si je peux avoir l'exclusivité d'avoir un avant-goût pour ne rien manger d'ici-là." demanda Elizabeth qui déposa ses iris azurs dans celles de Carter, un sourire lumineux lui fendant le visage rayonnant de bonheur.

HJ: Désolé pour le retard, la planif de camp de jours m'a prit plus de temps que prévu...

Elizabeth, qui balayait son regard un peu partout sur le marché, le découvrant, en fait, pour la première fois depuis son arrivée à Ataxia, posa des yeux curieux et intéressé à la fois sur le médecin, ne masquant aucunement son intérêt, bien qu'elle ne le veuille nullement en réalité, la jeune femme garda son sourire radieux et malin à la fois. Celui même qu'elle adoptait désormais en présence de son amoureux qui savait la satisfaire. Et ce, malgré qu'ils se fréquentent depuis à peine 24 heures.

"Si seulement je pouvais vanter les mérites de mon amoureux!" s'exclama-t-elle en lui adressant un clin d'oeil. "Tout compte fait, si je faisais cela, les femmes en deviendraient jalouses et te voudront. Je préfère finalement garder ces talents cachés que pour moi. Un secret qui restera bien secret."

Et cette remarque se conclut par un échange passionné de leur amour. D'ailleurs, c'était sans doute le met sur le menu qui était le plus savoureux et délectable dont l'espionne - et incontestablement Carter également - ne se lasserait jamais de manger pour en retirer toutes les saveurs à chaque fois. Parfois, le plat semblait plus épicé, mais cela ne faisait que rajouter du piquant.

D'ailleurs, elle y avait songé immédiatement après s'être exclamée. Habituellement, on ne dévoile pas l'ingrédient ultime d'une recette rapportant beaucoup de succès. C'était bien l'une des choses que la jeune femme ne raconterait à personne sous peine de se maudire, de se repentir pour le restant de sa vie et de perdre la personne qui compte le plus à ses yeux pour le moment. Chose qu'elle ne réussirait jamais à se pardonner même si Carter le lui ordonnerait. D'un autre côté, elle s'étonna de penser à de telles situations. Cela lui prouvait néanmoins qu'elle tenait à lui plus que ce qu'elle avait espéré. De plus, cela fit naître un sourire plus qu'heureux sur ce visage qui en avait connu des histoires d'horreurs et de chaos. Toutefois, elle se demanda comment elle aurait pu le rencontrer autrement. Puisque, il faut se l'avouer, se rencontrer alors que cela relève de la criminalité, amour et violence ne font pas aussi bon ménage.

*Ah! Cesse Elie! Profite donc de ce moment!* lui ordonna sa voix intérieure.

Elizabeth se tourna vers Carter, admira son profil un moment avant d'esquisser un plus large sourire. Décidément, le terme «bonheur» exprimait peu ce qu'elle ressentait à ce moment présent. Il n'était pas assez représentatif de ses sentiments à son égard selon elle. Qui plus est, il n'existait aucun mot qui pouvait résumé leur histoire, leurs regards épluchant tous les dictionnaires possibles jusqu'à ne rien trouver de comparable.

"J'ai bien hâte à ce soir. Je voudrais y être déjà. Chaque moment passé avec toi est un délice."

Dès lors, elle ne s'était jamais imaginée être si bonne poète. Elle n'avait jamais dite de telles choses aussi poétiques pour exprimer sa joie. D'ordinaire, c'était brute et direct, sans avoir recours aux préliminaires. Toutefois, se sentant respectée avec Carter, une nouvelle facette, tendre cette fois-ci, avait pris place sur ce masque de fougue et d'impulsivité que portait ordinairement la jeune femme qui s'adonnait au métier d'espionne.

Elizabeth se posta devant lui, l'écouta énoncer son charisme nouveau et son vocabulaire inhabituel qui lui balançait des perles. Lesquelles la jeune femme se confectionnait un collier, mais il venait à grossir et bientôt, il fallait trouver de nouvelles idées pour les rassembler ensemble. Elle passa une main cajoleuse sur sa joue, l'effleurant d'un doigté divin avant de déposer un tendre baiser sur ses lèvres délicieuses. Des amoureux respectés comme ils s'en faisaient rares de trouver de nos jours avec toute la violence et la robutesse des années. Le plus vite, le mieux et le plus rapidement possible, voilà trois termes qui résumaient en clair les relations amoureuses.

