Appartement de Sylia W.D.W.

Sylia avait eu une nuit des plus calmes... depuis combien de temps n'en avait-elle pas eu? Trop longtemps, certainement. D'habitude, ses rêves s'avéraient être des cauchemares mélangeant passé et présent, des couleurs à la fois sombres et d'autrefois où le rouge avait sa place, tout ce sang qui ne lui appartenait jamais. Sa propre mort l'indiffèrait totalement, celles des êtres chers par contre, c'était autre chose. Pourtant, cette nuit n'avait comporté aucun rêve, bon ou mauvais. C'était simplement une nuit de sommeil. Quelque part en elle, avait-elle trouvé la bonne voie? La bonne réponse? Elle ne pouvait pas en être certaine mais elle était curieuse de voir jusqu'à où elle pourra aller cette fois ci.

La jeune femme ouvrit lentement un oeil, puis l'autre suivit, et ne s'attendait pas à avoir eu un sommeil des plus profonds et bénéfiques. Elle fronca les sourcils: qu'est-ce qu'il y avait sous son oreiller? Qu'est-ce qu'elle tenait avec tant de fermeté? Elle découvrit sa main et son revolver, et souriait, amusée.

*Une vieille habitude...*

Elle posa son arme sur la table de nuit et constata par la présence d'une pendule, qu'il était bientôt neuf heures. Elle se réveilla alors en sursaut, son débardeur noir et pantalon blanc, en clair, ses habits de la veille et sortit en trombe de sa chambre, ses longs cheveux longs et d'un blond extremement pâle. Elle les détachait toujours hors de son travail, il lui arrivait si loin maintenant que cela s'avererait gênant dans ses mouvements. Elle porta son regard sur le canapé, vide.

*Serait-il parti dans mon sommeil?*

Son ouie l'avertit d'une présence dans sa cuisine, elle se hâta d'y aller quand elle tomba sur Olivier... et le petit déjeuner? Elle resta surprise, ne pouvant parler sur le coup. Elle ne pensait le voir ce matin, elle croyait qu'il aurait préféré partir avant qu'elle ne se réveille. C'était juste une idée comme ça mais elle ne s'attendait tout de même pas à ça. On aurait dit qu'elle avait légérement couru en ayant sauté du lit de cette manière.

-Euh...

Elle resta muette devant un petit déjeuner de cette qualité... depuis combien de temps ne s'était-elle pas nourri comme ça, déjà? Mieux vaut ne pas s'en souvenir, finalement. Elle expira profondément, une main sur le coeur.

*Faut pas que je me réveille en trombe comme ça, moi!*

-Bon... bonjour...

"Ah bien le bonjour Sylia! Vous avez bonne mine ce matin, vous me semblez plus détendue qu'à l'ordinaire, c'est bien, j'en déduis que la nuit a été bonne. PArdonnez mon hésitation, ne connaissant pas vos goûts en matière de petit déjeuner, j'ai pris la liberté d'improviser un peu.Il y en a pour tous les goûts et je suis sûr que vous y trouverez votre compte. Et vouss pouvez prendre votre temps, je suis en congé aujourd'hui. Je me donne une journée de congé pour relaxer en fait. J'en ai besoin je crois, histoire de me changer les idées."

Dit Olivier en levant la tête de so journal. Il n'avait pas l'ouïe de Sylia mais il savait encore entendre quand quelqu'un approchait!

A ses paroles, et avant de prendre place devant ce succulent petit déjeuner qu'avait préparé son patron (oui, tout à fait normal qu'une femme se fasse servir par son supérieur), elle tourna la tête, il y avait ce miroir dans l'entrée, elle se regardait un instant.

*Je viens de me lever en sursaut, les cheveux dans tous les sens, et j'ai bonne mine? HUm... peut-être bien, finalement...*

-Aaah... vous êtes adorable! J'ai justement une faim de loup! Et j'aime tout alors vous êtes tout pardonné!

Elle reporta toute son attention sur le jeune homme et afficha un radieux sourire, preuve d'une nuit sans cauchemare. Elle prit place à la table et ne s'attarda pas pour commencer le repas par une gorgée de jus d'oranges fraichement pressées. Un délice... du moins, jusqu'à ce qu'elle finisse par avaler de travers et tousser quand la suite de ses paroles la laissa dans la plus totale des surprises.

*Bordel...*

Attendez... avait-elle vraiment Olivier Maxter devant elle? Non, une blague, hein? Elle se ressaisit, sortant de son mutisme d'une seconde et regarda le jeune homme. IL était sérieux.

-Un jour de congé?!!! Vraiment?!! Ouaaaah... mais c'est que je suis bon professeur, moi!!!

"On peut dire ça oui, j'ai besoin de prendre du bon temps, de faire le vide dans mon esprit. Après tout, si jamais il y avait une urgence, ce ne serait pas trop difficile d'y répondre. Cette nuit sans cauchemars m'a clairement fait comporendre que je m'en fais pour rien et que l'apocalypse ne va pas s'abattre sur nous parce que je me repose. Une vraie nuit tranquille... Vous avez vraiment un effet positif chez moi Sylia... Seriez-vous un ange descendu du ciel pour veiller sur moi? Dans un cas comme dans l'autre, je vous en remercie. Mais je vous dois aussi des excuses car je dois porter sérieusement atteinte à votre réputation. Un patron qui reste un soir avec une employée... Vous allez avoir uen réputation fort peu flatteuse j'en ai peur et hélas, après ce que vous M'avez dit hier, ce n'est pas dans l'instant que..."

Olivier s'interrompit et devint écarlate. Prétextant un message texte sur sa montre ordinateur, il baissa le regard pour en observer le cadran. Non, il y avait une marge entre espoir et réalité. Il aimait beaucoup Sylia mais elle ne serait pas prête avant loooongtemps avant de lui rendre la pareille.

