Seul dans le noir? [Eloane Helies]

Quelques étincelles suivies d'un léger bruit de flamme, et finalement ce petit point rouge qui s'intensifie de temps en temps dans l'obscurité du salon. Seule une respiration lente et calme ainsi que le bruit du papier à cigarette qui se consume peu à peu venaient briser le silence ambiant de la pièce.
Confortablement installé dans un des vieux canapés de l'endroit, Vincent fumait une ènième cigarette, les mégots de ses prédécesseuses se trouvant dans le cendrier posé sur la table basse se trouvant devant lui.

Ce qu'il faisait là? La réponse était toute simple, il s'isolait comme il en avait si bien l'habitude alors que les autres membres de la Mavros se saoulaient ou se droguaient, Vincent n'avait rien contre un petit verre d'alcool de temps en temps, mais cela ne devait pas devenir systématique, car après on perd ses capacités et on devient un bien piètre assassin, et c'est justement ce qu'il ne voulait pas devenir, non, sûrement pas...

Gardant sa cigarette au coin de ses lèvres, il pencha la tête en arrière, la reposant sur le dossier du canapé pour observer le plafond d'un regard totalement absent, ailleurs, complètement dans un autre monde, le sien, où seul le meurtre et la violence avaient leurs places.
Bien que l'immeuble soit remplit de gens étant ses collègues, Vincent n'avait de respect pour aucun d'entres eux, pour lui ils n'étaient rien d'autre que des cibles potentielles comme tant d'autres, un rien pouvait tout faire basculer et faire d'un collaborateur un homme à abattre, tout cela bien sûr dépendait d'une seule personne, le boss.

Le boss, voilà bien la seule et unique personne à qui Vincent vouait une profonde admiration et un respect sans limites, elle qui avait été nommée à la tête de la Mavros malgré son jeune âge, cela ne pouvait s'expliquer que par ses capacités de tueuse hors pairs, et cela Vincent le respectait bien qu'il n'aie jamais vraiment eu l'occasion de lui parler, étant donné qu'il préfère s'isoler plus qu'autre chose...

Sortant de ses pensées alors que sa cigarette venait de rendre l'âme, il en ralluma une autre de manière machinale. Si ce n'était une balle qui mettrait fin à ses jours, ce serait alors sans aucun doute le tabac, une addiction dont il ne pouvait plus se détacher depuis trop longtemps..
Alors qu'il prenait la première bouffée de ce nouveau morceau de poison, la porte du salon s'ouvrit d'un coup et une personne actionna l'interrupteur, la pièce se trouva donc totalement illuminée au plus grand malheur de Vincent qui dû fermer les yeux pour ne pas être éblouit..

"Humpf..."

[pardon pour le retard ^^]

Même en tant que boss, il arrivait toujours à Eloane d’exécuter des contrats de temps en temps. C’était quand des clients préféraient faire en sorte que leurs commandes se fassent dans la discrétion le plus totale. Cela arrangeait la jeune femme, car elle pouvait ainsi se maintenir en forme, et demander un prix bien plus élevé pour un seul contrat, en prétextant le risque pour la Mavros de perdre son chef.
Cette fois ci, il avait fallu tuer un couple d’actionnaires d’une société rivale à celle de l’employeur. Etant maintenant devenue une experte dans « l’art » de manier le sniper, c’est sans problème qu’elle avait pu mener sa mission à bien, après avoir attendu une heure et demi sur le toit d’un immeuble. L’avantage de ce genre d’arme était qu’en contrepartie de la patience qu’il fallait fournir, on n’était pas blessé, ou rarement. En revanche, un tel travail de concentration fatiguait beaucoup.

Elle était assez courbatue, car l’endroit où elle avait du attendre n’était pas du premier confort. Elle passa par son bureau, pour y déposer l’étui dans le quel elle transportait son sniper, puis, elle fit un rapide rapport après avoir allumé sa chen hifi pour écouter la 9e symphonie de Beethoven. Elle n’y passa même pas une demie heure, ayant trop hâte de pouvoir goûter au repos au quelle elle aspirait depuis le début de la journée. Ces derniers temps, elle n’avait pas un seul instant à elle. Quand elle posa son stylo, elle soupira et s’étira avant de faire pivoter son siège pour avoir une vue sur le quartier Mavros, sur son quartier… Même en pleine nuit, on pouvait deviner l’état des lieus. Pourtant, elle sourit, et se leva d’un bond pour se diriger vers l’ascenseur.

