Prénom : Mickaelle, ou Mika
Nom : Knox
Age : 9 ans
Société : Mavros
Rang : Apprentie
Formation : Mavros
Armes : couteau
Equipement : téléphone portable
Physique : Petit brin de rousse, innocente et pourtant déjà fanée par la dure vie que Mickaelle a menée, et qui visiblement n’est pas prête de s’améliorer, bien au contraire… Dans ses grands yeux bleu-gris se voit pourtant parfois une certaine lueur d’espoir et d’amour, ravivée par seulement deux êtres au monde : sa sœur Malika et son sauveur et mentor Vincent. Son minois est constellé de tâches de rousseurs, et son petit nez se fronce souvent selon ses changements d’humeur. Elle aime s’habiller de mignons vêtements, aux couleurs vives, parfois pastelles, mais toujours chaleureuses. Frêle, mais plutôt grande pour son âge, elle est assez souple et agile et peut se faufiler partout. Peut-être un don caché de contorsionniste à développer…
Caractère : Mickaelle serait clairement, par opposition à sa sœur Malika, la ‘gentille’ jumelle. Timide, discrète et serviable, elle fait rarement de vagues. La seule personne avec qui elle peut avoir des montées de voix est sa propre sœur. Pourtant, elles sont inséparables, les meilleures amies du monde, et ont affronté bien des épreuves ensembles, même si ce n’est pas facile tous les jours. Malgré sa petite tendance à parfois se faire marcher sur les pieds pour cause de trop de gentillesse, Malika n’en a pas moins sa force de caractère. C’est une petite fille très courageuse qui ferait n’importe quoi pour les personnes qui lui sont chères.
Histoire :
Ce ne fut pas une mais deux têtes rousses qui pointèrent leur nez en ce jour de printemps 2056. Pourtant personne n’en aurait douté étant donné le ventre si peu gonflé de l’heureuse maman. Heureuse ? Pas vraiment. A quinze ans à peine, Pearl Elliot avait souhaité bien des choses, mais être mère, de jumelles qui plus est, n’en faisait pas partie. Mais sa déception n’était rien comparée à celle de Terry Knox, son compagnon et aîné de seize ans. Selon lui, c’était bien la dernière chose qui pouvait leur arriver étant donnée leur situation plus que précaire : à quatre dans un deux pièces miteux du quartier Mavros, la vie ne risquait pas d’être des plus faciles.
- Si au moins tu t’étais faite avorter comme prévu ! avait beuglé Terry en décochant une claque à Pearl.
Mais Pearl n’avait pu s’y résoudre. Ce n’était pas tant qu’elle avait souhaité garder les bébés, c’était plutôt par peur de l’opération, qui aurait dû se faire à l’artisanale vu le peu de moyen que le couple possédait. Ce n’étaient pas les faibles revenus de Terry, videur dans une boîte de strip-tease, qui auraient pu leur permettre de s’offrir les services de l’hôpital. Et de toute façon, y avait bien d’autres moyens, moins chers et moins dangereux pour elle, en ces jours sombres, de se débarrasser d’articles indésirables…
Alors que la haine de Pearl envers ses filles grandissait avec elles, les sentiments de leur père, en revanche, évoluaient. Il s’était laissé attendrir par ces deux faces d’anges, ces deux paires de grands yeux bleu-vert et cette façon que Mickaelle et Malika avaient de tendre leurs bras de concert pour réclamer des câlins. Pearl, elle, détestait tout simplement ses enfants. Elle ne supportait pas leurs pleurs et leurs cris, et encore moins leurs rires lorsqu’elles jouaient ensemble. Elle avait pensé pouvoir s’en débarrasser rapidement, mais l’attachement de Terry compliquait les choses.
Ainsi, le temps passa. Difficilement, certes : l’argent manquait toujours, et les violentes sautes d’humeur de Pearl, qui de plus avait sombré dans la toxicomanie, éprouvaient les deux enfants. Mais grâce à l’amour de leur père, et bien sûr à la complicité légendaire qui lie les jumeaux, les petites n’étaient pas aussi malheureuses qu’elles auraient pu l’être. Jusqu’à leurs neuf ans qui furent le tournant de leur existence.
Pearl dilapidaient depuis longtemps déjà la grande majorité de leurs faibles revenus dans l’achat de drogues. Plus les années passaient, plus elle était détruite par sa toxicomanie. Elle se fit finalement virer de son emploi de serveuse en fast-food et se retrouva sur la paille. Il n’y avait bien sûr pas moyen de piquer dans l’argent de Terry, qui était au courant de tout et refusait sans condition de dépenser son argent là-dedans. Pearl, se voyant refuser tous les jobs pour lesquels elle postulait à cause de son apparence dépravée – on pouvait dire à trois kilomètres de distance qu’elle était camée jusqu’à la moelle – finit par songer à la dernière solution qui se présentait à elle : la prostitution. Pas difficile de trouver un proxénète quand on touche déjà dans le milieu de la drogue.
Le hasard voulu que lorsqu’elle se présenta à cet homme pour la première fois, elle devait s’occuper de Mickaelle et Malika qui par conséquent l’accompagnèrent. Il se trouva que le proxénète manifesta beaucoup plus d’intérêt envers les deux enfants qu’envers la jeune femme, et il lui proposa un marché, simple mais clair : il voulait acheter les jumelles. Ne pensant même pas à la réaction de Terry, l’esprit trop obscurci par les diverses drogues qu’elle ingérait régulièrement, Pearl vit là un excellent moyen de faire d’une pierre deux coups : non seulement elle se débarrassait de ses articles indésirables, mais en plus elle récupérait de l’argent. Elle signa, puis partit sans se retourner, laissant ses filles sans un regret.
