Un bon chien retourne toujours auprès de son maître...

Warren avait accomplit la tâche que lui avait confié sa maîtresse avec cette efficacité fanatique dont il faisait toujours preuve. En bon petit chien servile, il était retourné là où sa maîtresse se trouvait presque toujours, attendant ses prochains ordres, espérant une caresse ou une petite récompense. Dame Helies était toujours gentille avec lui parce qu'il n'échouait jamais et qu'il faisait tout ce qu'on lui demandait.Tous les sens aux aguets, il se coucha en boule devant la porte du bureau et attendit que sa maîtresse vienne le chercher. Jamais il ne faisait quoi que ce soit sans isntructions et dame Helies venait toujours le chercher pour s'occuper de lui quand il revenait avec lepetit objet personnel qu'il devait prendre à ses victimes, signe qu'il avait réussi sa mission. Il tenait donc une chaîne en or dans sa main droite, la gauche étant repliée contre son corps, percée de part en part par un éclat de verre. Warren était dans un état épouvantable, il aviat été séreusement blessé et il était couvert de contusions et de coupures. Dame Helies lui avait dit de tuer l'homme d'affaire. Elle n'avait pas spécifié, rare erreur de sa part, où et quand. Warren était donc débarqué en pleine réunion et avait dû mettre HS la sécurité et les partenaires de sa victime. Mais il ne gémit pas sa douleur ni ne manifesta une quelconque émotion ni faiblesse. Il n'en avait pas reçu la consigne. Il n'Avait pas non plus perdu connaissance comme il aurait dû à cause de l'insoutenable douleur qui irradiait de sa main blessée. Dame Helies ne le lui avait pas ordonné. Le pouvoir de l'esprit, une arme redoutable, lui avait dit un jour son dresseur, celui qui avait fait de lui la seconde ombre de dame Helies...

Eloane s’était accordé une après midi de repos, après midi qu’elle avait passé dans son appartement, ou plus précisément dans sa baignoire. Depuis combien de temps n’avait elle pas prit le temps de se relaxer, MP 3 à fond dans les oreilles, en oubliant l’espace de quelques heures les responsabilités qui pesaient sur ses épaules. Elle avait même oublié son fidele et servile Warren… Elle lui avait dit de rentrer justement cet après midi là, et de lui apporter la preuve qu’il avait bel et bien réussi à mener son contrat à terme. Non… Elle avait tout oublié… Le téléphone était coupé, elle avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait pas être dérangée, sauf en cas d’extrême urgence… Elle ne serait que plus efficace après un petit moment de repos. Néanmoins, quand vint 17h, elle se vit obligée de faire un petit tour dans son bureau, pour vérifier ses messages.

Elle prit donc l’ascenseur, pour descendre jusqu’à ce dernier, et ce n’est qu’une fois dans celui-ci qu’elle se rappela qu’elle aurait du attendre son « homme-chien » dans son bureau aux alentours de 15h. Elle accéléra donc un peu le pas quand elle arriva au bon étage, pour trouver le jeune Warren allongé devant sa porte. Elle afficha un petit sourire attendri, et s’approcha sans bruit de lui pour s’agenouiller à ses côtés. Elle passa délicatement sa main sur sa joue, pour signaler sa présence, et elle lui demanda d’un ton mêlant autoritarisme et douceur :

-Warren a bien rapporté ce que je lui avait demandé ?

Elle caressait doucement ses cheveux. Si l’homme se comportait comme un animal de compagnie, il faut dire qu’elle le traitait plus ou moins ainsi, et ce, depuis qu’elle le connaissait. Bientôt, ou du moins elle l’espérait, elle aurait une armée de petits Warren. Mais ce dernier resterait sûrement son petit préféré… Son animal de compagnie favori…

En reconnaissant la voix de sa maîtresse, Warren porta son regard sur elle, un regard joyeux et innocent, celui d'un enfant un peu bête mais si attendrissant. Il tendit à dame Helies la chaîne en or, gardant son autre main repliée contre lui et il prit la parole d'un ton servile et un peu simplet, ce ton qui faisait craquer dame Helies pour son animal de compagnie...