"Tu m'en diras tant ce soir, très cher. Je ne devrais tout de même pas dévoiler ma fougue, ici. Celle-là, elle n'est que pour toi..." lui susurra coquinement l'espionne à son oreille qu'elle avait rejointe discrètement.

Puis, elle croisa son regard en ramenant sa tête devant la sienne. Elle lui fit un clin d'oeil, signe que le proverbe «Le calme avant la tempête» confirmerait le cas Elizabeth Levy, impulsive endurçie, plus tard. Finalement, sa main rejoignit la sienne, se farfouillant comme deux mains enfantines gênées qui explorent pour la première fois la proximité d'une paume du sexe opposé et pour qui, une forte attirance émane de l'être. Avec des pupilles tout aussi espiègles que novices, la jeune femme l'observa avant de donner l'ordre de continuer leur route pour acheter les emplettes dans les plus brefs délais afin que ce soir, arrive plus vite.

L'esprit de la fougueuse féline y était déjà, se préparant à une surprise qui serait à la hauteur de celle qu'allait lui préparer son médecin cuisinier préféré. Une surprise dont il se souviendrait assez longtemps, qui le marquerait assez durement pour en redemander encore. La mine songeuse, une idée lui traversa les pensées, fendant un sourire convaincu sur son visage. Elle se mordit la lèvre inférieure, contenant sa jubilation pour plus tard.

"C'est grâce à toi si je réussis à être aussi calme et détendue. Tu as su t'y faire, c'est tant mieux. Et si cela me va à ravir, pourquoi ne brillerais-je pas plus à tes yeux? C'est bien la seule chose que je veux: te rendre heureux... plus que tu ne l'as jamais été auparavant, Martin."

Voulant être plus collée à lui, elle se blottit contre lui à ses côtés, portant sa main libre sur son torse, là où elle sentit ses palpitations cardiaques plus fortes et sa respiration plus rapide. C'est bien une chose qu'elle aimait percevoir de la part d'un être qui partageait d'aussi forts et sincères sentiments.

"Aussi étrange que cela puisse paraître, sentir tout ça me fait un bien énorme." lui confessa Elizabeth qui allait quérir un autre baiser.

Ébranlée, Elizabeth suivit le jeune amoureux en se laissant emporter par les petits jeux passionnés. Elle se laissa embrasser, fermant ses yeux à cette nouvelle perspective qu'il lui offrait, cachés et loin des regards voyeurs de certains. Souriante et ricaneuse, elle décolait parfois ses lèvres des siennes pour rire un petit coup, mais ce n'était pas un moment qui durait assez longtemps pour couper le tout. Aussitôt, elle les resoudait à celles qui brûlaient d'amour pour elle. Langoureux, leur langue se mêlait à la partie, rendant le tout plus sensuel. Allaient-ils réussir à se rendre jusqu'à ce soir? Elle tenta en vain de le repousser pour lui apprendre lui aussi à se retenir comme elle l'avait fait auparavant, mais sa fougue eut tôt fait de séduire l'espionne qui s'avoua vaincue. Elle s'abandonna à ses caresses plutôt osés, mais l'ombrage les camouflait des regards imposteurs.

"Ah! Martin! Faut te garder des réserves pour ce soir tout de même... Tu le sais bien!"

Toutefois, la jeune femme ne devait pas se cacher qu'elle se plaisait à recevoir autant d'attention. Elle céda sous la pression, résignée à se laisser aller dans cet endroit anodin de leurs ébats amoureux. Elle l'attira, en lui tenant fermement un chandail, vers un mur de brique dans une ruelle, une place plus reculée encore du marché. Elle s'y adossa d'elle-même, pour ne pas dire de s'être littéralement plaquée dessus sans émettre la moindre plainte de sa part. Elle se mit à lui caresser le torse avant de farfouiller dans ses cheveux puis redescendre plus bas que la ceinture en arrière afin de le coller plus sur elle. Tout ça, en prenant le soin le plus précieux de ne jamais quitter ses lèvres.

