Une petite séance en toute tranquilité...ou peut-être pas.

Ah, la salle d'entraînement.
Les machines de musculation, de cardio, les galeries de tir, le bar...

''AAIIEE!! NON MAIS ARRÊTE, TU ME FAIS MAAAL!''

...et les combats plus ou moins amicaux entre certains membres de la Schya.
Pete poussa un sifflement entre ses dents, ennuyé par l'homme qu'il avait immobilisé en lui tordant le bras.

''Pfft. T'avais qu'à ne pas me demander de me battre au corps à corps.''

Mais que se passe t-il donc? Pourquoi Pete Sullivan aurait immobilisé un de ses collègues? Faisons donc un bref retour en arrière pour savoir ce qui s'était passé...

*
Pete joggait paisiblement sur le tapis roulant depuis une dizaine de minutes lorsqu'une--non-- quatre ou cinq silhouettes viriles apparurent dans sa vision périphérique.

''Hep, Sullivan! On m'a dit que t'étais doué en prises, et je me cherchais un adversaire pour me pratiquer.Mes potes ici et moi-même avons fait quelques paris et... ça te dirait une p'tite bataille?''

Pete se tourna vers les intrus avec un air de ''Mais qu'est-ce que tu m'veux?!!''.
C'était un type plus grand et costaud que lui qui voulait le défier. Il avait la corpulence d'un des lieutenants du camp de son enfance. Pete ne l'aimait pas.

Toujours avec cet air chaleureux qui lui vient facilement, l'espion arrêta la machine de cardio, avancea vers le colosse et croisa les bras avant de siffler entre ses dents. Le gros bonhomme, bien que contrarié par ce traitement cordial, sourit de toutes ses dents.

''Celui qui met l'autre à genoux à gagné!''

*
''AIEUUH!!''

Pete aurait pu être dans sa cuisine en train d'éplucher des pommes de terre, et il aurait probablement affiché un air plus intéressé. Il tordit le bras de son grand ami du moment d'une façon assez peu naturelle, donna un bon coup de pied là où il le faut, et ce fut devant les yeux stupéfaits de ses petits amis que le colosse tomba à genoux. Le silence fut alors que le rouquin lâcha sa prise , plaça sa serviette sur ses épaules et s'assit sur le banc le plus proche.

''J'ai gagné, on dirait... Mais là, franchement, si tu es pour me demander un défi, fais-le seulement lorsque c'est vraiment un défi, d'accord?''

Pete resta là, les fesses sur le banc et la serviette sur les épaules, alors que le colosse se leva rageusement et fut suivi par ses petits copains hors de la salle, avant de lancer un commentaire peu flatteur au sujet de la mère de Pete et qu'il se ferait ''péter la gueule à sa prochaine revanche''.

''Pfft. Mauvais perdant.''

*Les cris de ce type m'ont donné un mal de tête...*

Pete sortit de la poche de ses pantalons de jogging une boite de pilules. Il en sortit une, l'avala, puis se massa longuement la tempe en fermant les yeux. Une fois son malaise passé, il reprendra son entrainement... Dès que son mal de crâne passera...

...et cette impression d'être observé par quelqu'un...

Ce jour-là, Lily avait exécuté pas moins de quatre contrats. En d'autres termes, elle avait eut une journée relativement light. C'est pourquoi elle avait décidé de consacrer sa soirée à une séance intensive d'entraînement, sous-entendu beaucoup plus intensive que d'ordinaire. En rentrant à la Schya après avoir accompli le dernier contrat de sa journée, elle s'était directement dirigée vers ses appartements pour passer des vêtements de sport. Rien de plus sobre qu'un simple leggins et un débardeur noir. Puis, elle avait prit l'ascenseur pour se rendre dans les sous-sols de la Schya afin de rejoindre la salle d'entraînement. Elle s'était retrouvée dans l'appareil en compagnie de cinq de ses collègues dont un qu'elle n'appréciait vraiment pas, mais alors pas du tout, étant donné que dans les trois jours qui avaient suivis son arrivée à la Schya cinq ans auparavant, il avait jugé bon de lui souhaiter la bienvenue en lui mettant la main aux fesses - ce qu'il avait amèrement regretté, bien entendu.