"Warren a rapporté la chaîne en or après avoir tué le méchant homme qui en voulait à dame Helies. Mais l'homme était accompagné d'autres hommes qui ont attaqué Warren et d'autres hommes étranges, avec des visages de plastique luisant et un cuir épais, dur à trancher. Ils ont fait mal à Warren mais Warren est une bonne ombre pour dame Helies donc il est revenu après avoir éliminé tous les méchants. Mais... Warren a mal à la main, il voudrait que dame Helies, si elle en a l'envie, voit ce qui ne va pas..."

Il se coucha ensuite aux pieds de sa maîtresse, attendant une réaction, une impression, un commmentaire... Rien de précis, juste un signe comme quoi sa maîtresse avait comprit. Après tout, Warren dépendait entièrement de dame Helies, sa vie était entre ses mains bienfaitrices...

Eloane prit entre ses doigts fins la chaîne que lui tendait Warren. Elle le gratifia d’un sourire que peu de gens pouvaient voir sur le visage de la jeune femme. On y lisait de la reconnaissance, certes, mais aussi une certaine pitié, et une affection qu’elle avait à l’égard de ce jeune chiot égaré, comme elle aimait à le nommer. Elle glissa l’objet dans la poche de sa veste et observa l’homme qui s’était couché à ses pieds. Il semblait comme le confirmait ses dires qu’il avait rencontré quelques difficultés dans la mission qu’elle lui avait donné. Elle lui donnerait donc une pause de quelques jours, le temps que son employé se remette de ses blessures.

Warren n’était qu’un prototype d’une série de plusieurs humains serviles que la Mavros souhaitait créer. Il n’était donc pas nécessaire de l’user jusqu’à ce qu’il soit devenu inutilisable. Techniquement, il n’était même plus question de l’envoyer en mission. Mais Warren semblait ne vivre que pour servir les intérêts de la jeune boss de la Mavros, et semblait malheureux quand cette dernière ne lui trouvait pas un travail à faire dans ses intérêts.

Elle dénoua un foulard d’autour de son cou, et le posa comme une compresse sur la main ensanglanté de l’homme après s’être rendue compte qu’il avait déjà perdu bien assez de sang comme cela. Elle lui redressa ensuite le visage pour poser ses lèvres sur son front, pour le rassurer, et lui montrer sa gratitude, elle le faisait bien souvent de cette manière. Elle était toujours douces, voir tendre avec l’homme. Elle ne le brusquait jamais, car ce n’était pas la peine. Il avait en elle une confiance aveugle, il suffisait d’entretenir cela, pour qu’il reste à jamais le chien fidèle a la Mavros qu’il était.

-Je vais voir ce que je peux faire pour Warren, qui a été si sage et obéissant.

Elle prit le visage de l’homme dans le creux de sa main libre pour le redresser un peu plus et sourit un peu plus.

-Car n’oublions pas que Warren est la fierté de la Mavros, le seul qui représente vraiment ce que la dame Helies attend de ses hommes.

Un sourire d'Enfant se dessina sur le visage de l'homme-chien quand il entendit les paroles de dame Helies. Elle était fière de lui et elle lui disait de gentillees choses. Il la serra contre lui, sa manière d'exprimer de l'affection envers sa maîtresse, le regard luisant delarmes de joie et de reconnaissance.

"Merci à dame Helies qui s'occupe bien de Warren. Warren ne fait que faire ce pour quoi on l'a dressé. Il doit servir dame Helies jusqu'à la mort. Dès que sa main sera guérie, il repartira pour faire son travail et il ira éliminer les ennemis de dam Helies."

Warren se demandait bien pourquoi les autres MAvros n'était pas si bien dressés. Son front se plissa sous la concetration mais il ne demanda rien. Il n'avait pas à déranger dame Helies pour si peu. Il se risqua toutefois à poser une question qui lui vaudrait peut-être réprimande mais il demanda quand même.