"Je te réserve une surprise bien spéciale ce soir." lui confia-t-elle en lui décochant un clin d'oeil. "J'espère que tu garderas cette fougue..."

Sur ce, l'espionne puisa dans les réserves qu'elle s'était gardée pour cette sortie en amoureux dans son baiser avant de cesser le feu pour reprendre son souffle. Elle se passa une main dans ses cheveux, constatant à quel point ils étaient en désordre. Les gens douteront peut-être de ce qu'ils ont fait, mais la passion resterait un plaisir intime qu'ils se dévoileraient qu'une fois seuls. Et ce fut presqu'à contre coeur qu'elle cessait ce manège dans lequel elle voudrait bien refaire un tour. C'est lui, cette fois-ci, qui avait parti la cadence, entraînant sa bien-aimée dans ce tour amusant.

"Allons finir ces emplettes au plus vite. On pourra s'y remettre le plus rapidement possible." remarqua-t-elle en arquant un sourcil pour le persuader. "Tu sais aussi bien que moi que je ne pourrai pas me contenir aussi longtemps."

Puis, elle se défit de l'emprise qu'il entretenait sur elle, question de le faire languir encore plus et qu'elle se fasse plus désirer encore, et marcha en direction du marché d'une manière quelque peu amusée alors qu'elle éclata de rire de la démarche qu'elle avançait. Il la rejoindrait en un rien de temps, la prenant sans doute par-derrière pour lui regretter de s'être esquivée aussi mesquinement en la parsemant de baisers fervents et de chatouillements amoureux.

Comme elle s'en doutait, il la rejoignit sans trop de surprise sur la manière qu'il s'y prit. Toutefois, ce qu'il en retournait créa un sentiment d'incompréhension dans l'esprit habituellement vif de la jeune femme. Elle ne comprit pas tout de suite ce qu'il chercha à faire, mais le résultat escompté suffit pour qu'elle saisisse une fois pour toute. Elle émit un cri de surprise qu'elle étouffa bien vite en joignant ses paumes sur sa bouche. Elle ricana un moment avant de reprendre son sérieux. Elle lui jeta un regard qui se voulait menaçant, avec un brin d'amusement, lui indiquant qu'elle se reprendrait plus tard.

"J'en ai pas fini non plus avec toi!" lui lança-t-elle avant d'aller le rejoindre calmement comme si rien de tout ça s'était produit.

Certes, leurs emplettes prirent fin plus tôt. Elizabeth ne chercha pas à masquer sa joie d'avoir effectué le tout le plus rapidement. Ainsi, ils pourraient combler leurs fougue plus vite en rentrant rapido-presto à l'immeuble de la Schya. Tout le long du trajet, l'espionne avait admiré le profil de son homme, s'imaginant en train de lui faire perdre le contrôle du véhicule par sa fougue. Le tout serait amusé, mais le résultat, non. Elle se contenta de lui caresser la joue en la lui effleurant ou bien en entremêlant ses doigts dans ses cheveux. Puis, elle alla chercher un certain réconfort en allant retrouver sa main libre pour la mêler à la sienne dans de petits jeux amateurs.

Arrivés à l'organisation, ils firent comme si de rien n'était. La jeune femme l'aida tout bonnement à monter les achats à l'étage. Le tout terminé, et seuls dans ce laboratoire, elle alla déposer un baiser sur ses lèvres. Elle retira sa bouche assez rapidement pour se faire languir encore plus.

"Pendant que tu prépares notre souper, moi je vais monter à mon appartement pour préparer ta surprise..."

Petit clin d'oeil mesquin, elle se dirigea vers la sortie de l'infirmerie pour revenir le plus tôt possible.

Brûlante d'impatiente, Elizabeth était montée à son appartement en sautillant sur place. Elle n'avait rencontré personne, heureusement, qui pouvait la stopper dans sa jubilation. Enfin arrivée, elle courut à sa chambre pour se préparer pour ce repas et cette fin de soirée tant attendue de nos deux tourtereaux. Elle alla à sa penderie et sortit une boîte en parfaite état à comparer l'allure de sa garde-robe. Elle la déposa sur le lit et retira le couvercle avec un sourire.

"Il était temps!" s'exclama-t-elle.