Après avoir descendu 7 étages, elle se dirigea vers le salon. Elle aurait très bien pu aller dans son appartement. L’endroit était bien plus calme, confortable et luxueux. Mais elle savait que souvent ses employés s’y reposaient, notamment des apprentis. Elle avait besoin de savoir si ce qu’elle avait mit en œuvre avait fonctionné… Le relâchement des jeunes recrues avait eu ces dernier temps le don de l’agacer profondément. Elle avait prit des mesures radicales a présent, mais n’avait pas encore eu l’occasion de voir si oui ou non cela avait porté ses fruits. Elle entra dans le salon, et alluma la lumière en regardant autour d’elle. Elle ne vit qu’une seule personne, un jeun homme, apparemment loin d’être un apprenti…

Elle le salua d’un très léger geste de la tête, avant de s’avancer dans la pièce pour prendre place devant la cheminée dans la quelle… Aucun feu ne brulait, et elle sortit une cigarette qu’elle porta à sa bouche. Mais alors qu’elle cherchait son briquet dans ses poches, elle se rappela l’avoir laissé sur son bureau. Elle jeta alors un rapide coup d’œil à l’homme présent, et se laissa tomber en arrière sur le canapé. Pour elle, tout membre de la Mavros, en tout cas de la Mavros qu’elle souhaitait créer, se serait rué sur son supérieur pour lui prêter du feu. Elle allait maintenant voir si il y avait dans cette organisation au moins un membre qui répondait à ses attentes.

Ca c'était fait, la lumière était maintenant omniprésente dans le salon et la personne qui avait actionné l'interrupteur avait l'intention de prendre place dans la pièce et d'y rester, soit, Vincent n'avait plus qu'une seule chose à faire, se lever et sortir du salon pour retourner dans sa chambre.
Rouvrant les yeux avant de quitter le canapé, quelle ne fut sa surprise de voir devant lui la chef de la Mavros, cette personne à laquelle il pensait justement il y a à peine quelques secondes, si ça c'est pas du hasard douteux...

Quoi qu'il en soit, le boss avait hoché la tête vers Vincent pour le saluer, c'est alors que, chose rare, il hocha à son tour la tête afin de répondre à son supérieur et ce dans la seconde qui suivait, d'ordinaire il n'aurait même pas adressé un regard, mais là, il ne s'agissait pas de n'importe qui, non, loin de là.
Suivant le boss du regard, il la vit s'installer devant la cheminée qui était éteinte et coincer une cigarette entre ses lèvres, après quoi elle fouilla ses poches veinement à la recherche d'un briquet.
C'était là l'occasion de faire quelque chose non? Même si cela n'avait rien de très gratifiant, au moins il pourrait montrer au boss sa dévotion et son allégeance.
Alors même qu'elle venait de s'allonger sur le canapé, Eloane pu distinctement entendre le bruit d'un biquet zippo que l'on ouvre d'un geste vif de la main, s'ensuivit le crépitement des étincelles qui mettent feu à la mèche imbibée d'essence...

Il se tenait à coté du canapé où la boss était allongée, son briquet allumé en main, regardant brièvement Eloane dans les yeux, Vincent se pencha en avant et approcha la flamme de son zippo de la cigarette de la boss, embrasant doucement le petit tube en papier qu'elle avait toujours en bouche; c'est idiot ou surprenant mais pendant une seconde Vincent se demanda quel effet cela ferait d'être à la place de cette cigarette, pensée qui fut bien rapidement chassée de son esprit bien sûr.
Refermant le briquet et le rangeant dans sa poche, il prit place dans un petit fauteuil faisant face au canapé où Eloane se trouvait, et il la fixait sans dire un seul mot, comme à son habitude...

A sa grande satisfaction, l’homme vint de lui-même allumer la cigarette qu’elle tenait entre les lèvres. Elle ne dit pas un mot, ne changea pas son regard, elle le fixait, sans aucune émotion apparente. Pas un merci, rien. Elle prit une bouffée puis portant sa main a sa bouche, elle en retira le tube de tabac, et recrache la fumée par le nez. Elle se mit alors à détailler l’homme de la tête aux pieds, d’une façon qu’il pouvait percevoir sans le moindre problème d’ailleurs, elle ne voulait pas, et n’avait pas besoin de se faire discrète. Elle était Boss, elle avait tout les droits, rien ne venant d’elle n’était impoli, voilà comment elle raisonnait.

Des cheveux longs, gris, voir blanc… la luminosité de la pièce n’était pas assez bonne pour qu’elle puisse se prononcer là-dessus. La carrure… Moyenne, même si par rapport à Eloane il ressemblait a un taureau de combat. Ses yeux étaient perçant, et l’espace d’un instant, la jeune femme y plongea les sien, en plissant les paupière, essayant de déceler une émotion chez Vincent… De son côté, elle était fidèle a elle-même. Un regard assuré, presque hautain, sans pour autant qu’il n’y ai du défi.