"Dame Helies, qui était l'homme avec qui dame Helies est partie hier après la fête au bar? L'homme semblait à Warren bien trop proche de dame Helies pour être honnête donc Warren a fait le guet devant la porte de l'appartement de dame Helies e t après un temps il a entendu de curieux bruits derrière la porte mais comme il n'avait pas reçu ordre d'entrer, il est allé chercher un cable et a essayé de descendre en rappel jusqu'à la bonne fenêtre... Sans trop de succès. Warren a failli se pendre avec le cable en glissant sur une flaque d'eau du toit donc il est revenu à l'intérieur et quand il a vu l'homme sortir, il lui a donné la chasse mais l'autre n'a rien voulu dire à Warren même après que Warren l'aie mordu à trois reprises... Il n'a pas fait de mal à dame Helies?"

Eloane acquiesça d’un léger hochement de tête aux paroles du jeune homme, pour lui montrer qu’il avait tout à fait raison. Incapable de penser par lui-même, il était toujours indispensable de tout lui dire, d’acquiescer chacune de ses paroles, pour lui montrer qu’il ne disait pas n’importe quoi, etc. Elle se redressa, pour aller fouiller dans un placard, et sortir de quoi le soigner –par mesure de précaution, elle avait toujours un kit de soin sur elle ou dans son bureau- quand il lui posa une question qui lui fit froncer les sourcils.

Elle se planta devant lui, et prenant un ton réprobateur, mais pas agressif, en agitant l’index comme une mère fait pour disputer un jeune enfant, elle lui demanda :

-Ai-je demandé à Warren de faire ces choses ?

Elle pensa alors à l’homme sortit de sa chambre ce matin là, et fut tout de même amusée de la situation. Il n’était avéré qu’il ne valait pas plus qu’un mufle, mais il ne méritait tout de même pas de se faire agresser ainsi en sortant de chez elle. Elle songeait aussi que cela aurait pu arriver avec des personnes plus importantes. Les grands chefs d’entreprise par exemple. Certains lui promettaient de n’avoir recourt aux services seules de la Mavros, en échange de quelques petits avantages en nature. Il serait fâcheux qu’ils se retrouvent blessés par son chien de garde…

Elle découvrit donc que l’éducation de Warren n’était pas encore tout à fait finit, et qu’il faudrait attendre encore un peu pour que le Mavros idéal soit créé.

"N... Non mais John Doe a dit à Warren que parfois il fallait faire plus que les ordres pour protéger le reine de coeur. Il appelait toujours Helies la reine de coeur mais Warren n'a jamais su pourquoi. Il parlait d'un jeu de cartes mais les cartes ne font pas partie du dressage de Warren. Warren ne voulait pas désobéir, il a juste eu très peur pour dame Helies. Il ne recommencera plus à l'avenir."

Dit l'homme chien qui couina comme un canin réprimandé par son maître et qui se soumet. Les chiens se couchent avec la queue entre les jambes quand ils se soumettent: Warren lui adopta une posture proche de celle de la vénération pour faire savoir à dame Helies qu'il savait qui commandait et qui obéissait.

Il resta longuement dans cette position, sans oser relever la tête jusqu'à ce que quelque chose passe dans son esprit et qu'il ne pose une autre question.

"Dame Helies? L'homme que Warren a mordu a dit que dame Helies faisait une bien mauvaise maîtresse. Pourtant, c'est dame Helies qui commande alors Warren ne comprend pas bien le commentaire... Dame Helies peut-elle le lui expliquer?"

