Simple comme bonjour à la façon des gens d'action? [Malhia

"Tu sais, je pense qu'au final c'est la conclusion qui importe dans une expérience. Même si la tienne n'a pas été des plus agréable, il faut dire que ce que tu en as retiré t'aura rendue plus forte. C'est le jeu de la vie, aussi beau et terrible soit-il. Je pense que le fait d'être riche, pauvre, seul ou en couple ne change rien à l'expérience ou à son intensité. On dit toujours que la perte de X ou la séparation de Y est plus dramatique mais en fait ce n'est que parce que l'on est moins à l'aise de réagir face à ces choses... Dans mon métier, on voit la mort à tous les jours et on finit par s'en accomoder et pourtant, pourtant, les gens disent que c'est la pire des expériences. Donnez moi le choix entre regarder un cadavre ou faire face à certains éléments de mon passé et je regarderai la mort droit dans les yeux plutôt que de regarder en arrière..."

Dit Malhia qui se servit un autre verre, la mine plutôt sombre. Certaines paroles ont certains effets qui peuvent être plus importants sur divers individus et à chaque fois que l'on en venait à parler de l'expérience, Malhia sentait son passé tenter de la ratrapper... Et cela la répugnait.

*C'est plus terrible de voir la mort que de la vivre...*

Songea la jeune femme qui s'était réfugiée dans une autre gorgée de sa boisson. Elle plissa les yeux, le goût lui prenant enfin l'un de ses cinq sens. Elle les ouvrit après un moment et une vision d'horreur s'afficha devant elle. Le paysage était un champs de ruines, des corps ensemencés les uns par-dessus les autres. Les rats se promenaient entre les corps inertes, attirant le regard de l'espionne sur des yeux toujours ouvert sur l'horreur la plus extrême. Troublée, la jeune femme referma ses yeux. Lorsqu'elle les rouvrit à nouveau, elle était à nouveau dans le bar. Elle observa Malhia, le souffle saccadé. Tenant son verre fermement dans ses mains tremblantes, elle le serra avec une telle force que le verre finit par céder. Posant son regard sur l'accident, elle mit un certain temps avant de réagir.

"Excuse-moi..."

Souffla Elizabeth avant de se précipiter vers le fond du bar pour entrer dans les toilettes pour dames. Elle alla au lavado, s'aspergea le visage d'eau fraîche pour reprendre ses esprits. Lentement, elle reprit une respiration normale.

Certes, Elizabeth était criminelle et elle était habituée d'apercevoir la mort. Toutefois, un être humain ne devient pas ivre de tout cela... Il y a de quoi traumatiser une personne pour le reste de sa vie. Et cette vision troublante la hantait depuis sa tendre enfance. Un vieux rêve la suivant depuis toujours. Même si elle avait affronté cette fin inévitable de la vie plus d'une fois, elle n'y était jamais devenue insensible et cette peur, elle ne l'avait jamais vaincue. Elle se frotta le front et inspira profondément avant de relâcher cet amas d'air.

*Malhia va me prendre pour qui maintenant?! Pour elle, je ne suis qu'une simple citoyenne, mais pour moi, je suis une criminelle qui a autant vu la mort qu'elle...*

Finalement, elle alla se mettre à dos au mur de céramique et se laissa glissa jusqu'à terre, blottissant sa tête dans la paume de ses mains. Recroquevillée, les genoux ramenés près de sa poitrine, elle se ressourçait et tentait de reprendre complètement ses esprits avant de retourner dans le bar pour rejoindre Malhia qui ne laisserait pas cet événement dans l'ombre. Des questions la bombarderaient, elle en était persuadée...