Sylia finit son verre d'oranges et se félicita d'avoir eu sa part d'influence sur le jeune homme. IL avait... simplement changé en mieux. Plus détendu, elle voyait ses traits moins tirés, elle constatait qu'elle n'était pas la seule à avoir une magnifique nuit, sans aucun mauvais rêve pour la troubler. Et, pour ça, elle fut soulagée et ravie d'être venue ici, d'avoir choisi la Synnefo. Et... elle n'avouera pas, du moins pas maintenant, mais... elle aussi devait faire le vide, devait, comme elle lui avait dit, revoir son passé et gagner le duel qui la retenait des années en arrière... elle devait aller LE voir, une dernière fois, là où IL reposait désormais.

Elle attrapa un croissant et en mangeait petit par petit tout en l'écoutant. Devant son allusion à l'ange, elle esquissa un sourire en coin. N'avait-elle pas déjà eu cette conversation avec quelqu'un? Bien sûr que oui. Et, elle n'allait pas dire une chose diffèrente.

-Vous avez une nouvelle manière de penser, Olivier, et croyez moi, vous ne le regretterez pas. IL faut parfois laisser son travail de côté ne serait-ce qu'un instant, je suis contente de vous l'entendre dire. Par contre... la comparaison avec l'ange... c'est vraiment à voir...

Elle rigolait par la suite. Sa... réputation? Laquelle?

*Mhh... peu flatteuse, hein?*

Elle haussa simplement les épaules après avoir avalé la moitié de son croissant.

-Juste un petit détail de rien du tout. Pas d'inquiètude sur ça.

Sylia regardait Olivier à cet instant et se rendit compte, sans difficulté, qu'il n'avait pas fini, et même qu'il détournait le regard, son visage rouge. La jeune femme cessa de manger et posa ses coudes sur la table, ^son menton sur ses deux mains, amusée de le voir ainsi. D'une voix douce, elle laissa parler son intuition féminine.

-Que j'aurais les mêmes sentiments que vous avez pour moi, n'est-ce pas?

Elle ne quitta pas son patron des yeux, elle n'avait pas peur de parler de ça, elle n'avait aucune crainte sur ce sujet désormais.

-C'est vrai. Ce ne sera pas quelque chose qui pourra venir maintenant, après toutes ces années à vivre dans le passé, Olivier. Mais... je ne perds pas espoir, je sais que je pourrais enfin aimer à nouveau. Vous avez deux choix: soit vous attendez, soit vous laissez tomber et cherchez quelqu'un d'autre. Et je ne pourrais pas tout de suite vous dire lequel est le plus judicieux. J'espère seulement... que vous choisirez celui qui vous fera le moins souffrir.

Et Olivier laissa paraître un tic nerveux qu'il n'avait pas soiuvent: l'hésitation devant une réponse qu'il ne possédait pas. Monsieur réponses à tout était prit au dépourvu... Et balbutiait en conséquence des début de réponses successifs mais incomplet.

"Et bien c'est à dire que... Si on se réfère à... Dans la conjecture actuelle de schoses euh.... En fait je dirais que... Que..."

On pouvait entendre rouler à plein régime les engrennages de sonc erveau tant la réponse qu'il cherchait était enfouie profondément en lui. Au bout d'une longue hésitation, il se décida à répondre, étant sûr de la validité de son affirmation.

"J'attendrai. D'instainct, je sais que je fais un bon choix en plaçant plus que ma confiance en vous. L'attente sera longue et pénible, souffrante même mais je ne fereai pas l'erreur d'aller voir ailleurs et de regretter toute ma vie mon impatience."

Le ton ne tremblait pas, n'était pas hésitant, le signe de l'absolue certitude chez le grand chef de la Synnefo.

"Sans problème. Une voiture nous conduira dans l'heure si vous le désirez. Je conduirai, cela fait longtemps que je n'ai pas prit la route... Et puis je vous dois bien cela, Sylia."

Affirma Olivier sans la moindre hésitation. Devant l'épreuve, mieux valait-il être accompagné que seul et surtout, mieux valait-il être là pour soutenir l'Autre et l'Empêcher de reculer devant l'inévitable. Toutes les fins ne sont pas heureuses mais on ne saurait commencer quoi que ce soit sans avoir finit la précédente...

"Désirez-vous y amener des fleurs? Je peux en faire commander sans mal. Et pas la peine de se soucier des coût séventuel, je vous l'offre. Vous allez de l'avant, vous affrontez vos démons... C'est ce que tout enfant de la Synnefo doit faire. Nous nous battons contre nous avant de nous battre contre les autres."

Olivier, qui était au téléphone avec le garage de la Synnefo, niveaux stationnement, acquissa aux dires de Sylia et mit rapidement fin à l'échange. Il venait de choisir un véhicule aux airs anodins certes mais équipé pour résister à un éventueasaut. Sans 2 pour l'Assiste, mieux valait-il prendre quelques précautions supplémentaires.

"Tout est fin prêt Sylia, nous allons pouvoir y aller.Pour ce que j'En sais, personne ne sait où nous allons et l'IA m'assure que ma récente conversation nA' pas été espionnée. Vous pouvez... Baisser votre garde si on peut dire et focusser sur ce qui vous attends..."

Il lui offrit sa main, non par pitié, mais pour qu'elle puisse y puiser une certaine force qui saurait sans doute l'aider dans l'épreuve à venir. Quand tout fut fin prêt pour le départ, il se dirigea avec la jeune femme vers l'ascenseur et ensuite... Direction le cimetière pour ce qui seerait tout sauf une partie de plaisir...