Elle tira une nouvelle bouffée, pour finalement demander sur un ton des plus neutre :

-Qui êtes vous ?

Elle n’attendit pas la réponse pour ajouter

-Et qui fut votre entraineur quand vous étiez apprenti..

Elle posait souvent cette question. Le comportement, qui en l’occurrence était bon jusque là, des reccrues était souvent en rapport avec qui ils avaient eu pour leur apprendre le « métier » de Mavros. Il y avait des instructeurs fermes, d’autre moins. Cela finissaient toujours par se faire tuer, par la Mavros elle-même. Etre instructeur ne demandait qu’une qualité ou presque : de la rigueur, encore et toujours, et un dévouement totale à la Mavros.

Vincent observait tranquillement Eloane fumer sans dire un mot, il avait bien entendu remarqué que le boss était en train de le détailler de la tête aux pieds, mais cela ne le gênait pas le moins du monde, après tout, le boss pouvait faire ce que bon lui semble, elle avait tout pouvoir dans cet immeuble et ce quartier, la seule autorité qu'il aie jamais reconnu.
Ce qu'Eloane put remarquer, ce fut la sobriété des vêtements de Vincent, un simple costume noir, une chemise blanche et une cravate, un vrai petit tueur à gages comme on en voyait dans les vieux films de gangsters; mais il n'en avait pas que l'apparence, Vincent avait fait ses preuves à maintes et maintes reprises et, si cela se trouve, Eloane en avait entendu parler...

Deux questions, elle lui posa deux questions assez rapidement, assez simple en plus, qui est-il et qui était son instructeur, les réponses étaient fort simple évidemment et c'est toujours de sa voix froide et monocorde que Vincent répondit à sa supérieur hiérarchique..

"Je me nomme Vincent Crow, mon instructeur se nomme Benjamin Compton, Big Ben de son surnom..."

Voilà, il avait apporté de la lumière à la lanterne d'Eloane le plus simplement et le plus poliment qu'il puisse le faire.
Le Big Ben en question était assez bien connu au sein de la Mavros, c'était le genre d'instructeur qui ne prenait sous son aile qu'un seul apprentit à la fois, et ce uniquement lorsqu'il estimait avoir trouvé un gosse avec un certain potentiel; si l'on devait donner le nombre exact de jeunes formés par Big Ben, il suffirait de répondre trois, seulement trois jeunes gens avaient été formés par le maître, et Vincent était justement le troisième, le plus aboutit de ses élèves.
En y prêtant bien attention, on pouvait remarquer la crosse de l'arme de Vincent dépasser légèrement de sa veste, il faut dire que jamais il ne sortait de sa chambre sans un moyen de défense quelconque.
Restant immobile dans son fauteuil, il attendait une autre question de la part d'Eloane, ou même un ordre, qui sais..

Eloane continuait de détailler Vincent. Il y avait quelque chose en lui qui la troublait, mais elle n’aurai su dire quoi, dans un premier temps. Ce nez, ces yeux, cette bouche fine… Elle avait l’impression de le connaître, de le connaître et de le mépriser. Il lui fallu quelques minutes pour comprendre. Il était le portrait craché de Sword, Sword Amano. Elle serra les dents en repensant à lui. Il avait été la grosse erreur de sa vie. A cause d’une bêtise de jeune fille, elle était tombée amoureuse de lui. Cette aventure lui avait au moins permis de se rendre définitivement compte d’une chose en ce qui la concernait, elle n’était pas faite pour les relations durables. Elle inspira profondément. Cet homme n’était pas Sword, c’était juste un Mavros, un Mavros comme les autre, un de ses enfants comme elle aimait à les appeler.

Elle fut elle du l’admettre, tout de même rassurée par le nom de famille de l’homme qui n’était pas le même que celui de son ex. Elle écrasa sa cigarette dans le cendrier au nom de Compton. Elle avait eu quelques différents avec cet homme. Elle jugeait son égo démesuré. Il n’avait jamais été un réel Mavros à ,ses yeux. Il ne cessait de jouer sa Star, et refusait de prendre plus d’un apprenti à la fois. Donc, bilan, d’après Eloane : il ne servait strictement à rien. En plus de 25 ans de service en tant qu’instructeur, il n’avait formé que 3 ou 4 élèves, elle ne se souvenait plus bien… Il était curieux qu’elle rencontre l’un de ses élèves, alors qu’elle avait justement convoqué quelques personnes haut placées dans la Mavros pour décider du cas de cet homme.

-Je vois qui c’est…

Elle fonça les sourcils, et se remit à regarder attentivement le tueur.