Ces dernières ne comprenaient pas vraiment de quoi il retournait, mais une chose était claire : elles venaient d’être abandonnées à un triste sort. Les choses ne tardèrent pas à prendre une tournure encore plus inquiétante : dès le départ de leur mère, elles furent séquestrées dans un endroit glauque en compagnie de femmes peu vêtues et énormément maquillées. Certaines fumaient des cigarettes nauséabondes dont l’odeur rappelait aux enfants une certaine odeur qu’elles sentaient souvent venant de leur mère. D’autre encore se piquaient elles-mêmes avec une seringue. Etaient-elles folles ? Personne n’aimait les piqûres, alors se les faire soi-même, brrrr…
Elles ne furent sorties de cette pièce que le soir. On les conduisit hors du bâtiment dans lequel elles avaient été abandonnées puis embarquées dans une limousine. Le trajet fut court et lorsque l’on fit sortir les jumelles, qui étaient restées serrées l’une contre l’autre tout ce temps, elles virent les immenses gratte-ciel du quartier des affaires se dresser tout autour d’elles. Elles furent traînées aux pieds d’un de ces gratte-ciel et l’homme que leur mère avait rencontré passa un coup de téléphone. Bientôt, on ouvra les portes et ils furent invités à l’intérieur. Un gardien appela l’ascenseur et escorta l’homme et les petites filles à l’intérieur. Lorsque les portes s’ouvrirent, le gardien désigna une immense porte de bois sculpté juste en face et les laissa sortir. L’homme prit les jumelles chacune par une main et s’avança. Les portes s’ouvrirent en coulissant. Il les entraîna à l’intérieur. Un autre homme se trouvait là, assis derrière son massif bureau de bois sombre, les rideaux tirés, dans une ambiance tamisée. Il fit un signe de tête, et l’homme qui avait accompagnées repartit, laissant les deux petites qui se serraient à nouveau l’une contre l’autre. L’homme se leva et s’approcha lentement d’elles. Mickaelle et Malika ne commençaient à comprendre que trop bien ce qu’il se tramait. Elles avaient beau être jeunes, elles avaient été élevées en Ataxia… Elles se mirent à courir vers la porte, même si elles savaient bien qu’elles n’avaient aucune chance de s’échapper… Mais alors qu’elles arrivaient au niveau de la porte, celle-ci coulissa à nouveau. Une silhouette se détachait maintenant dans l’encadrement de la porte ouverte. Les jumelles se figèrent alors que le nouvel arrivant levait une main tenant une arme, laquelle arme produit deux détonations, et on entendit le bruit de deux corps s’effondrant. Un car il était mort. L’autre pour cause d’évanouissement. Tout devint noir, et lorsque Mickaelle se réveilla, elle ouvrit les yeux sur un plafond sale et humide.
Elle était allongée sur un lit de camp. Malika, assise au bord du lit, piquait du nez, mais se redressa aussitôt lorsqu’elle constata que sa sœur était réveillée. A la question ‘on est où ?’, Malika répondit à Mickaelle qu’elle n’en savait trop rien, mais que l’homme qui avait tué leur kidnappeur les avaient amenées ici. C’était lui qui avait porté Mickaelle, et Malika avait trottiné sagement à ses côtés. Elle avait reconnu le quartier Mavros. Ils étaient passés non loin de là où elles avaient vécu, mais ne s’étaient pas arrêtés. Lorsque Malika avait demandé si le monsieur n’allait pas les ramener chez elles, il n’avait pas répondu, ne lui avait même pas décoché un regard, et avait continué son chemin. Malika n’avait pas osé dire, ni faire, quoi que ce soit. Ce type les avait sauvées, certes, mais il y avait quelque chose qui ne lui plaisait pas en lui. Mais il avait sa sœur, et elle n’aurait jamais fait le poids face à lui. Finalement, ils les avaient amenées dans cette chambre miteuse, dans les sous-sols d’un grand bâtiment délabré, inquiétant et imposant. Il était parti depuis quelques minutes seulement, juste avant que Mickaelle ne se réveille.
Alors que Malika terminait son récit, la porte s’ouvrit sur l’homme en question, suivit d’une femme aux cheveux rouges. Mickaelle leva les yeux vers son sauveur et son visage s’éclaira d’un sourire où se mêlaient reconnaissance, enfantine timidité et… oui, de l’adoration, comme si elle était en face du messie en personne. Les deux fillettes ne comprirent pas tout de la conversation d’adulte qui s’en suivit entre l’homme et la femme aux cheveux rouges, mais ce qu’elles purent en tirer comme information fut que l’homme s’appelait Vincent. La femme répondait au titre de Dame Héliès, et était manifestement sa supérieure. Elle décréta que les jumelles étaient maintenant sous la responsabilité de Vincent, en tant que ses apprenties. A cette annonce, Mickaelle sourit de plus belle… Mais le visage de Malika s’assombrit, de même que celui de Vincent, qui ne semblait pas si réjouit de l’affaire. Mais ça, Mickaelle, toute à sa joie, ne s’en rendit même pas compte.
Dame Héliès quitta les lieux, laissant les enfants avec Vincent, ce dernier resta silencieux quelques instants, fumant une cigarette l’air songeur. Puis il poussa un soupire et décréta qu’il valait mieux pour elles qu’elles se reposent quelques temps, car bientôt, leur entraînement commencerait…