C'est pour quouâ ?

Une affaire personnelle ? Qu’est ce que les grands vilains Mavros avaient bien pu faire à ce pauvre petit Richard… Si chacun dans cette ville essayait de venger quelque chose qu’ils jugeaient injuste qui leur était arrivé… Ils n’étaient pas rendus au bout de leur peine. L’histoire de chaque habitant ou presque avait ici un rapport avec la mort, la douleur, la perte… La mort était omni présente dans les rues d’Ataxia.

-Si vos nourrissez un esprit de vengeance… Vous êtes d’autant plus en danger…

Elle écouta à peine le discours d l’homme sur la Schya, et ses soit disantes bonnes intentions. Elle se remit à fixer la route d’un air pensif, et elle ne décrocha plus un mot durant le trajet. Elle avait résisté à l’envie de lui demander quelle était cette affaire personnelle, mais comme le nom l’indiquait, elle était personnelle, et il ne risquait sûrement pas de lui dire de quoi il s’agissait. Ce devait être sûrement la mort d’un proche qu’il voulait venger, c’était toujours ainsi… Elle avait elle-même du supporter plusieurs petits rigolos qui voulaient venger les personnes qu’elle avait tué. En tant que snipeuse, elle s’occupait très souvent de gens important, ce qui lui valait encore plus de poursuites…

Finalement, la voiture stoppa non loin de la clinique. Il y avait peu de circulation, ils n’eurent aucun mal à se garer. Les deux jeunes personnes sortirent de l’auto, et se dirrigèrent en silence vers l’accueil des urgences. Une idée traversa alors l’esprit de la jeune femme. SI elle allait là… On risquait de la reconnaître… Le coup du « occupez vous de mademoiselle Helies » risquait de partir… Elle déglutit péniblement… Elle était une grande habituée de cette clinique…

Quand ils arrivèrent à l’accueil, elle soupira d’aise en voyant que la jeune femme qui s’occupait d’eux semblait être nouvelle. D’un ton las, et peu respectueux, elle demanda :

-C’est pour quouâ ?

Une femme en sang… La question n’aurait même pas du se poser… Mais non, il fallait qu’elle pose cette stupide question, encore et toujours…

Le reste du trajet se fit sans un mot. Ethan sentait bien que quelque chose gênait la jeune femme, mais quoi ? Etait-ce son discours ? Etait-ce encore une histoire de confiance ? Sans doute...
Quoi qu'il en soit, il arrivèrent finalement à la clinique. Ethan supportait toujours Olivia et l'accompagna dans le service des urgences. Lorsque la jeune femme de l'accueil posa la question fatidique, Ethan ne put contenir son calme plus longtemps.

" Vous vous foutez de moi ou quoi ? Vous ne voyez pas que cette personne est blessée par balle ?! "

L'hôtesse d'accueil semblait vraiment vexée. Elle se leva brutalement et cria le nom d'un médecin. Elle ne cessait de dévisager Ethan comme s'il s'agissait d'une espèce de rustre.
En attendant que le toubib en question ne débarque, il se permit d'aider la jeune femme à s'asseoir sur l'un des nombreuses chaises prévues d'ordinaires en cas d'attente. Fort heureusement, le service des urgences était presque désert, ce qui était très rare, avouons-le, pour une ville telle qu'Ataxia...

" Vous allez bien ? " demanda-t-il calmement.

Ethan avait oublié que l'arme d'Olivia dépassait de son pantalon, mais heureusement, personne ne l'avait remarqué. Il s'empressa alors de dissimuler l'arme sous sa veste, toujours fourrée dans son pantalon, mais cette fois dans le bas de son dos.

" Je ne crois pas être trop optimiste en vous disant que vous allez vous en tirer. " Il déglutit avec difficulté. Il regardait successivement à droite puis à gauche avec un mouvement de tête rapide qui ressemblait plus à un geste paranoïaque. " Je crois que je peux vous laisser là. Pardonnez-moi, mais si je me fais pincer armé dans cette clinique, je doute de pouvoir en sortir aisément. "

Il jeta un coup d'oeil en arrière ; apparemment, le médecin venait vers eux et allait bientôt s'occuper d'Olivia.

La jeune femme, bien qu’ayant envie de répondre « J’ai une entaille de 5cm dans la cuisse, mais à part ça tout baigne. On se fait un bowling ? » se contenta d’incliner légèrement la tête en disant d’une petite voix faible :

-Oui… Merci de votre aide…

Tandis que l’homme regardait nerveusement autour de lui, Eloane en fit de même. Ce n’était pas pour la même raison… Elle craignait toujours autant de tomber sur quelqu’un qui la reconnaisse… Et quand on la reconnaissait… Cela ne passait pas inaperçu. Les gens avaient peu d’elle, chose compréhensible d’ailleurs. Aussi, quand il fallait qu’on s’occupe d’elle, on était toujours au petit soin. Des « mademoiselle Helies » par ci, et des compliments par là… Elle préférait garder e silence.

Ce fut Ethan qui le rompit. D’ailleurs, cela l’arrangea qu’il s’en aille. Ainsi, il ne serait pas là pour la voir accueillie par les médecins. Elle hocha de nouveau de la tête. Elle savait bien que jamais un membre d’une société criminelle n’aurait de soucis dans un tel endroit, de peur qu’il ne créé un scandale et soit une menace pour les patients, mais elle fit comme si il n’en était rien.

-Je comprends… En effet, il est fort probable que vous ayez des ennuis… Vous en avez déjà eu assez par ma faute…

Voyant qu’on venait vers elle, elle lança un regard alarmé à l’homme

-Le mec avec le médecin c’est le chef de la sécurité !

Elle se leva difficilement, pour aller elle-même à la rencontre de ces gens, et ainsi s’éloigner d’Ethan. Elle regarda par-dessus son épaule, sourit au jeune homme et lui lança :

-Encore merci… Je ne pensais pas qu’un criminel puisse être aussi… Humain.

Elle marcha ensuite jusqu’aux deux hommes. Il y avait en effet un médecin, et l’autre était effectivement chef… Mais pas de la sécurité, du nettoyage… Il était en train de parler au docteur d’un problème lié à la chambre 187 d’après ce que la jeune femme entendit. Il se retira rapidement.Sans trop de simagrée, elle fut emmenée dans une salle pour y être soignée.

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