Elle soupira, agacée. Elle savait bien, et depuis longtemps, que Warren n’arrivait pas à prendre des décisions judicieuses seul. Il faudrait que les nouveaux spécimens expérimentaux aient un peu plus de réflexion propre. Quand on lui disait quoi faire, quand on lui indiquait chaque geste à faire, Warren était très efficace. Mais dès qu’il s’agissait de prendre une décision seul, il n’y avait plus personne, et c’était bien là le problème. De toute façon, comme à chaque fois, elle prit le jeune homme en pitié, et renonça à le sanctionner comme elle l’aurait fait avec un autre Mavros. Il n’était pas comme els autres Mavros, il était unique, il était le prototype du Mavros de demain.

Elle se dirigea vers une petite armoire et l’ouvrit, le laissant ployer devant elle. Elle en sortit une petite boite noir, et revint pour la poser sur le canapé à côté de l’homme chien, pour commencer à en sortit de l’alcool à quatre-vingt-dix degrés, et du coton. Elle imbiba ce dernier du liquide jaune, et elle s’apprêtait à se baisser pour désinfecter sa main quand il lui posa une nouvelle question.

Elle resta un petit instant sans comprendre ce qu’il voulait dire, puis, quand l’information fut montée puis analysée par son cerveau déjà encore endormi, elle serra les poings et aboya :

-QUOI ?!

Ses yeux devinrent noirs, et elle s’agenouilla à côté de son animal de compagnie pour lui poser la main sur l’épaule, crispée, et elle lui demanda d’un ton qui l’était tout autant, serrant les dents :

-Warren va répéter mot pour mot à la dame Helies ce que le monsieur lui as dit, hein ?

"Bien sûr dame Helies, Warren va tout dire. Alors quand Warren a rattrapé l'homme et qu'il l'a plaqué contre un mur, il a dit à Warren que dame Helies faisait une bien mauvaise maîtresse parce qu'elle avait des hommes un peu comme Warren mais en différent, des hommes qui n'ont pas été dressés mais qui ont une chienne pour mère. Warren ne savait pas qu'il y en avait plein la Mavros jusqu'à ce qu'il l'apprenne de cet homme. Il a dit aussi qu'il laissait volontiers à Warren dame Helies parce qu'à part un quelque chose d'attirant dans le regard elle ne valait rien et qu'elle était agaçante. Il a dit agace mais ce doit être la même chose... Warren pense que cela a rapport avec des troubles du sommeil parce qu'il a dit qu'elle était mauvaise au lit et qu'il aurait eu plus de plaisir avec des femmes qui viennent ou vivent dans des boîtes. Il a dit avec les femmes d'une des boîtes du centre-ville. Il a dit également dans un très mauvais anglais que dame Helies était probablement une abeille, bee, pour être faite comme un pot. Il a dit que dame Helies était une cruche..."

Récita de mémoire avec la meilleure des volontés un Warren qui n'avait manifestement rien comprit au discours de cet homme...

Eloane écouta les paroles de l’homme, sa main se crispant un peu plus au fur et à mesure sur son épaule. Si il y avait bien une chose qu’elle détestait, c’était qu’on ose la critiquer. Elle planifiait déjà sa vengeance dans sa tête, une vengeance démesurée pour quelques paroles en l’air, mais comment faire entendre raison à une femme qui se croit irrésistible en plus d’être le nombril du monde… Les sourcils froncés, le visage crispé, elle resta quelques instants sans rien dire. Elle avait beau être habituée au langage un peu simple de Warren, elle avait toujours un peu de mal à traduire. Et en l’occurrence, elle voulait connaître en détail chaque parole du malotru.

Elle décida cependant de faire abstraction de tout cela, pour le moment. Elle devait soigner Warren, avant qu’il ne se vide de son sang… Elle n’ajouta donc rien, à part un grognement dans le quel elle insultait l’homme, et elle prit délicatement la main de Warren pour enlever le foulard qui l’enveloppait. Le sang avait coagulé, et le tissu collait. Elle redressa le visage vers lui et lui dit :

-Warren me dit s’il a mal, d’accord ?

Elle tira donc légèrement sur le tissu, et elle le posa par terre. Son foulard en soie était foutu, il ne fallait pas s’attendre à ce qu’elle puisse le récupérer de toutes façon, mais cela lui arracha tout de même un soupir. Elle reprit le coton imbibé d’alcool, et l’approcha doucement de la main de l’homme chien.

