Un plan parfait (PV Eloane)

Malhia Lyman était une femme patiente. Très patiente. Dans sa quête incessante pour mettre derrière les barreaux les différents chefs des organisations criminelles, elle s'était plongée de plein gré dans leurs biographies plus underground. C'est ainsi qu'elle avait apprit pour le pion d'Eloane Helies, de ses poses dans certains magazines pour adulte, de son ego démesurée et donc bien sûr de quelques de ses faiblesses. Payer un type quelconque pour aller lâcher quelques informations au toutou de la patronne de la Mavros allait porter ses fruits, Malhia en était certaine. Si leur appât devait mourir, ce qu'elle trouverait regrettable, elle aurait au moins le plaisir et la jouissance de la coffrer pour meurtre...

Au sein de la brigade, personne n'avait voulu manquer une telle chance et on l'avait bien sûr accompagnée cette entreprise mais Malhia s'en fichait: elle était plus que capable de s'occuper de la chef de la Mavros seule. Des renforts étaient chose enviable mais au fond d'elle, elle aurait voulu faire le travail elle même. Bien cachée dans l'appartement de l'appât, le reste de son escouade dispersé dans l'immeuble, elle se doutait bien que la chef de la Mavros se passerait d'acte théâtral et qu'elle passerait par la porte. Bien cachée dans le placard de la chambre, elle attendait, fusil à pompe dans les mains, l'opportunité de faire l'action de sa carrière...

Eloane, d’un pas résolu et furieux s’était dirigé vers l’appartement de son amant d’un soir. Qu’on la critique passe encore, mais qu’on la critique sur ses performances au lit, ou encore sur son physique, hors de question ! Elle avançait donc, sabre à la main, et entra dans un immeuble minable. Il n’y avait pas d’ascenseur, c’est donc par les escaliers qu’elle monta jusqu’au dernier étage, et sonna à la porte qui portait le numéro 12. Elle attendit quelques instants, enragée. Jusqu’à ce que le bruit d’un verrou qui s’ouvrait de fasse entendre…

Edward lui, le fameux amant, attendait depuis quelques heures, nerveux, dans son appartement. Fauché, il avait accepté une forte somme d’argent en échange d’une mission pour la police. Il devait se débrouiller pour faire venir Eloane Helies, seule, dans un endroit bien précis. Connaissant, comme tous, l’égo surdimensionné de la jeune femme, il avait pensé qu’en l’insultant devant quelqu’un qui irait tout lui répéter serait une bonne solution. Elle voudrait se venger, et viendrait donc elle-même, et n’enverrait pas quelqu’un à sa place. Seulement il n’avait pas prévu une chose : la police ne le protégeait pas… Il devait lui-même accueillir la jeune femme tandis que les policiers se tenaient embusqués dans l’immeuble et l’appartement. Quand il entendit la sonnette, son cœur s’arrêta quelques instants. C’était elle, il en étai certain. Tremblant, il alla lui ouvrir.

-Tiens… Bonjour Petite coccinelle…

-Salut…

Sur ce, elle lui coupa la tête d’un coup rapide de sabre. Le crane roula sur le sol, tandis que le cœur encore secoué par des spasmes tombaient à son tour. La boss le regarda s’écrouler, puis, avec un sourire, elle l’enjamba, en lui lançant :

-Ca va pas toi on dirait…

Sans aucune gêne, elle se dirigea vers la cuisine, pour aller fouiller dans le frigo, et se faire un sandwich.

"Et ça n'ira pas pour toi non plus une fois qu'on en aura terminé avec l'interrogatoire madame la chef de la Mavros. T'es en état d'arrestation et cette fois, si je ne passe pas commandant ce sera clairement par mauvaise fois. Un coup pareil ne se produit que très rarement."

Fit la voix calme et froide de la capitaine de police Malhia Lyman qui était sortie sans bruit de sa cachette et qui se tenait dans le cadre de porte de la chambre qui faisait face à la cuisine.

"À toutes les unités, le colis est arrivé je répète le colis est arrivé. Choppez la et cernez l'immeuble!"

Ordonna l'officier de police par l'émetteur de son casque. En tenue de combat, armurée de la tête au pied dans sa tenue des forces spéciale et fusil à pompe en main, les chances de survie de la chef ennemie étaient plutôt mince mais bien présentes en cas de résistance.

"Je suppose que tu ne te rendras pas sans combattre pas vrai, Eloane Heiles de la Mavros? Franchement, tomber dans un piège aussi grossier pour un anodin commentaire..."

La jeune femme sursauta, elle en laissa même tomber son repas sur le sol. Elle se retourna donc, et vit le capitaine de police, qu’elle avait déjà vu et nargué à de nombreuses reprises. Ses yeux s’écarquillèrent un bref instant, mais elle reprit bien vite son expression moqueuse, la même qu’elle bordait à chaque fois qu’elle rencontrait Malhia. Cependant, elle comprit rapidement qu’elle était en danger. D’ordinaire, elle avait toujours l’avantage sur la jeune femme, et là… Discrètement, elle regarda autour d’elle. Elle vit la fenêtre, mais ses yeux ne restèrent pas plus d’une seconde dessus. Elle les reposa sur la policière, et croisa les bras.