-J’espère qu’il vous aura transmit son savoir faire en tant que tueur, et non pas son caractère bêcheur et effronté…

C’était en quelques sorte encore un test pour l’homme. Un apprenti devait toujours respecter son maître, mais il devait aussi être fidèle à la Mavros, et ne jamais contredire ses supérieurs. Elle venait de mettre Vincent face à un étrange dilemme : défendre l’honneur de son maître, ce qu’Eloane admirerait, mais elle n’apprécierait pas le fait d’être contredite. Il pouvait aussi approuver, mais il aurait alors le désavantage de critiquer l’homme qui lui avait tout apprit. Mais le pire, aurait été qu’il reste sans réaction…

Les regards qu'Eloane adressait à Vincent se firent un peu plus inquisiteurs jusqu'à ce qu'il lui donne son identité, pourquoi, cela ne le regardait pas le moins du monde et il aurait été des plus déplacé de lui en demander la raison, donc on ne dit rien et on se contente d'écouter le patron.
Elle semblait connaître Compton, notez qu'il aurait été étrange qu'elle ne soit pas au courant de l'existence de Big Ben étant donné son poste dans la hiérarchie Mavros.
Ecoutant la suite des paroles de mademoiselle Helies, Vincent restait silencieux, attentif à ce qu'elle lui disait et apparemment, la manière d'agir de Compton ne lui plaisait pas énormément vu la manière dont elle en parlait, en tout cas, cela ressemblait énormément à une question, question à laquelle Vincent devrait répondre et vite..

Toujours avec calme, il écrasa sa cigarette dans le cendrier se trouvant sur la petite table du salon, en allumant aussitôt une nouvelle à l'aide de son zippo argenté, et après avoir pris quelques bouffées d'un air pensif, il se mit à parler de manière posée, comme à son habitude...

"Monsieur Compton fut un très bon instructeur, tout ce que je sais c'est à lui que je le dois et je ne saurai jamais asser le remercier...Pour ce qui est de son caractère, je pense que chacun est comme il est et que l'on ne peut rien y changer, pour moi il n'en reste pas moins un instructeur de génie..."

Telle fut la réponse de Vincent, avait-il répondu comme Helies l'attendait? Ou pas? Ca il s'en fichait un peu dirons-nous, il avait parlé de manière sincère, il est vrai que Big Ben avait son petit caractère mais ne dit on pas que les plus grands génies sont tous des originaux? Enfin soit, cela n'empèche pas Compton d'être un instructeur de premier ordre, les trois élèves qu'il format étant à présent devenus de grands assassins Mavros, on ne pouvait nier la qualité de son travail.

Passant une main devant ses yeux pour les frotter rapidement, il reposa ensuite son regard sur Eloane, sans dire un seul mot, il avait la légère impression d'être jaugé en ce moment même par son boss, paranoïa ou intuition, nul ne le sait...

"Avez-vous d'autres questions boss?"

A la réponse du jeune homme, Eloane fut satisfaite. Il avait comme qui dirait choisit la bonne option. Être fidèle à son instructeur signifiait aussi en quelques sorte être fidèle à la Mavros puisque pendant plusieurs années les apprentis n’avait comme réel contact avec la société que ces hommes qui leur enseignait le métier de tueur, cambrioleur, ou espion. Elle ne changeait cependant pas d’avis sur Big Ben. Pour elle, il restait un rustre qui n’avait rien comprit aux projets de la Mavros. Il faut dire qu’elle le tenait écarté des affaires importantes depuis quelques années, car elle n’avait aucune confiance en lui. Il avait du talent à revendre, elle ne pouvait pas le nier, mais il n’avait pas l’esprit qui allait avec. A la Mavros, il était impératif d’avoir les deux pour être accepté.

Quand il lui demanda si elle avait d’autres questions à lui poser, son regard se durcit. Elle le fixa avec des yeux inquiétant durant quelques instants, un regard qui ne laissait rien présager de bon. Puis, d’une vois grave, elle dit :

-J’aurais une dernière question, en effet…

Elle ne bougeait plus, continuant de le fixer ainsi. Elle laissa s’écouler quelques secondes, avant de reprendre d’un ton amusé, et nettement radouci, alors que son regard lui aussi prenait ces mêmes expressions :

- Pourriez-vous me gratter le dos ? Une démangeaison m’empêche de me concentrer depuis tout à l’heure.