-Attention ça pique.

Elle posa donc très doucement le coton sur sa main, et commença à enlever le sang qui la recouvrait.

Warren ne manifesta aucun signe de douleur et n'émit pas le moindre son pendant que sa boss s'occupait de lui. Il se doutait bien qu'elle était très en colère et que se plaindre serait tout sauf sage. se rappellant qu'il avait prit en note les dire de l'homme qui avait insulté Eloane, il attrapa son carnet de note dans la poche de sa veste avec sa main valide et tendit à sa boss la retranscription des dires du malotru... Dans son format intégral sans pseudo décodage de la part de Warren: cru et désagréable à lire, Warren ne savait pas qu'il venait peut-être de donner à sa boss ce qui constituerait la goutte qui ferait déborder le vase... Mais comme Warren ne savait pas trop agir en dehors des ordres, il tentait de se baser sur les dits ordres pour agir et il croyait, naturellement, bien faire... Une fois de plus. S'il savait la chance qu'il avait de pouvoir dire et faire des choses sans engueulade à cause d'un conditionnement bien trop strict et bien trop dur: Warren le prototype était l'archétype de l'obéissance aveugle... La rumeur voulait qu'un jour Eloane Helies aie dit en l'air "va au diable". Croyant qu'il s'agissait de paroles le concernant, alors que ce n'était pas le cas, Warren était partit et avait appelé, deux jours plus tard, d'une ville des environs, sa patronne depuis un établissement appelé, justement, le diable. Warren était littérallement allé à la marche là où Eloane avait dit d'aller... Même si ces paroles s'adressait à un autre Mavros qui lui avait comprit.

Eloane désinfectait donc la plaie de son petit Warren quand ce dernier lui tendit timidement un petit calepin qu’elle prit sèchement dans sa main pour lire les mots qui s’y trouvaient. Elle froissa le papier, folle de rage, et continua de soigner l’homme, de façon beaucoup moins douce qu’avant, malgré elle. Quand elle eut finit, elle sortit de sa boite noir une compresse, et de quoi faire un bandage. Elle posa donc le tissu blanc sur la blessure, avant d’enrouler soigneusement la main de Warren avec la bande.

Elle se releva ensuite, toujours sans un mot, et se mit à chercher dans un autre placard quelque chose. Elle en sortit un haut plus sportif, et un jeans. Elle enleva ses escarpins, et commença à déboutonner sa jupe. Elle n’avait aucune gêne à se changer devant Warren, puisqu’il semblait ignorer absolument tout de la sexualité. Ce n’était pas la première fois que pour gagner du temps, elle se changeait devant lui. Elle retira donc son bas, pour enfiler le pantalon qui serait bien plus confortable pour ce qu’elle avait à faire. Elle déboutonna ensuite sa chemise, qu’elle posa sur le bureau, et enfila son débardeur assez rapidement. Elle prit sur le porte manteau sa veste en cuire, et l’enfila elle aussi, prenant au passage son sabre qui était sur son siège.

Se dirigeant vers la sortie, elle dit à Warren

-Warren va être bien sage, et il va rentrer se repose maintenant n’est-ce pas ? J’ai des choses à faire.

"Dame Helies veut-elle que Warren vienne? Il peut protéger dame Helies avant de retourner se coucher dans son panier... Il va se faire une joie de faire ce pourquoi on l'a entraîné."