-Salut vieille branche…

Elle tremblait légèrement, mais comme pour une fois ses jambes n’étaient pas dénudées, il était impossible de le remarquer. Il ne fallait pas que l’autre devine ses intentions, aussi, elle devait jouer sa petite gamine inconsciente, comme elle le faisait si souvent. Elle croisa donc les bras, et lui dit :

-Paquet paquet… Tu t’es regardé ? –petit rire- Tu n’es donc pas capable de m’attraper seule ? Tu as besoin de tes chiens pour ça ? Et de ta petite tenue ? Très Sexy au passage… Tu m’excuseras mais…

Brusquement, elle sauta à travers la fenêtre, se protégeant les bras et le visage avec un torchon qui trainait sur la table. Ses avants bras étaient cependant blessés, mais elle n’avait pas le temps de s’en inquiéter. Elle devait trouver une solution, et vite. Il fallait penser, réfléchir plus vite qu’un ordinateur, et agir. Elle regarda la gouttière. Ils étaient au dernier étage, elle monta donc, agile comme un chat, pour se réfugier sur les toits.

[Une demi-douzaine de policiers se tenaient sur le toit, conformément aux ordres du capitaine Lyman. En contrebas, on niveau du sol, les voitures de polices étaient clairement visibles et s'échapper en sautant de toit en toit était chose à écarter: la distance était trop grande d'une part et l'hélicoptère de la police aurait eu tôt fait de lui expédier des invités surprises, des hommes des forces spéciales descendant avec cordes de rappel. Quelques étages plus bas, Malhia donnait ses ordres et elle savait qu'Eloane Helies risquait de prendre la vie de ses hommes avant de tomber sous le nombre ou les balles. Mais elle s'y était préparée: après tout, penser attraper le chef de la Mavros sans effusion de sang était aussi stupide que croire Ataxia ordonnée et disciplinée...[/i]

"Dommage, si tu avais été plus coopérative, on en serait pas là. Mais non, trop fière pour agir de façon sensée..."

Maugréa la policière en montant les escaliers qui la conduirait au toit. Au fond d'elle elle était déçue: Eloane avait troqué son style provocateur pour quelque chose de pratique. Un élément imprévu dans la balance qui risquait de compliquer un brin les choses: courir en souliers, se batte en souliers se fait mieux qu'avec ce que la jeune chef criminelle portait d'habitude...

Sur le toit, Eloane s’était faite surprendre par un nombre important de policiers. Elle avait sortit son pistolet, avait prit son sabre correctement, de façon à pouvoir se battre, et le combat acharné entre la jeune boss et les forces de l’ordre avait commencé…

Elle savait bien qu’elle n’avait que très peu de chance de s’en tirer, ces hommes et ces femmes étaient entraînés, mais malgré tout, elle avait un avantage sur eux : elle avait commencé son propre entraînement très jeune. Elle avait reçu la formation Mavros, elle était comme les autres une machine à tuer, très dure à maîtriser. Sous l’adrénaline du combat, elle ne sentait plus la peur, il n’y avait plus qu’une chose qui comptait : combattre, combattre et survivre… Telle était la formation de cette société. Et même face à ces dizaines d’homme, elle avait une chance, maigre certes, de s’en sortir.

Elle tirait autour d’elle, évitait des balles, en parait d’autres avec son sabre, et tuait, tant qu’elle pouvait. Déjà, plusieurs cadavres, ou d’homme agonisant gisaient sur le sol. Le nombre ne cessait de croître. Certains avaient déserté, d’autres, avaient peur depuis le début : c’était aussi un avantage qu’avait Eloane sur eux : elle ne les craignait pas. Mais il y avait bien évidemment dans le lot, des gens téméraires et doués. C’était pour cela qu’Eloane était déjà blessée. Mais elle ignorait la douleur, avec difficulté. Elle ne pouvait pas se laisser prendre, elle avait toute une société à charge !

Après plusieurs minutes de combat, alors que 16 cadavres jonchaient le sol, elle se prit une balle dans la cheville. Déséquilibrée, elle tenait à peine debout. Elle ne pouvait plus s’appuyer sur son pied droit, elle ne tua à partir de ce moment là plus personne… Elle n’exécutait maintenant plus que des gestes désordonnés, elle finit par tomber à terre. Plus personne ne bougeait, un silence de mort s’était installé. Une dernière balle se fit entendre, elle arriva dans l’arme d’Eloane qui était maintenant inutilisable. Essoufflée, elle restait là sur le sol, les yeux dans le vide. Elle commençait à ressentir la douleur de chacune de ses blessures. Mais elle ressentit aussi la peur…

Quelqu’un donna un coup de pied dans son sabre, pour l’éloigner, et elle leva difficilement le visage.