Elle essaya de rester impassible malgré les regards salaces que le molosse lui lançait régulièrement et sans pudeur, et fut bien sûr par conséquent on ne peut plus soulagée lorsque l'ascenseur s'immobilisa, ses portes s'ouvrant avec un "ding !". Elle passa devant son collègue, lui coupant volontairement la route, et s'engagea dans le couloir pour finalement ouvrir la porte de la salle d'entraînement.

Elle était tranquillement en train de faire quelques figures de yoga depuis une trentaine de minutes, sur un tatami qu'elle avait isolé dans un coin de la salle afin de ne pas être dérangée, lorsque son attention fut attirée par un cri de douleur. Elle se redressa avec souplesse et dirigea son regard vers la source du bruit, et fut enchantée de constater que son collègue adoré était en train de se faire régler son compte et cela en beauté, à quelques mètres d'elle seulement. Elle esquissa un sourire satisfait, puis alla s'assoir sur un banc afin de souffler avant de reprendre ses exercices. Quelques instants après, celui là même qui avait écrasé mister prétentieux 2066 vint s'assoir non loin d'elle, et, alors qu'il lançait une dernière pique à son adversaire, elle ne put s'empêcher de l'observer, trouvant d'autant plus satisfaisant que, tout comme elle, il n'avait pas l'air de quelqu'un qui aurait été apte à régler son compte à cette grosse brute.

Les yeux fermés, Pete continuait à se masser le crâne. Il soupira et
ses muscles buccaux se contractèrent en un demi-sourire alors que le
défilé de marteaux-piqueurs dans sa tête se calma tranquilement,
jusqu'à ce qu'il ne reste rien du tout. Ah, le Nirvana crânien... la
pilule faisait enfin son effet. L'espion allait être tranquille pendant
quelques heures, peut-être même jusqu'au lendemain matin... Mais c'est
bizarre, il se sentait toujours aussi observé...

Et ce fut alors qu'il tourna la tête et remarqua enfin la jeune femme assise à côté de lui.

Dans
des circonstances pareilles, le mieux à faire c'est : "Bonsoir
mademoiselle... ça va?... quel est votre nom?... ah, enchanté, moi
c'est... il a fait beau aujourd'hui... pas trop pénibles, ces morveux
de la Mavros?..." Et bla bla bla.

Mais par contre, ce qu'il ne
faut pas faire, c'est suivre l'exemple du roux, soit regarder la fille
comme si elle était un extraterrestre venu vous annoncer l'apocalypse
avant de la fusiller d'un regard qui exprimait une salutation
chaleureuse dans les lignes de: "QUOI?!? Tu veux ma photo?!"
Le tout accompagné d'un petit sifflement exaspéré, avant de pointer la direction par laquelle Goliath était sorti en courant.

"J'espère pour toi que cet imbécile n'était pas un de tes copains."

Vraiment, ce Pete est l'incarnation même du gentleman cordial, ça en
est même incroyable, au point qu'on se demande quelquefois comment
diable a-t-il été admis à la Schya.

Lorsque son collègue se tourna vers elle pour la fusiller du regard séance tenant, Lily se rendit compte qu'elle le fixait depuis plusieurs minutes. S'étant perdue dans ses pensées, elle en avait presque oublié qu'elle n'avait cessé de le regarder, ce qui pouvait, il faut bien l'avouer, déranger quelque peu. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle cautionnait l'attitude qu'avait alors adoptée son collègue, entendons par là non pas le regard noir - quoique - mais le tutoiement, avec lequel elle avait un peu de mal. Son visage se ferma et elle adopta un air digne et froid, et dit d'un ton où pointait une once de reproche, mais tout en restant admirablement poli :

- Non pas, en aucune façon. J'étais justement en train de me réjouir, quoi que vous (elle insista sur la prononciation de ce mot), puissiez en penser, qu'il se soit vu administrer une si... admirable correction, termina-t-elle avec une note d'ironie à peine perceptible.

*Et vu le caractère de cet individu, ça n'a rien d'étonnant.* songea-t-elle en réprimant un ricanement.