Dit Warren avec son air innocent. Warren comprenait mal les émotions, il comprenait mal le monde... Au fond, il ne comprenait rien en dehors de ce pourquoi il avait été entraîner. Alors que des dizaines de Mavros se seraient entretués pour voir la boss se changer, lui il restait à regarder sans voir autre chose que la boss et encore la boss, sans comprendre que pour la majorité des hommes, moins il y a de vêtements et mieux c'est. Il ne comprenait pas non plus pourquoi sa maîtresse était fâchée et c'est avec une timidité craintive qu'il reprit son carnet. Si sa boss avait le temps de le voir s'attarder sur la page précédente, elle y découvrirait une certaine liste de noms d'employés de la Mavros qui avaient justement demandé à Warren qui ne comprenait rien à ce que les hommes trouvaient à sa maîtresse des photos photos de la boss en tenue plus légère. Warren s'était contenté de hocher la tête et de noter, il ne comprenait rien de ce qu'on lui disait. Lui à qui on avait dit de ne pas se faire prendre en photo pour garder son existence secrète... Peut-être était-ce un jeu pour tester les talents de dame Helies? Il ne savait pas trop.

"Drôle de jeu mais Warren doit d'abord demander la permission à dame Helies sinon ce serait désobéir aux ordres..."

Marmonna l'homme chien pour lui même sans trop savoir que n'importe qui dans la pièce pourrait entendre. Le calepin de Warren regorgeait de noms de personnes ayant passé des commentaires discourtois, libidineux, peu flatteurs, négatifs, bref, tout ce qui pourrait mettre sa patronne en colère.

De nouveau attendri par l’homme, elle s’arrêta et s’approcha doucement de lui, pour lui caresser doucement les cheveux. Elle lui sourit, il était certain qu’il était plus prudent pour elle de sortir accompagnée. Mais en l’occurrence, elle ne voulait pas que Warren sore, ce serait prendre trop de risque pour sa santé vis-à-vis de sa main. Et puis, elle n’était plus une apprentie, et n’était pas Boss pour rien. Si elle avait pu tuer le boss de la Schya, un minable petit avorton n’allais pas lui résister ! Elle lui dit donc d’une voix douce :

-Non, Warren va rester ici, il va retourner dans son panier et il va se reposer jusqu’à ce que je l’appelle à nouveau. Warren a bien comprit ?

Sur ce, elle le lâcha, et s’apprêta à sortir de nouveau, quand elle vit son reflet dans la glace. Elle s’approcha du miroir, et déroula un élastique de son poignet avant de se passer les doigts dans les cheveux, pour les recoiffer un petit peu. Elle attacha ensuite sa chevelure flamboyante en queue de cheval, histoire d’être plus à l’aise pour sa petite affaire… Mais elle avait toujours sa frange qui la gênait légèrement. Elle prit note pour elle-même de passer chez le coiffeur, et ce, le plus rapidement possible. Réajustant ses bottes, elle prit de nouveau la direction de la sortie, mais elle devait attendre que Warren sorte pour pouvoir fermer à clefs.

Elle tourna le visage vers lui, alors qu’il marmonnait quelque chose qu’elle n’avait même pas envie de comprendre.

-Pour le moment, pas de jeu, retourne dans ton panier !

Bien sûr, c’était une image, elle n’était pas cruelle au point de faire dormir le pauvre homme dans un panier pour chien. Même si cela ne l’aurait surement guère dérangé… Le mot panier désignait pour lui sa petite chambre, son lit. Il n’avait pas la même chambre que les autres Mavros : il n’y avait pas de kitchenette. Quand elle avait le temps, Eloane lui faisait la cuisine, mais c’était bien rare…

"Pas de jeu alors. Les autres Mavros vont être mécontents mais comme ils ne sont pas dame Helies, ça ne dérange pas Warren. Les photos de Dame Helies, i les prendra plus tard, si dame Helies le veut. Drôle de jeu d'espionnage. Pourquoi prendre des photos de dame Helies sans sa jupe? C'est baisser sa garde? Pour Warren, ça ne fait aucun sens..."

Marmonna pour lui même Warren, comme à chaque fois que son petit cerveau ne comprenait pas quelque chose. Il s'approcha toutefois docilement de sa maîtresse, désireux d'obéir aux ordres mais déçu de ne pas pouvoir l'accompagner.