Sur ce, elle prit au moins trente minutes à se préparer, bien qu'elle en aurait pris plus autrement. Toutefois, l'attente se faisait dure. Satisfaite, elle se contempla dans son miroir sur pattes, se donnant des airs sensuels qu'elle s'amusait à user parfois. Elle revampa des vêtements plus décontractés auxquels ils ne feraient pas naître des soupçons chez le médecin. Après tout, une surprise restait une surprise. Enfin, elle descendit là où on l'attendait le plus ce soir-là.

L'odeur lui châtouilla les narines dès qu'elle entra dans l'infirmerie. Elle se dirigea avec une joie enfantine vers le laboratoire, découvrant Martin plus décontracté que jamais. Un sourire coquin apparut sur son visage, le voyant plus comme un «playboy» qu'un médecin.

"Tiens, tiens, on veut jouer avec les sens de sa dame de coeur, cher monsieur?" énonça Elizabeth avant d'aller le rejoindre pour le serrer dans ses bras après lui avoir passer les bras autour de son cou.

Elle passa en revue les moindres recoins de sa bouche d'une langue habile avant de la décrocher. Elle recula, admirant les atours mis en valeur par ses vêtements. Elle lui cajola le torse avant d'aller lui effleurer les lèvres du bout des siennes pour ensuite aller s'installer sur le lit. Elle tapota la place à ses côtés, lui vouant presque un culte. Elle lui indiqua de venir la rejoindre dans l'immédiat en usant son index. Son regard lui disait que sa surprise viendrait plus tard, qu'elle n'avait nullement oublié la promesse qu'elle lui avait faite.

Reniflant un bon coup, elle soupira d'un profond soulagement en sentant que le repas n'allait pas tarder à se retrouver dans leur estomac pour leur donner une vague d'énergie avant de s'adonner à leurs ébats. En silence, elle lui demanda par un simple regard si le tout allait être bientôt prêt à être dévoré.

"Je suis impatiente de goûter à tes talents de cuisiner..." lui avoua-t-elle sans grande surprise.

Elizabeth l'écouta, ses yeux trangressant l'aspect «oreille attentive» qu'elle lui vouait. Elle lui sourit, sentant sa main plongée dans la sienne alors qu'il l'entraîna vers la table qu'il avait préparé pour partager ce repas entre amoureux. Quoiqu'elle était affamée, car tout être humain se doit de ressentir la faim pour manger copieusement, elle avait déjà hâte que la table soit vide afin qu'ils puissent passer au dessert. Cette pensée lui fit mordre sa lèvre inférieure, se disant à l'intérieur d'elle-même qu'elle tâcherait de se montrait calme et en plein contrôle de ses pulsions pour cette partie de la soirée qui allait être, elle l'anticipait déjà, délicieuse et riche en rebondissement.

"Mon impulsivité et ma fougue m'aura été d'une grande utilité pour une fois dans ma vie amoureuse..." déclara l'espionne avant de poser un premier regard sur la table somptueusement préparée. "Martin!"

Ravie, elle se blottit contre lui, lui transmettant toute la joie et la réjouissance qui consumait son coeur de voir tout cela préparé que pour eux. Elle en vint même à oublier le décor hospitalié dans lequel ils échangeaient leur amour majoritairement. Elle alla quérir un baiser pour le remercier d'une si délicate attention. Puis, elle se précipita à l'une des chaises, s'installant confortablement pour savourer ce repas, elle l'espérait, dans la plus grande et sincère des passions en espérant qu'il la fasse rougir de compliments comme s'ils en étaient à un premier rendez-vous. S'ils pouvaient bien arroser leur soirée de vin, pourquoi pas? Un romantisme s'installerait sûrement entre ces deux âmes fougueux dans leur amour.

"Tu ne sais pas à quel point tout ceci, aussi simple que cela puisse paraître pour certains, me rend humainement heureuse, Martin."

Ses iris ne pouvaient la trahir. Un homme pouvait bien se fendre en quatre pour combler l'appétit sensoriel de son amante, mais rien ne gagnait plus de points que la simplicité même. On avait pas besoin de dépenser des centaines de dollars pour assouvir ses besoins. L'imagination suffisait et le talent mélangé des deux partenaires pour qu'une soirée ordinaire se transforme en un moment inoubliable.