Elle lui sourit. Elle avait beau avoir une réputation de femme cruelle, toujours stricte, injuste, il n’en était pas tout à fait de même pour ce qui était de la réalité. Elle était sévère envers les enfants de la Mavros oui, mais très rarement injuste. Quand elle se retrouvait en tête à tête avec certain, si ces derniers étaient des Mavros fidèles, des Mavros comme elle voulait en voir plus, il lui arrivait souvent de sympathiser. Dame Helies, la boss de la Mavros et Eloane Helies, humains parmi tant d’autres étaient deux personnes bien différentes. S’il était rare de voir « Eloane réapparaître », elle n’était pas pour autant prisonnière de son statut de boss même si c'était toujours celui là qu'elle présentait aux gens dans un premier temps.

Etrangement, la question de Vincent eu l'air de déplaire fortement à dame Helies, avait-il prononcé un mot qu'il ne fallait pas? Ou bien s'était-il montré indécent? Bizarre bizarre, en tout cas, ça risquait de barder pour lui, mais quelque part il ne s'en souciait pas, s'il avait fauté, il était normal qu'il reçoive une sanction, c'est ainsi qu'on fonctionne à la Mavros.
Le silence pesant était assez déstabilisant, chacun guettait le moindre mouvement de l'autre et bien qu'il soit aux ordres de dame Helies, Vincent ne baissa pas le regard une seule seconde...

Puis ce fut la délivrance, elle lui demanda si il voulait bien lui gratter le dos, voilà une requête des plus improbables qui fit sourciller notre cher tueur qui en venait à se demander s'il avait bien entendu, et après une seconde de réflexion, il était certain d'avoir bien comprit la question...

"Bien sûr boss"

Se levant alors de son siège, il s'approcha d'Eloane et passa derrière elle, posant doucement une main sur le dos de cette dernière tout en l'observant; il se mit alors à gratter lentement le dos de son patron...

"Ici? Ou bien plus haut?"

Bah oui, un dos c'est quand même pas rien, ça pouvait la chatouiller n'importe où, il aurait vraiment fallut une veine de pendu à Vincent pour trouver le bon endroit dès le premier coup, mais bon, au moins il avait répondu aux exigences de sa patronne, même si cela n'avait rien de vraiment glorieux, un ordre était un ordre...

Eloane garda son petit air amusé. Elle avait cru un instant, devant l’air incrédule du garçon, qu’il ne s’exécuterait pas. Mais il finit par se lever, pour exécuter la requête. Elle eut un léger rire, et se pencha légèrement en avant pour ne pas qu’il soit gêné par le dossier du canapé sur le quel elle était assise. Elle avait du se faire piquée par un moustique, ou une autre bestiole. Car depuis plusieurs heures déjà, elle était sans cesse accommodée par cette démangeaison incessante.

-Un peu plus haut, et à droite

Elle tourna le visage pour le voir, toujours avec ce petit sourire guilleret. Elle se rendit a lors compte que ses cheveux devaient gêner, aussi, elle en fit une queue avec ses mains, et les passa sur son épaule, pour qu’ils tombe sur sa poitrine.

-Dîtes moi Vincent… Quel âge avez-vous ?

Une question qu’elle se posait également à propos de ce tueur. Elle n’aurait su dire s’il avait 20 ou 40 ans. Il ne faisait pas jeune, et pourtant, il ne faisait pas vieux non plus. C’était étrange… Elle qui d’ordinaire arrivait facilement à deviner l’page des gens, elle aurait ici été incapable de ne donner ne serait-ce qu’une fourchette.

(pardon, ce poste est court, mais je ne voulais pas que le topic stagne à nouveau)

Conformément aux indications d'Eloane Helies, Vincent remonta un peu sa main et la dirigea vers la droite du dos de cette dernière afin de la soulager de cette démangeaison qui la gênait apparemment plus qu'autre chose.
Si un jour on avait dit à Vincent qu'il gratterait le dos de sa patronne, il ne l'aurait jamais cru, et pourtant c'était bel et bien ce qui était en train de se passer en ce moment même, avouez qu'il y a des perspectives plus attrayantes dans le boulot de tueur à gages, mais bon, on ne discute pas un ordre du boss..

Eloane tourna la tête afin de pouvoir distinguer clairement le visage de son employé, elle fut aussitôt nez à nez avec un faciès froid, renfermé sur lui-même qui ne laissait transparaître aucune émotion, seuls ses yeux bleus clair donnaient un peu de vie à ce visage fin.
L'âge qu'il avait? Effectivement il n'était pas simple de pouvoir estimer l'âge de Vincent, et ce en grande partie à cause de la couleur de ses cheveux, couleur qui généralement correspond aux hommes d'un certain âge, mais voilà, Vincent n'était pas un futur retraité, loin de là...

"J'ai 26ans..."