L'expérience aidant, Malhia avait développé des réflexes du tonnerre. Si la réaction soudaine d'elizabeth la prit d'abord par surprise, il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour réagir et suivre la jeune femme au bout d'un court laps de temps. Entrant dans la salle de bain à la suite de la demoiselle, elle fut surprise de la voir recroquevillée dans un coin. Pensant d'avord devoir faire appel aux services d'urgence, elle se ravisa en se disant qu'ils mettraient bien trop de temps à venir et décida d'utiliser plutôt ses maigres compétences en premiers soins.

"Hey... Est-ce que ça va? Tu ne te sens pas bien? Je vais aller te chercher un verre d'eau si tu veux, d'habitude ça aide à faire passer les choses... Qu'est-ce qui t'arrives tout d'un coup? C'est réccurent chez toi ou c'est nouveau et soudain? Tu m'Enteds Elizabeth?"

Bombarder de questions la jeune femme n'était peut-être pas judicieux mais Malhia était haibtuée aux blessés de terrain où chauqe seconde signifie à la fois vie et mort...

Elizabeth releva la tête contre son gré. Elle ne voulait inquiéter plus qu'il ne fallait la policière. Ses yeux remplis humides n'étaient que le seul signe d'une peine, d'une peur plutôt enfantine. Ses joues n'avaient pas reçu la moindre goutte d'eau. Avec les années, elle avait appris à contenir tout cela que pour elle, prétextant que cela lui appartenait. Pour rassurer Malhia, elle esquissa un mince sourire visible seulement à cause de l'éclairage de la pièce puis elle hocha la tête.

"Oui, ça va. Ne t'inquiètes pas. Et pour tout te dire, ce n'est nouveau... ça me suit depuis toujours ces prises d'angoisse soudaines. Enfant, j'ai fait un cauchemar sur la mort... ou plutôt à quoi ressemble un champs de corps inertes dans des états les plus lamentables les uns que les autres. Depuis, parler trop profondément de la mort et t'entendre dire que tu préfères regarder la mort plutôt que de la subir a fait ressurgir tout ça. Je ne veux pas t'embêter plus avec ça. J'ai appris moi-même à me remettre de tout ça et ce n'est aujourd'hui que quelqu'un va m'aider."

Sans demander l'aide de Malhia, la jeune femme se releva d'elle-même, retrouvant le lavado sur lequel elle s'appuya pour se contempler dans le miroir, découvrant son air blême comme si elle avait vu un mort... enfin, n'était-ce pas ça la vision la hantant? Doucement, elle reprenait une respiration normale, reprenant tranquillement ses esprits. Elle se regénérait à une vitesse incroyable pour ce genre de truc. Dans le coin du miroir, elle pouvait apercevoir la capitaine des autorités d'Ataxia qui l'observait toujours. Elizabeth se retourna, regardant la jeune femme se tenant devant elle. Elle finit par se croiser les bras et rabattre ses cheveux d'un seul côté de sa tête, retirant les mèches rebelles qui lui masquaient la vue.

"Excuse-moi de t'avoir fait vivre ça. Cela faisait des années que ça ne m'était pas arrivé. Je suis désolée que ça aille tombé sur toi! Toutefois, je ne voudrais pas que le seul souvenir de cette rencontre soit cet incident. Passons à autre chose, allons prendre l'air... celle du bar m'étouffe... Et surtout avec ses hommes aux pensées libidineuses qui rôdent comme des rats à la recherche d'un morceau de gruère."

Lisant toujours de l'inquiétude dans son regard, l'espionne se rapprocha de Malhia, l'air réconfortant, contraste étonnant de son expression faciale d'il y a quelques minutes à peine.

"T'inquiètes pas. Je vais bien..."

"Ben... C'est un peu plus complexe que ce que tu viens de résumer mais on va s'en tenir là si ça t'indispose. Et puis du reste, dans un monde aussi fou et débile, c'est pas surprenant d'ête affecté par un souvenir traumatisant. C'est déjà une chance pour toi que ce ne soit qu'un seul souvenir. J,ai des collègues qui en ont deux, trois voire plus. Et ça, c'est loin d'être joyeux ça je peux te le garantir. Non, vraiment pas joyeux... Ya parfois de quoi en perdre la tête tant ça peut-être troublant..."