Plantant son regard dans le sien, elle lui sourit, lui indiquant qu'on n'avait jamais rien fait de tel pour elle.

"À nous deux et à cette soirée!" énonça Elizabeth en levant sa coupe de vin dans les airs pour trinquer.

Si tôt fait, elle prit une gorgée de la boisson, savourant sa saveur exquise. L'heure du repas arriva et la jeune femme s'en donna à coeur joie de goûter à la cuisine de son amoureux. Elle trancha finalement dans la pizza et ses papilles gustatives en redemandèrent presque immédiatement. C'était tout simplement exquis. Un met qui, d'ordinaire, venait un dernier recours dans les temps pressants, était devenu riche et luxueux.

Tout en dégustant son plat, elle posa des yeux sur la personne assise devant elle. Elle lui adressa sourire par-dessus sourire et yeux doux par-dessus yeux doux. Ils s'amusèrent, en bonne compagnie qu'ils étaient. Ils se reservaient des coupes de vin dès que la leur était vide, multipliant les rires et les secrets intimes qu'ils se chuchotaient à l'oreille comme s'ils se trouvaient parmi une foule. Et pourtant, ils étaient bel et bien seuls. L'espionne se rapprocha bien vite de lui, quoiqu'ils étaient déjà assez près l'un de l'autre pour que leur jambe respective puisse s'effleurer, hérissant des frissons en particulier chez la jeune femme. Côte à côte, elle déposa une main lasse sur l'épaule de Carter qui se promenait de sa nuque à son cou là où elle lui créait certaines sensations fortement agréables. Ajoutant au plaisir, elle approcha ses lèvres, baisant ce qui reliait le reste du corps à la tête. Assoiffée, elle revenait s'abreuver dans sa coupe de vin, sussurant des mots tendres d'une voix sensuelle à l'oreille de son fervent amoureux.

"Exquis décrit si peu l'ensemble de tout ce repas, Martin." lui avoua-t-elle alors que ses lèvres se trouvait à l'endroit d'où l'ouïe prend son origine.

Peut-être avaient-ils abusé un peu trop du vin, arrosant leur soirée encore plus. Qu'importe, cela ajouterait sans doute du mordant pour le restant. Un peu lasse que de profiter que de sa présence à ses côtés, Elizabeth sauta sur ses genous en s'assoyant de manière à ce que ses jambes ne se trouve que d'un seul côté, se trouvant, d'une certaine façon, perpendiculaire à sa posture, donc de profil. Elle enroula un bras autour de son cou, sa main fouinant dans ses mèches pour les rebeller un peu.

"Merci pour tout, mon petit playboy de médecin!" s'exclama coquinement l'espionne avant de partager ses lèvres avec les siennes dans un langoureux baiser.

Elle prit un temps de répit, question de donner une autre dose d'alcool à son système. Puis, elle lui sourit mesquinement avant de se rendre à son oreille.

"Patience! Ce sera bientôt à mon tour de te surprendre..."

Sur ce, elle lui baisa à nouveau le cou, sa main tenant son verre restant dans les airs. Ce n'était qu'un avant-goût à toute la surprise qu'elle lui avait concoctée.

Elizabeth accepta ce baiser animal que lui donnait celui qui, vingt-quatre heures plus tôt, n'avait jamais connu le véritable sens du terme «fougue» et de l'expression «fou d'amour». Et ce fut avec un plaisir non dissimulé qu'elle se résigna, sous ce suppliant regard curieux, à lui montrer sa surprise. Elle se leva, se redressant sur ses pattes comme on dit, et but d'une trêve ce qui lui restait de son vin dans sa coupe.

"Attends-moi, ici! Je reviens!" lui ordonna-t-elle, décochant par le fait même un clin d'oeil complice.

Elle se retira dans la pièce d'à côté, se préparant à lui donner sa surprise forte attendue. Au bout d'un moment, sa tête apparut dans l'embrasure de la porte, son corps toujours dissimulé, inspirant ainsi à Carter que la surprise n'allait pas qu'être qu'un simple objet ou autre chose.

"Come here, big boy!" récita l'espionne alors qu'elle reprit les paroles d'une vieille chanson du début des années 2000.