Pendant une fraction de seconde il songea à retourner la question à Eloane, mais il s'abstint de le faire, premièrement parce qu'on ne demande pas son âge à une dame, et deuxièmement parce que c'est le boss, donc si le boss juge nécéssaire d'informer Vincent sur son âge eh bien elle le ferait d'elle-même, elle avait tout les droits ici après tout..
Continuant de gratter le dos d'Eloane, Vincent se demandait si c'est tout ce à quoi il servirait...

"Puis-je faire autre chose pour vous boss?"

Elle ferma les yeux un instant. Mine de rien, pouvoir enfin soulager une démangeaison qui vous dérange depuis quelques minute déjà fait partie des petits plaisirs simples de la vie. Elle lui fit ensuite un léger geste de la main, pour lui faire comprendre qu’il pouvait arrêter. Elle s’adossa alors à nouveau contre le fauteuil. Il était vieux, elle pouvait ressenti sous sa cuisse un ressort qui ne demandaient qu’à jaillir. Il sentait la cigarette à plein nez, le tissu s’en allait en divers endroits. Et pourtant, elle se sentait bien là, chez elle. Tout ça lui appartenait. A chaque fois qu’elle se répétait cette petite phrase dans sa tête, elle se sentait emplie d’une profonde joie, et surtout, de fierté. La Mavros était mal vu par bon nombre de gens, mais c’était l’unique famille possible de beaucoup d’enfant. Quelle était la meilleure option au final… Mourir de faim –ou pire- dans les rues, ou bien avoir un toit, à manger, un métier, et risquer sa vie ? La fin dans les deux cas restait la même…

Voulait-elle quelque chose ? Mais oui tiens ! Il était bien serviable… Avait-elle trouvé un deuxième Warren ? Non… Cela ne pouvait aller jusque là. Warren, son homme chien, était bel et bien unique. Et même si secrètement, dans les sous sols de la Mavros, des hommes et des femmes étaient en ce moment même en train d’être formés pour suivre le modèle de l’homme… Elle savait que celui-ci, le prototype, resterait unique en son genre. Vincent avait des opinions, il était capable de prendre des décisions, des initiatives. Voilà ce qui manquait à « son petit Mavros type » comme elle aimait à l’appeler.

-J’ai soif… Je ne suis pas contre un peu de thé.

Il y avait un distributeur dans la salle. Et oui, rien n’était fournit gratuitement à la Mavros, et encore moins depuis que la jeune femme avait prit la tête de l’organisation.

-Vous n’avez qu’à vous prendre quelque chose en même temps.

Cette phrase aurait pu laisser croire qu’elle « l’invitait » en d’autres termes, qu’elle payait. Mais que Nenni ! Même ces quelques centimes, elle ne les dépenserait pas. Vincent n’avait plus qu’à débourser lui-même… Mais avait il seulement de l’argent sur lui ?

Vincent Crow… Plus elle se répétait ce nom, plus elle avait la sensation de le connaître, de l’avoir déjà entendu du moins. C’est alors que cela lui revint. Etant elle-même une snipeuse, elle connaissait les noms des snipers les plus importants, et les plus doués de la Mavros. Cela ne se résumait pas à une liste d’une dizaine de noms… Non, il y en avait certainement plus d’une centaine, qu’elle ne connaissait pas tous par cœur. Mais quand elle en entendait un, elle s’en rappelait. La plus part du temps….

-Dîtes moi, vous êtes l’un de nos sniper, je me trompe ?

Voilà, il venait de recevoir l'ordre d'arrêter de gratter le dos de son boss, ce qu'il fit aussitôt sans plus attendre, se remettant à sa place dans le fauteuil où il était il y a quelques minutes.
Il était tout de même étonnant qu'un homme aussi froid que lui obéisse sans poser de questions à une jeune femme un peu plus jeune que lui, mais les circonstances avaient voulus que miss Helies se retrouve propulsée à la place de leader de la Mavros, ce qui lui permettait de s'assurer les services de Vincent, car bien qu'elle ne le sache pas encore, Vincent et Warren étaient plus ou moins semblables, chacun des deux hommes la respectaient et lui obéissait aveuglément, la seule différence était que Vincent lui ne se comportait pas comme un enfant ou un chien, il avait sa propre façon d'appréhender les choses et d'exécuter les ordres, mais il était tout aussi obéissant, c'est là que l'on pouvait reconnaître tout le talent de Big Ben...

A boire? Un thé? Aussitôt Eloane avait prononcé ces mots que Vincent s'était levé pour se rendre devant le distributeur, fouillant ses poches à la recherche d'argent, il en sortit quelques pièces de monnaie qu'il glissa dans l'appareil afin de faire l'appoint, il sélectionna ensuite la boisson désirée par le boss et attendit que le tout soit prêt, restant debout et fixe devant l'appareil.
Un petit bip sonore l'avertit que la boisson était terminée, saisissant le gobelet, il s'approcha de sa patronne et le lui tendit.
Bien qu'elle lui ai dit qu'il pouvait se prendre quelque chose, il n'avait rien prit comme boisson, il reprit place dans le canapé une fois Eloane en possession de son thé..

