Ne me force pas à renier le serment d'Hippocrate...

"Dans mon métier, Lily, nous le sommes tous un peu. Mais ce que nous apprenons tous très tôt de le métier, c'est qu e nous avons bien trop peu d'alliés pour se mettre à jouer aux plus malins. Il faut savoir vers qui se tourner, même si cela exige de grands sacrifices. Je n'Aurais pas fait cette proposition à n'importe qui, vous êtes une des trop rares personnes à avoir obtenu ma confiance et croyez moi, ce n'Est pas chose facile."

Dit gentiment Carter en posant une main certes gantée mais réconfortante sur l'épaule de Lily. Il savait que cela ne pardonnerait pas tous les inconvénients mais quand même...

[fiou la déprime post retour en France est terminée, je vais me remettre à RP. Désolée pour avoir laissé traîner ma réponse durant plus d'un mois T__T]

Lily ne baissait jamais les yeux, mais ce fut pourtant ce qu'elle fit en écoutant les paroles de Carter. Lorsqu'il eut finit, elle hocha lentement la tête et posa sa main sur celle de Carter qu'il avait lui-même posée sur son épaule, puis reprit la parole, sans pourtant relever le regard :

- Oui, je comprends tout à fait.

Elle se tut à nouveau, se racla discrètement la gorge et fronça les sourcils avant de reprendre, d'une petite voix un peu enrouée, qui trahissait la difficulté qu'elle avait à prononcer ce simple mot :

- Merci.

Oui, Lily Roverandom n'était pas du genre à dire merci. Non pas qu'elle était quelqu'un d'ingrat, mais il n'y avait pas beaucoup de monde qui pouvait se vanter d'avoir aidé sincèrement la jeune femme et mériter un remerciement.

Lily laissa retomber sa main le long de son corps et releva les yeux, mais elle évitait toujours le regard de Carter. Il avait été prêt à mettre sa santé en grave danger pour son propre salut, c'était embarrassant... Mais également extrêmement touchant. Et, malgré la gravité de la situation, cela faisait chaud au coeur de Lily.

Elle se racla la gorge, et reprit un peu d'aplomb, tirant machinalement sur son tailleur afin d'effacer des plis imaginaires - maniaque, la tueuse.

- Je... Hem... Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous ?

Lily espérait juste que si Carter répondait oui, ce ne serait pas pour lui demander de faire à nouveau la cobaye, parce qu'alors là...

HJ: C'est pas grave, tu es toute excusée ^^

"À part m'aider à faire un peu de ménage dans ce champ de bataille, je ne vois pas trop. J'en ai pour plusieurs nuits blanches consécutives à tout réparer, recréer, rééitqueter... Mais je ne peux rien faire avant d'avoir pu faire des estimations sur les pertes totales. Espérons simplement que nous n'aurons pas d'épidémie sur les bras avant la semaine prochaine... Ce serait vraiment le comble du mauvais goût."

Dit Carter avec un sourire forcé. Curieusement, il ne pouvait en vouloir à Lily qui était plus proche de lui que bien des gens. Il respectait la jeune femme et lui accordait un grand respect... Peut-être même plus bien qu'il n'aurait su le dire.

"Qui plus est, passer du temps en votre compagnie est toujours agréable, cela me permet de voir du monde, quelqu'un en qui j'ai une confiance aveugle et non pas un de ces sauvages qui joue au laborantin..."

Lily se sentait encore un peu gênée, mais elle avait confiance en la bonne fois de Martin Carter. Ce n'était pas n'importe qui, elle le savait et l'avait toujours su. Et ce n'était pas un... petit dérapage comme celui qui venait de se produire qui allait manifestement changer la relation de confiance qu'ils entretenaient. Ou plutôt si, elle allait en changer : elle évoluerait vers encore plus de confiance et de respect. On ne sort pas indemne d'une telle expérience.