Elle se cacha entièrement, laissant découvrir une jambe musclée... et vêtue d'une jartière et d'un bas en une sorte de dentelle. Tout à coup, telle une apparition soudaine, elle apparut sur le seuil, appuyée des deux côtés avec ses mains, découvrant sa surprise à son amoureux qui allait se régaler les yeux.

Habillée d'une lingerie fine, elle portait un bustier noir de dentelle qui moulait son corps et écrasait légèrement sa poitrine comme pour faire office de corset. Dans une position plus que féminine, elle posa une main sur sa hanche droite, l'autre lui servant d'appui dans l'embrasure. Elle resta ainsi pendant quelques minutes, permettant ainsi au médecin de l'admirer dans une autre forme de sensualité et ses courbes qui la définissaient en tant que femme à part entière.

"Je garde cela que pour les grandes occasions!" lui confia l'espionne. "Et des grandes occasions, il n'y en a eu qu'une seule..."

Elle s'avança vers lui, avec la grâce d'un mannequin défilant sur un «runway». Arrivée à sa hauteur, elle effleura sa joue de sa main douce, lui indiquant que tout cela était bel et bien réel s'il n'y croyait pas.

"Elle a eu lieu... non, en fait, elle «a» lieu en ce moment..." lui confirma Elizabeth en accentuant sur le «a» pour lui dire que c'était la première fois qu'elle revampait ces dessous dignes d'une lune de miel.

Elle resta postée devant lui, le regard rivé sur son expression de stupeur, attendant une quelconque réaction de sa part.

"Pourtant, je suis bien réelle, Martin. Le vin ne te joue pas de tour." répliqua Elizabeth dans un calme désarmant comparativement à d'habitude.

Elle se laissa effleurer un instant avant de saisir les deux mains de Carter afin de l'attirer dans ses bras après lui avoir retiré sa coupe de vin qu'elle déposa sur la table. En un sens, elle ne voulait pas précipiter les choses, ne désirant pas cliquer sur le «fast forward» de la situation pour en manquer des bouts. Elle le fixa dans les yeux, un léger sourire fendu sur son visage. Il semblait sous le choc, ne sachant pas trop faire la différence entre un possible mirage et la réalité.

"Je t'en ai fait vivre des émotions fortes depuis hier, n'est-ce pas?" questionna l'espionne qui se défit tranquillement de son étreinte. "Cela m'aura permis de connaître un Martin Carter insoupçonné!"

Disant cela, elle le ramena sur sa chaise. Elle pivota pour se retrouver derrière lui. Ses mains, agiles et douces, se posèrent sur ses épaules et son torse qu'elle commença à masser question de le détendre un peu. Elle senta ses muscles tendus. Enfin, il fallait le comprendre. Il ne s'était jamais retrouvé dans une pareille situation auparavant. D'ailleurs, elle percevait ses battements de coeur plus rapide qu'à la normale et une respiration plus saccadée. Comme on dit, son hamster courait pas mal vite dans sa petite roue à exercise.

Experte dans certaines sensations, sa bouche explora son cou pour la énième fois pendant que ses mains s'activèrent à le détendre un peu.

"Je suis toujours aussi réelle, rien n'est illusoire. D'une certaine façon, je suis ta surprise, mais l'emballage l'est plus. J'espère qu'il te plaît, ce dont je doute fort bien étant donné ta vive réaction." énonça calmement l'espionne qui usa de sa voix sensuelle pour le séduire davantage et le faire titiller encore plus.

Elle effleura sa joue au passage, lui donnant un tendre baiser avant d'aller retrouver sa bouche délicieuse et si apaisante. Elle en vint à oublier ce que ses mains s'attelaient à faire, trouvant que cela pouvait le ramener à la réalité. Bien sa fougue n'était totalement présente, elle se donnait corps et âme à chaque baiser langoureux qu'elle se permettait de lui offrir, échangeant son amour brûlant à cet homme qui avait su ravir son coeur qu'un d'un simple regard à un party du jour de l'an alors que le décompte était lancé pour la nouvelle année. Ce jour-là, elle avait vu bien plus qu'un simple médecin en chef. Son regard, de prime abord, l'avait séduite d'une façon indescriptible. Depuis ce jour, ses pensées arrivèrent toujours à un seul point: Martin Carter...