"Je n'ai pas très soif..."

Puis vint une autre question de la part de son boss, elle lui demanda si il faisait partie des snipers de la Mavros...Eh bien, on peu dire que miss Helies avait de la mémoire, car même si elle avait entendu le nom de Vincent lors d'une conversation concernant les snipers, s'en souvenir avec une telle facilité n'était pas donné à tout le monde; rallumant une cigarette, Vincent hocha doucement la tête en guise de réponse puis il prit la parole..

"En effet, j'ai été formé à l'utilisation des fusils à lunette, je pense d'ailleurs être un des rares membres de la Mavros à me servir d'un fusil sniper d'origine soviétique"

Quand il lui passa son thé, elle manqua de se bruler et s’empressa de le poser sur la table qui se trouvait en face d’elle. Elle agita ensuite sa main, pour faire passer la douleur, puis, elle laissa le gobelet quelques instants, pour ne pas se bruler une deuxième fois. Elle se mit ensuite à fixer le vide un bref moment, perdue dans ses pensées qui n’avait plus rien à voir avec la situation. Elle pensait entre autre au contrat qu’elle aurait à exécuter elle-même le lendemain. La météo annonçait une pluie battante, ce qui allait l’accommoder non seulement durant son attente, mais aussi pour sa vision. Elle serait donc obligée de se poster plus près, et le risque d’être prise était alors plus important.

C’est alors que… Elle arqua un sourcil, et jeta un coup d’œil intéressé à Vincent. Ils ne seraient pas trop de deux… Si l’un était dans l’impossibilité d’exécuter la mission, il y aurait toujours l’autre. Les snipers travaillaient en solitaire d’ordinaire, aussi, si l’un se faisait repéré pour s’être posté trop près, l’autre serait là et personne ne se douterait de sa présence. Elle eut un mince sourire, et lui répondit :

-Je me fiche de quelle arme on utilise… C’est l’efficacité qui compte…

Elle prit le thé qui avait un peu refroidit, et le remua doucement avec la touillette en plastique, ne cessant de le fixer avec son léger sourire. Quand elle était comme cela, c’était qu’elle avait une idée derrière la tête. Elle porta le gobelet à es lèvres, pour voir quelques gorgées de thé, puis, elle le posa à nouveau sur la table basse, pour se laisser tomber en arrière dans le canapé.

-Dîtes moi… Avec vous quelque chose de prévu demain soir ?

Un peu plus et on aurait pu croire qu’elle souhaitait l’inviter à sortir en sa compagnie… Elle attendit un bref instant, pour finalement ajouter :

-J’aurai besoin de quelqu’un de compétant. Une mission à mes côtés vous intéresserait-elle ?

C'est l'efficacité qui prime...Oui, c'est sûr, mais avoir un bon matériel est essentiel également pour mener une mission à bien! Et pourquoi Vincent avait-il choisit ce modèle de fusil sniper en particulier? Tout simplement parce qu'il s'agit d'une arme assez polyvalente...
En effet, le SVD (Snaiperskaya Vintovka Dragunova) joue à la fois le rôle de fusil de précision mais également d'arme de soutien, c'est à priori le seul modèle de sniper au monde sur lequel on puisse place une baïonette.
Ajoutons à cela qu'il utilise le même système de récupération des gaz que le célèbre AK-47 pour tirer, le SVD étant une arme semi-automatique...
Mais si dame Helies voulait de l'éfficacité, elle en aurait, ça elle pouvait en être assurée...

"Je comprends que vous préfériez vous baser sur la compétence des gens...Pour faire bref, je suis le 4e meilleur sniper de la Mavros"

Et encore, il n'était pas loin du 3e, cela ne se jouait qu'a presque rien, à peine un poil de cul, mais bon, le but de Vincent n'était pas de surpasser les autres, non, lui iil faisait son boulot, un point c'est tout, si on l'avait catalogué à cette place, eh bien tant mieux, que pouvait-il y faire?
Demain soir? Réfléchissant rapidement, Vincent repassa son emploi du temps intérieurement avant de secouer négativement la tête, demain soir il n'avait rien de prévu mis à part peut-être son entraînement quotidien...Mais pourquoi voulait-elle savoir ça la patronne? Une idée derrière la tête peut-être?