"allons chérie, tu pensais sincèrement que ta fliquette adorée allait te laisser t'en tirer à si bon compte? Je suis déçue tu n'as même pas essayer de me tuer moi. Et pourtant... Je ne suis arrivée que quelques secondes après le début de la bataille... Mais bon, je t'ai quand même tiré dans la cheville, j'ai bousillé ton arme et je crois que je vais casser la lame de ce sabre pour éviter que tu te blesse la prochaine fois. Tu aurais dû prendre une épée en bois... Ça aurait été avec ton look de gamine."

Dit Malhia d'un ton amusé. La plupart du temps, c'était Eloane qui faisait le speech du vainqueur... Mais quand c'était Malhia, elle prenait autant sinon plus de plaisir à le faire qu'à combattre.

"Tu te souviens de notre dernier combat? J'étais à terre, dans une position semblable et tu as utilisé ma propre arme contre moi, me brisant un bras. Je te rendrais bien la pareille mais ton sabre coupe et ne casse pas. Alors je vais simplement reprendre cette même matraque pour le faire, qu'en penses-tu?"

Demanda Malhia en armant le bras qui tenait justement la fameuse matraque... Mais elle ne frappa pas. Pas tout de suite. Elle voulait d'abord entendre ce qu'Eloane aurait à lui dire: tout dépendant de ce qu'elle dirait, elle agirait en conséquence...

Elle pu distinguer à travers ses yeux brouillés de sang et de larme le visage de la capitaine de police. Elle lui aurait bien répliqué quelque chose, mais elle n’aurait pas été capable de prononcer quoi que ce soit sans fondre en sanglots, à cause de la douleur trop vive qu’elle ressentait. Des larmes silencieuses coulaient malgré elle sur ses joues pâles. Elle l’aurait frappé, tué cette mégère ! Mais elle ne payais rien pour attendre ! Eloane était à terre, ils n’avaient donc pas le droit de l’abattre. Elle avait pu s’en tirer alors qu’elle était enfermée dans l’immeuble de la Schya, le ventre criblé de balles de fusil à pompe. Le commissariat allait être une rigolade après cela…

Elle aborda un petit sourire narquois, avant de s’évanouir, en tombant pitoyablement en tombant par terre.

Un homme, qui avait bien participé à la bataille, s’avança doucement derrière son capitaine, et prit son poignet, sans force. Il se contenta de lever le regard vers elle, un regard triste. Il était bouleversé par ce qui venait de se passer. Lui aurait bien tué la boss, il lui aurait fait regretter son acte, car parmi les cadavres, il y avait sa femme qui travaillait comme lui pour les forces de Police d’Ataxia. D’une voix faible, il lui dit :

-Nous n’avons le droit de blesser que si cela est nécessaire…

Cet homme, âgé d’une quarantaine d’année était un modèle de discipline dans la police depuis plus de vingt ans. Il avait toujours la sagesse de n’agir qu’en fonction des règles et non de ses sentiments. Il lâcha ensuite la main de Malhia et alla s’agenouiller au côté de sa femme qu’il prit dans ses bras, sans pleurer, sans rien dire. Déjà, les autres portaient secoure aux blessés, des ambulanciers qui étaient déjà sur les lieux par mesure de précaution montaient les marches au galop.

"Kowalsky... Sincèrement désolé mon vieux. J'aurais fait appel à une autre escouade mais tu les sait, ces salauds sont tous corrompus... Ceux qui sont ici sont ceux qui ont besoin d'un leader pour les commander ou ceux qui sont encore intègres... Et je me dis chaque jour qu'il n'y a aucune justice en ce monde parce que nous avons des règles à suivre et pas eux."

Elle se tourna ensuite vers un autre agent légèrement blessé qu'elle appela d'un ton espiègle.

"Eh Stuart! Tu penses que ce serait légal d'aller la porter dans le parking de l'immeuble de la Schya? Ils vont être super content de la voir! C'est toi qui était de garde aux coms ce soir là, je m'en souviens comme si c'était hier..."

Elle alla ensuite fouiller la jeune criminelle inconsciente, ne lui laissant que ses vêtements, lui retirant tous ses effets.

"JE prends tout ce qui ne s'appelle pas vêtements, donc ses effets personnels partent avec moi et elle pour la prison. Je me fous de savoir qu'elle soit blessée, le règlement c'est de transférer les prisonniers d'abord et avant tout. C'est aux types de la prison de se charger de son cas. Et ça, Kowalsky, y a rien que tu puisses dire là dessus."

L'unité de police repartit avec la criminelle, ses morts et ses blessés pour la prison fédérale la plus proche... Et malgré un coup d'éclat, le moral était plutôt bas dans l'équipe d'intervention...

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