Prénom : Kostya
Nom : Andropov
Âge : 30 ans
Activité / Travail : écrivain incompris ne parvenant pas à se faire publier, il gagne un peu d’argent grâce à de petits boulots d’interprète et de traduction
Influence : nulle
Armes : aucune
Equipement : aucun
Physique :
L'on relève rarement le nez sur le passage de Kostya, et pourtant, on pourrait penser qu'il aurait du mal à passer inaperçu du haut de son mètre nonante sept. Malgré cela, Kostya est l'éternel invisible, peut-être à cause de sa tendance à presque toujours s'habille de noir. Et cela n'est même pas dû au deuil qu'il porte, il s'agit simplement de ses préférences. Sûrement son côté romantique nostalgique qui se traduit dans son style vestimentaire. Son allure est d'ailleurs plutôt avenante. Sa silhouette est bien dessinée, des épaules larges juste comme il le faut et des hanches étroites, et de longues jambes suffisamment épaisses pour ne pas lui donner l'air d'une sauterelle. En gros, il n'est ni frêle ni baraqué. Ses cheveux noirs sont mi-longs et légèrement bouclé, renforçant son air de romantique du dix-neuvième siècle. Son teint est naturellement pâle, mais sans lui donner l'air maladif. Ses yeux d'un gris acier sont la seule caractéristique physique que l'on retrouve chez son jeune fils, Léon, ce dernier ayant hérité des cheveux blonds de sa mère.
Caractère :
Kostya est plutôt bipolaire, sans pourtant être instable. Expliquons-nous : bien qu'il ait tendance à être très cynique et sarcastique, et ce surtout depuis la mort de sa femme, c'est également quelqu'un de très gentil et dévoué. Egalement courageux et persévérant... trop, peut-être. Il a même du mal à lâcher prise. Malgré les éternels refus, d'abord de ses parents, puis des éditeurs, Kostya n'a jamais abandonné son rêve d'écriture. De même, il n'arrive pas à oublier sa défunte femme et est persuadé que jamais plus il ne saurait tomber à nouveau amoureux. Il est entièrement dévoué à son fils, la seule chose qui lui reste, et qu'il aime plus que tout au monde. C'est un éternel rêveur, et en contrepartie, il est tout de même désenchanté, ce qui explique son cynisme. Il a la critique et le sourcil haussé faciles, mais en réalité, il ne ferait de mal à personne, sauf si cette personne devait trop s'approcher du petit Léon.
Histoire :
Kostya naquit dans un village, si petit et si reculé que le temps semblait s’y être arrêté. Ce n’était pas non plus la préhistoire, il ne fallait pas exagérer, et les villageois ne survivaient pas non plus uniquement grâce à l’agriculture. Mais le paysage avait gardé une allure pittoresque, loin de l’architecture métallique des grandes villes. Et, quoiqu’on en dise, la plupart des habitants de cette petite bourgade portuaire de Sibérie située dans une des régions les plus froides qui soit, étaient loin d’être les plus riches au monde. Mais Anton, Svetlana et leur fils Kostya vivaient tranquillement leur petit quotidien, faisant bravement face aux difficultés du quotidien. Dès la petite enfance, Kostya présenta une certaine inclination pour la rêverie, ce qui se traduisit d’abord par des dessins colorés et oniriques, puis, lorsqu’il sut lire et écrire, par des textes et des poèmes démontrant toute la charmante et naïve imagination des enfants. Il clamait qu’il voulait devenir écrivain. Ses parents souriaient gentiment en lui disant qu’il ne pourrait jamais gagner sa vie ainsi, et qu’il devait penser à un autre métier. Ce petit bout d’homme de sept ans hochait poliment la tête, n’en pensant pas moins. Et en effet, alors qu’à dix ans il proclamait encore qu’il serait un grand écrivain, ses parents décidèrent que cela avait assez duré, et qu’il devait laisser tomber cette idée ridicule pour se consacrer à sa formation, qu’ils se donnaient tant de mal pour pouvoir lui financer. Prévenants, ils l’avaient placé en apprenti chez un plombier, mais les cours qui allaient avec n’étaient pas gratuits. Mais ils aimaient sincèrement leur fils unique, et souhaitaient qu’il ait un travail qui lui permette de gagner suffisamment pour lui permettre de subvenir à ses besoins une fois qu’ils ne seraient plus là. Car Anton et Sveta étaient devenus parents très tard. Ils avaient vécu longtemps dans l’idée qu’ils ne pourraient pas avoir d’enfants et finalement, Kostya était arrivé.