Une mission, Eloane Helies venait de proposer à Vincent de l'accompagner en mission!
Sérieusement, il aurait fallut être le dernier des abrutis pour refuser une proposition pareille! Avoir la chance de faire équipe avec le boss, c'était quasi-inespéré, non pas qu'ainsi il pourrait lui montrer à quel point il est fort et mérite une augmentation, non, il voulait simplement prouver à Helies qu'il était digne de travailler pour elle rien de plus..Il sourit alors doucement...

"Donnez-moi le lieu et l'heure, ainsi qu'une photo de la cible et c'est comme si c'était fait patron...Je suis honoré de pouvoir vous accompagner en mission"

Il était le quatrième, et arriverait peut être à monter les échelons jusqu’à la deuxième place, mais pas jusqu’à la première, soigneusement réservée par son boss. Peut être ne la méritait-elle pas… Elle avait du talent, mais c’était plus son aptitude à continuer à se battra malgré tout qui faisait d’elle une bonne combattante, plutôt que ses capacités de tireuse. Elle avait tout de même progressé depuis qu’elle était à la tête de la société, elle méritait le titre d’experte, mais peut être pas au point d’être réellement la meilleure snipeuse. Car ne l’oublions pas, la Mavros était remplie d’experts en tout genre…. Elle avait de la technique, elle avait de la patience, mais elle n’avait pas le profil. Un sniper doit toujours avoir un look discret, afin de pouvoir se cacher sans problème, se dissimuler à tout endroit. Elle, par vanité, n’avait jamais voulu abandonner ses cheveux rouges flamboyants, ce qui lui donnait un handicape majeur.

Elle se leva et s’étira, après avoir posé son verre vide sur la table basse. Si elle devait faire un briefing, ce serait maintenant. Le lendemain allait être pour elle une journée trop chargée. Elle devrait donc retourner, encore une fois, dans son bureau. Elle irait sûrement se coucher ensuite, histoire de ne pas tomber de sommeil pendant la dite mission, qui risquait de se dérouler à une heure avancée de la soirée.

-Accompagnez moi dans mon bureau voulez-vous… Ce sera plus simple.

Elle n’avait pas les documents nécessaires sur elle pour pouvoir l’informer du déroulement des opérations ici. De plus, la mission devait rester secrète, à la demande du commanditaire. Même si elle avait confiance en tous ses enfants, elle ne préférait pas prendre de risque en lui expliquant tout dans une partie commune de l’immeuble.

Elle sortit dans le couloir, pour aller jusqu’à l’ascenseur qu’elle appela. Mais aucun voyant lumineux ne s’alluma, contrairement à la normal. Elle pesta, cet saloperie était encore en panne ! Elle tenta celui d’à côté, mais rien non plus. Et elle n’avait pas envie de traverser l’étage pour aller chercher d’autres machines… Elle ouvrit donc la porte juste à côté, et commença à monter les escaliers 3 à 3. L’étage où se trouvait son bureau était à 8 niveaux plus haut.

Le briefing allait avoir lieu d'ici quelques instants, juste le temps de se rendre au bureau de la patronne et le tour était joué.
Hochant la tête lorsqu'elle lui demanda de la suivre, Vincent se leva du canapé et marcha derrière Eloane, se tenant bien droit, comme s'il était son garde du corps, il n'en revenait toujours pas, il allait pourtant bel et bien assister son boss durant une mission, chose rare mais dont il fallait profiter au maximum, il pourrait sans doute en apprendre un peu plus en travaillant avec elle...

Aucun des deux ascenceurs ne semblait fonctionner, ce qui avait l'air d'énerver Helies au plus haut point...Vincent lui ne prononça pas un mot, utiliser l'ascenceur ou les escaliers, cela revenait au même pour lui; il emboîta donc le pas d'Eloane lorsque celle-ci ouvrit la porte des escaliers de service pour commencer à les gravir 3 à 3...Bien sûr, la méthode était rapide mais ce n'était pas ce qu'il y avait de plus judicieux à faire, en agissant ainsi, on pouvait être certain que la fatigue ferait bien vite son apparition, d'autant que l'étage du bureau n'était pas juste celui du dessus, c'est pour cela que Vincent préféra monter les escaliers à son rythme, pas trop vite mais pas trop lentement non plus, disont de manière légèrement plus rapide qu'une personne montant les escaliers de manière normale...

Observant les chaussures d'Eloane, Vincent eu un petit flash, étant d'un natuel coquette, miss Helies avait toujours de jolies fringues et les chaussures qui vont avec...Mais il se demandait si les chaussures en question étaient prévues pour monter rapidement des escalier comme ceux-ci? Cela pouvait s'avérer dangereux, car personne n'est à l'abris d'une chute...

"Attention à ne pas tomber patron"

Fin du topic

Suite : Bureau du Boss

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