- Dois-je déduire de votre air quelque peu... bougon, que je vous dérange ? Dans ce cas, je vous prie de bien vouloir m'excuser de vous avoir... ainsi offensé, reprit-elle d'une voix où cette fois-ci, l'ironie était clairement remarquable. Si ma présence est à ce point un calvaire, je vous quitte.

Elle se leva, sans détourner les yeux de son collègue.

[Je suis de retour, après presque un mois d'absences! Veux-tu continuer le RP, ou est- tu partie poster ailleurs? Je comprendrais, vu mon absence...]

Pete cligna des yeux, toujours aussi renfrogné, à l'insistance du vouvoiement de la jeune femme et à l'usage de l'ironie. Évidemment, il l'avait offensée. Au moins, elle n'était pas la copine d'un des imbéciles qui avaient dérangé l'entraînement de l'espion.

"Dois-je déduire de votre air quelque peu... bougon, que je vous dérange ? Dans ce cas, je vous prie de bien vouloir m'excuser de vous avoir... ainsi offensé...Si ma présence est à ce point un calvaire, je vous quitte."

En voyant la jeune femme se lever, Pete eut un court instant d'hésitation. Peut-être était-ce la pilule qui faisait un trop bon effet, mais, pendant un court instant, l'imagination de l'espion travailla en quatrième vitesse: La jeune femme offensée, après l'avoir dûment quitté, irait probablement se faire des alliés avec tous les ennemis et rivaux de Pete--vu son caractère, le roux s'imagine qu'ils doivent faire légion-- et que, tous ensemble, cette bande d'offensés iront chez lui, avant de lui donner la raclée de sa vie avant de le mettre dans une boîte en carton et de l'envoyer à la Mavros par la poste...

Peut-être que ce scénario est d'un étrange allant au ridicule, mais les Sullivan étaient connus pour avoir une imagination trop débordante par moments.

Le roux se leva, répondant au regard de la jeune femme.

*Je ne dois pas en faire mon ennemie! Je ne veux pas finir dans une boîte!!*

"Ah, non... Non, vous ne m'avez pas offensé, pardonnez mon manque de courtoisie si c'est moi qui vient de vous offenser..."

Ah, que c'est beau, la politesse... Même si c'est administré de façon très maladroite comme celle de l'espion qui tente de s'excuser simplement pour éviter ce qui serait la catastrophe de sa vie....

Peu confortable avec cette tentative de s'excuser-- et les regards qu'il se devait de soutenir-- Pete détourna le regard, vers la porte par où était sorti Goliath, et changea brutallement de sujet.

"Bon, au moins ces types-là vont rester tranquilles un moment..."

[HJ: Hmm... c'est un peu moyen, comme retour, mais je vais faire avec. ]

[oui oui bien sûr que je continue ^^ désolée d'avoir été moi-même longue à répondre mais j'ai été occupée durant les vacances ;) oh et c'était pas moyen du tout comme retour en revanche moi ça va être très très nul XD]

Lily hocha la tête et esquissa un sourire un peu froid. Peut-être, ou plutôt très certainement, qu'en temps normal elle aurait royalement ignoré son collègue et aurait passé son chemin pour aller se défouler sur le premier punching ball venu, mais cela lui avait fait tellement de bien de voir ce gros molosse se faire ratatiner de la sorte qu'elle se sentait plutôt de bonne humeur. Ce fut donc pourquoi elle n'envoya pas son collègue sur les rose mais répondit poliment :

- Non, tout va bien. Et... oui, en effet, ils vont rester tranquilles je crois bien, et cela leur fera du bien. J'espère que cela leur servira de leçon. Bien joué. Aviez-vous déjà eu affaire à eux, par le passé ? Si je vous demande cela, c'est parce qu'ils m'ont à moi-même très souvent cherché des noises... Voilà pourquoi je me réjoui de cette correction.

Son sourire se fit un peu plus sincère mais restait encore un peu froid. Lily était loin d'être démonstrative, et la tirade qu'elle venait de débiter était, venant d'elle, presque assez proche d'une déclaration d'amour.