Elle hocha la tête et esquissa un sourire à peine visible, façon pour elle de le remercier de ses dires.

- Bien sûr que je vais vous aider, Carter. J'espère seulement, dans mon état, ne pas faire plus de dégats, ajouta-t-elle non sans une pointe d'humour.

Elle saisit une paire de gants neufs, jeta les vieux qui étaient passablement souillés par ses pérégrinations à travers le laboratoire, et se mit à ramasser humblement les débris autour d'elle.

- J'apprécie également votre compagnie, Carter, ajouta-t-elle d'un ton très professionnel, mais non dépourvu de sincérité.

"Oh mais je suis persuadé que votre état actuel n'aura que très peu d'incidences sur votre rendement. Qui plus est, moi je ne vous froce à rien. J'exprime quelque chose, rien de plus. Je n'ai ni l'autorité ni la force pour vous forcer à faire ce que je veux. Je laisse ces atouts à d'autre, ce n'est pas utile dans mon travail. Les médecins vont rarement au front ce qui fait que commander n'est pas dans mes compétences de tous les jours. Peu m'importe, à dire vrai, je n'ai pas l'âme d'un leader, je suis solitaire presque par nature."

Dit Carter non sans une pointe d'amusement dans la voix. Après tout, il savait très bien que Lily restait de son plein gré et sans plus. Comment de toute façon aurait-il pu empêcher la tueuse à gage de partir? Oh certes, il avait pensé à une demi-douzaines de possiblités incluant un grand nombre de toxines mais au final, il avait jugé inutile de pousser une réflexion de cet acabit.

Lily opina du chef, sans cesser de vaquer à sa tâche. Elle comprenait bien ce que voulait dire Martin, même si elle-même était plutôt différente de lui. Elle était dans l'action, l'exécution. Lui n'était, pour reprendre ses mots, pas au front. Mais son travail était bien sûr tout aussi important que celui de Lily. A la Schya, même si les gens avaient plutôt tendance à être assez individualistes - Carter n'était pas une exception - chacun savait pourtant que deux têtes valent mieux qu'une. Le secret : le travaille d'équipe. Et la Schya était une grande équipe : ceux qui étaient au front, ceux qui était à l'arrière, même combat, même sentence.

Ils mirent un bon bout de temps à remettre le laboratoire dans un état acceptable, il faut dire qu'il y avait de sacrés dégats, et la gêne de Lily ne s'était toujours pas dissipée. C'est pourquoi elle mettait tout son coeur à la tâche. Lorsqu'ils eurent terminé, elle se débarrassa de ses gants qui étaient dans un état pire encore que ceux d'avant. C'est dire à quel point le laboratoire avait été dévasté...

- Bon, je pense qu'il est temps pour moi de prendre congé, à moins que vous ayez encore besoin de moi ? Mais, très sincèrement, je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus, et vous m'en voyez désolée.

"Oh mais ne le soyez pas, le gros du travail a été fait. Le reste es tmon fardeau à porter. Je me ferai venir un quelque chose du restaurant du coin et je mangerai en travaillant. ce ne,st pas comme si quelqu'un m'attendait quelque part, je suis somme toute considéré seul. J'ai mon lit de camp, de quoi travailler et donc m'occuper... Il me resteara juste à ajouter les heures de sommeil perdues à la longue liste de choses à rattraper à ce niveau là. Je vous souhaite une bonne fin de journée, Lily et prenez soin de vous. Et si jamais vous avez besoin de parler, je suis là moi, soit dit en passant..."

Et sur ces paroles, Martin Carter, médecin spécialiste de la Synnefo, se remit à la tâche et c'est à peine s'il entendit la tueuse à gage sortir. Son esprit était concentré sur le travail en cours et sur ce qu'il se devait de faire pour le bien de la Schya. Courage, discipline, dévotion, sacrifice, tradition, détermination... Carter se répétait cette phrase en boucle histoire d'en terminer rapidement mais avec un esprit positif en tête.