Et ses parents s’en allèrent, alors qu’il n’avait pas treize ans. Son père d’abord, puis sa mère. Tous deux moururent paisiblement dans leur sommeil, lors d’un rude hiver. Le lendemain matin des funérailles de sa mère, Kostya, emmitouflé sous le manteau rembourré de fourrure et paré de la toque de sa mère, ouvrit la porte et escalada la couche de neige qui bloquait l’entrée de la petite maison, pour la refermer une toute dernière fois derrière lui, avec pour seul bagage une sacoche de cuir fané contenant quelques vêtements, le peu d’argent que ses parents avaient laissé, et bien sûr, des livres, des carnets, et une bonne réserve de stylos… Quelques heures plus tard, alors que les services de protection de l’enfance frappait à la même porte pour emmener Kostya à l’orphelinat, ce dernier avait déjà appareillé en tant que mousse à bord d’un navire marchand qui partait pour il ne savait trop où… Tout ce qu’il savait, c’était qu’il partait loin d’ici.
Son errance maritime dura quinze ans. Quinze ans durant lesquels il se rendit aux quatre coins du monde, se rendant témoin à chaque escale de différents paysages, différentes cultures, différentes expériences… Plusieurs fois, d’étranges événements étaient survenus, à terre comme en mer. Ses compagnons marins plus âgés en avaient vu d’autres, et lui narraient d’étranges et parfois inquiétants récits sur les prêtres vaudou des Antilles, jusqu’aux marabouts d’Afrique en passant par les moines du Tibet. Kostya écoutait, sans trop savoir à quoi s’en tenir, mais en restant très intrigué, et toujours avide d’entendre de nouvelles histoires.
En contrepartie, il continuait à écrire. Côtoyant des gens venus du monde entier, il apprit à parler plusieurs langues, ce qui lui donna un grand avantage au niveau de l'écriture. Mais voilà : si Kostya parlait couramment plusieurs langues et maîtrisait également l'écriture de l'anglais, du français, de l'allemand et de deux ou trois autres langues, il n'était productif d'un point de vue créatif que dans sa langue maternelle. Ainsi, Kostya était confiné à son bon vieil alphabet cyrillique. Et il semblait que ses écrits ne plaisaient pas à ceux qui partageaient la même langue que lui. Car à chaque fois qu’il en avait l’occasion, que ce soit par Internet, fax, ou poste, il inondait les maisons d’éditions depuis ses quatorze ans. Malheureusement, jamais une réponse positive ne lui parvint. Il se disait que peut-être quelques unes s’étaient perdues en route… Mais une petite voix pessimiste lui disait au fond de lui que c’était tout simplement lui, le problème. Il avait parfois reçus quelques commentaires, disant une fois que son style était trop naïf, une autre fois qu’il était trop pompeux. Une fois encore, qu’il n’avait pas de style du tout et qu’il ferait mieux de ne plus jamais retoucher un stylo de sa vie. Et pourtant, Kostya persévérait.
Durant l’hiver 2063, Kostya débarqua sur les docks d’Ataxia. L’escale devait durer trois semaines. A ce jour, elle dure encore. Car le chemin de Kostya, alors âgé de 28 ans, avait croisé celui de l’amour en la douce personne de Victoria. Entre cette pétillante libraire Ataxienne d’à peine vingt-cinq ans et notre écrivain incompris, ce fut tout bonnement le coup de foudre. Elle admirait ses textes et lui fit promettre de toujours persister dans cette voie, qu’un jour son talent serait récompensé. Il démissionna et s’installa avec elle dans un petit deux pièces, sous le toit d’un vieil immeuble résidentiel dans la zone industrielle d’Ataxia, pas loin du port. Pour Kostya, c’était l’occasion d’approfondir son anglais, et aussi, étant désormais sédentaire, de travailler encore plus à se faire publier. Mais les éditeurs restaient muets, ne se donnant même pas la peine d’envoyer leur refus, et encore moins de critiques constructives. Afin de gagner sa vie, Kostya se proposa comme interprète, mais les demandes n’étaient qu’occasionnelles, et Victoria ne gagnait pas non plus une fortune. Malgré tout, ils étaient heureux tous les deux. Ils se marièrent au printemps, et l’hiver suivant naissait Léon. Le bébé n’eut jamais le temps d’appeler la jeune mère du nom de ‘maman’, car Victoria fut emportée par la maladie durant l’été, laissant Kostya si désespéré qu’il en perdit le goût à l’écriture. Seul l’amour qu’il portait à son fils lui donna la force de se relever. Lorsque l’hiver revint sur Ataxia, Kostya portait toujours le deuil de sa femme bien aimée, mais il avait reprit l’écriture et enchaînait les petits boulots de traduction afin de subvenir à ses besoins et à ceux de son fils. Il aurait bien essayé de chercher un travail plus lucratif, mais il ne pouvait quitter son domicile en laissant un nourrisson derrière lui… Ainsi, la vie était dure, mais il y avait de la vie, et donc de l’espoir. Léon grandissait, ses grands yeux gris s’ouvrant curieusement sur le monde sous une fine frange de cheveux blonds.
Le style de Kostya s’était fait plus sombre, plus mature et plus désenchanté. Les éditeurs refusaient pourtant toujours son travail. Le temps n’était malheureusement plus aux rêveurs, mais Kostya s’accrochait à son rêve et à sa promesse comme à une bouée de sauvetage.