Répondit la policière. Elle n'était pas du genre à s'appitoyer sur le sort des gens mais elle ne souhaitait pas leur malheur non plus et se changer les idées serait sûrement salvateur pour Elizabeth. Et puis du reste, prendre l'air lui ferait du bien: elle n,avait jamais vraiment aié l'atmosphère des bars...

"Si tu veux sortir, j'y vois pas d'inconvénients. Faut juste régler la note à l'entrée par contre, si on veut éviter les ennuis..."

Elizabeth hocha vivement la tête en se dirigeant vers la porte pour aller au comptoir payer leurs consommations. La mine songeuse, elle avait l'esprit ailleurs, mais Malhia ne pouvait le voir, étant derrière elle.

*Tu peux pas savoir combien de fois j'ai fait fasse à la mort... autant je l'ai regardé que subi...* pensa l'espionne en arrivant au comptoir.

Elle paya le serveur, laissant un certain pourboir assez généreux comparé à ce qu'elle donne habituellement puis prit la direction de la sortie pour quitter cette atmosphère de «pub» qu'elle n'affectionnait pas spécialement justement à cause d'hommes à la recherche de conquêtes pour combler leurs besoins. Si elle serait venue quelques mois plus tôt, sans doute ses opinions auraient été différentes.

À l'extérieur, une rafale de vent vint souffler au visage de la jeune femme à la chevelure ébène. Dès lors, elle se laissa enivrer par cette sensation de bien-être en fermant ses yeux pour se laisser transporter et se défaire de ses pensées qu'elle voulait chasser le plus de son esprit. Le coup de vent terminé, l'espionne replaça rapidement ses cheveux et engendra le premier vers la droite pour indiquer à la policière qu'elle désirait aller dans cette direction. Plusieurs fois, elle s'adonna à prendre de grandes respirations pour reprendre son énergie et se revigorer l'âme. Au bout d'un moment, elle en vint à sourire de nouveau, songeant aux bonnes choses qui se produisaient dans sa vie depuis peu...

"On ne pourra jamais dire que faire une promenade dehors n'a rien de rafraichissant!" constata la jeune femme qui se tourna vers la policière. "Qu'en penses-tu?"

Elizabeth avait totalement retrouver son air joyeux de tout à l'heure, ayant presque oublié l'incident dans le bar. Par ailleurs, elle ne désirait aucunement reparler de ça, étant un sujet délicat et quelque peu embarassant à son égard. Ce qui était fait était fait et point à ligne. C'est ainsi en quelque sorte que l'espionne pensait et cela valait sûrement mieux ainsi.

"Je vais m'abstenir de commentaires. Je ne tiens pas à choquer tes oreilles ni à te peindre un tableau assez noir de ce qu'une promenade à l'extérieur peut faire voir, Elizabeth... Si tu penses encore comme ça en vivant à Ataxia, déménage pendant que tu vis encore. Fais usage de ta fortune pour t'éloigner de cette ville maudite, rongée par le chaos et sa folie autodestructrice..."

Répondant la policière en portant machinalement la main à son insigne de policière. Une simple promenade... Cela la ramenais quelques années en arrière. Une simple promenade... Qui s'était soldée par la mort de six de ses collègues dans un attentat. Une simple promenade... Qui avait prit la vie de celle qu'elle considérait comme une soeur. Une simple promenade...

"Tant d'optimisme dans tes paroles... C'en est presque effrayant. On dirait des paroles venues d'un autre monde,on ne pourra jamais dire que faire une promenade dehors n'a rien de rafraichissant... On croirait vraiment entendre une voix qui appartient au passé. Avant la montée des buisnessman et de la criminalité..."

» Malhia Lyman
» Quand une simple rumeur vous gâche la vie
» Gueule de bois... Bonjour Boss