"Dame Heies peut appeler Warren si jamais elle a besoin de lui. Il va venir rapidement pour porter secours à dame Helies parce que Warren a bien été dressé."

Elle plissa les yeux, elle était déjà bien assez énervée, mais ce qu’elle venait de comprendre des paroles de Warren la mettait encore plus en pétard… Elle fit un sourire crispé, et attendit que l’homme soit sortit de son bureau pour pouvoir fermer la porte, soigneusement et à double tour. Elle rangea ensuite le trousseau à sa ceinture, comme à, son habitude, puis, elle posa chacune de ses mains sur les épaules de son pion, et d’une voie crispée, elle lui demanda :

-Attends attends, on n’est pas si pressés en fin de compte…

Elle lâcha l’homme, et croisa les bras sur sa poitrine, frappant nerveusement du pied, par réflexe. De quoi allait-elle s’occuper en premier… Car il était clair que ceux qui avaient demandé cela à Warren allaient être sévèrement punis. Les pauvres bougres verraient les foudres de la jeune boss s’abattre sur eux, alors qu’il leur aurait suffit d’acheter de journaux de charmes de quelques années pour pouvoir voir Eloane s’exhiber devant les appareils photos… Chose que peu de gens savaient : elle avait par son passé posé dan ce genre de revue. Pour la même chose, encore et toujours : l’argent. Elle était obsédée par cela, depuis toujours. Elle ne pensait qu’à gagner plus, qu’à amasser plus…

Elle reprit avec un ton assez calme, vu la situation en tout cas :

-Warren se souvient des noms des gens qui lui ont demandé des photos ?

Elle voulait les punir, pas tellement pour ce qu’ils avaient demandé (après tout, c’était au final plutôt flatteur) mais plutôt pour vouloir profiter de Warren. C’était bien connu, l’homme était son petit protégé, et elle ne tolérait pas qu’on lui fasse le moindre mal ou qu'on se serve de lui.

"Oh oui dame Helies! Warren note tout ce que l'on dit sur dame Helies dans son carnet, comme John Doe le lui a enseigné. Il a des dizaines de noms, des phrases, des adresses, de tout pour faire plaisir à dame Helies! Warren est bien dressé, il fait ce pourquoi on l'a formé. Il est le bras armé, les yeux et les oreilles de dame Helies, comme disait le dresseur de Warren."

Répondit le pion en tendant son carnet à Eloane: d'une écriture nette et détaillée, le carnet regorgeait d,informations: ce qui se disait dans le dos de la chef de la Mavros, Warren l'avait noté dans son carnet. Il espionnait et fouinait dès qu'il croyait entendre le nom de sa maîtresse adorée... Et comme personne ne faisait attention au "zombie" de la Mavros, au toutou servile du boss, le carnet était presque plein, à l'exception d'une dizaines de pages. tout était classé par date, pur un suivi plus facile.

Eloane attrapa le carnet d’un geste sec, et se mit à lire rapidement la page qui était déjà ouverte quand l’homme lui avait tendu l’objet. Elle lâcha un juron, avant de fourrer le petit bloc dans sa poche. Elle inspira profondément, et expira. Pour l’heure, elle devait d’abord s’occuper de son malotru, ses enfants viendraient après… Ah ils étaient bien beau ses enfants… La discipline allait revenir dans la Mavros, et plus vite que les membres semblaient le penser. Elle ébouriffa une dernière fois les cheveux de Warren et lui dit d’un ton absent :

-Va te reposer, je revins dans deux heures, je m’occuperai mieux de tes blessures, au panier maintenant !

Elle se dirigea ensuite vers l’ascenseur, et elle descendit jusqu’au rez-de-chaussée. Elle ne croisa fort heureusement pas les personnes inscrites dans le carnet de Warren. Elle sortit donc directement, et prit le métro pour se rendre à l’autre bout du quartier Mavros. Elle avait dans sa main, un papier chiffonné, sur le quel l’homme lui avait marqué son adresse… Et il allait recevoir une petite visite surprise…